samedi 28 septembre 2013

Nous étions faits pour être heureux, Véronique Olmi

«C'est étrange comme il suffit d'un rien pour qu'une vie se désaccorde, que notre existence, tellement unique, si précieuse, perde son harmonie et sa valeur.»

Quand Suzanne vient dans la maison de Serge à Montmartre, il ne la remarque pas. Elle accorde le piano de son fils. Elle est mariée, lui aussi, et à 60 ans il a ce dont rêvent les hommes : un métier rentable, une jeune femme parfaite, deux beaux enfants. Pourquoi soudain recherche-t-il Suzanne qui n'est ni jeune, ni belle, et apparemment ordinaire ? Pourquoi va-t-il lui confier un secret d'enfance dont il n'a jamais parlé et qui a changé le cours de sa vie ? 
Pour évoquer la passion naissante, les vérités enfouies et coupables, l'auteur de Bord de mer, Le Premier amour et Cet été-là, décline avec subtilité, en musique douce, juste et fatale, ces moments clefs où les vies basculent et cherchent désespérément la note juste. (Éditeur)
                                   ***
J’aurais aimé pouvoir dire que j’étais heureuse d’avoir lu ce livre. Mais ce serait faux. Même si je l’ai terminé sans déplaisir,  je n’ai pas éprouvé de véritable émotion en suivant l’aventure de cet adultère, ce  à quoi se résume au final ce roman. J’ai eu du mal à éprouver quelque peu de sympathie pour Serge,  ce sexagénaire  qui a tout pour être heureux mais qui  en réalité n’est pas fait pour le bonheur comme le suggère le titre
« Nous étions faits pour être libresNous étions faits pour être heureux. »
Serge n’est ni libre en raison de son passé  ni heureux malgré les apparences.
Sans doute  semble-t-il avoir réussi sa vie: une famille modèle, deux beaux enfants et une jeune femme de trente ans sa cadette, belle et amoureuse, un bon métier d’agent immobilier et une belle maison avec jardin à Montmartre. Tout lui sourit et pourtant il n’est pas heureux. Un secret d’enfance l’en empêche.  
Il le raconte à Suzanne, l’accordeur de piano,  une femme quelconque, vieillissante comme lui, mais qui sait écouter et pour laquelle il quitte son foyer.
Il lui dit tout ce qu’il a toujours  tenu secret, tout du petit  "Sergio" et de sa mère, pianiste renommée, morte trop tôt, après quoi il n’a plus connu que la pension et la solitude. Il  lui révèle tout de son père distant et inflexible. 
C’est triste. Infiniment et j’ai aimé cette partie-là ainsi que la révélation finale  mais le reste ne m’a pas convaincue: j’aurais aimé en savoir plus sur Suzanne, la maîtresse qui, elle, a tout quitté pour lui sans retour en arrière possible . C’est le seul personnage auquel je me sois attachée. Les autres, la femme et les enfants, manquent de consistance. Quant au héros, son égoïsme et son ego surdimensionné m’ont empêché de l’aimer vraiment.
  
Reste la composition du roman, cette seule journée du 18 octobre 2012 encadrant les autres, ce que j’ai trouvé très habile. Reste aussi  la brièveté des chapitres qui donne du rythme au récit, ce qui fait que bon gré mal gré, je ne me suis jamais ennuyée à la lecture. Le style, que je connaissais pour avoir déjà lu cette romancière, est précis, rapide et agréable. Il me manquait juste de croire aux personnages pour m’attacher à eux et apprécier ce roman. 
 Mais les enfants savent qu’après la chanson le manège s’arrête, alors leurs parents descendront, et ils leur feront ce petit signe qui ne trompe pas Hou hou ! Viens donc par là ! Et alors, même si les parents ont oublié ce qu’ils s’étaient promis de faire pour ces petits, et comment ils les avaient nommés, ce ne sera pas grave. Pour être à égalité, les enfants oublieront à leur tour, les listes de vœux, et tout ce qu’ils attendaient de leurs parents et qu’ils ont esquivé, raté, bousillé, massacré. Ils oublieront et ils leur prendront la main. On peut penser qu’alors, simplement, ils les conduiront chez eux, quelque part entre l’amnésie et le pardon.

En ont parlé: Val, (qui n'a pas aimé du tout), George, Céleste (mitigées),  Cajou et Stephie , Leiloona, Anne,  (qui l'ont aimé)

Nous étions faits pour être heureux, Véronique Olmi
(Albin Michel, 2012, 230 pages)

27 commentaires:

  1. Je n'ai pas voulu le lire car j'ai beaucoup lu cet auteure et ses deux derniers livres n'ont pas été à la hauteur de mes espérances..

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    1. J'ai l'impression pourtant que si elle fouillait davantage les personnages, ce serait nettement plus intéressant!

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  2. J'avais beaucoup aimé "Un si bel avenir" lu quelques semaines avant la lecture de celui-ci et du coup j'ai trouvé trop de similitudes en moins bien. Mais oui il se lit sans ennui.

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    1. Une jolie petite musique mais sans doute un peu répétitive, en somme!

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  3. C'était ma première lecture de l'auteure et je n'ai pas aimé.

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    1. Je viens de prendre connaissance de ton billet avec lequel je suis bien d'accord! J'ajoute le lien.

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  4. J'ai aimé plusieurs romans d'elle, mais là j'hésite ..

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    1. Ce livre a plu à plusieurs autres blogueurs, alors je ne sais quoi te conseiller. De toute façon, il se lit bien. Je n'ai pas eu envie de l'abandonner, c'est ensuite que je me suis rendue compte que j'étais déçue, en repensant au personnage principal.

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  5. Je n'avais pas aimé "Premier amour" d'Olmi, du coup, je ne compte pas m'y remettre de si tôt

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    1. Je n'insiste donc pas, car je me sens toujours un peu mal à l'aise de dissuader la lecture d'un roman que je juge moyen mais qui a plu à d'autres que moi!

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  6. C'est le seul roman que j'aie lu de Véronique Olmi, je l'avais aimé, mais il paraît que ses premiers sont beaucoup plus oroginaux...

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    1. J'ai rajouté ton lien que je n'avais pas vu précédemment. Tu fais partie de ceux qui l'ont aimé en partie grâce à la musique de Liszt qui en effet s'insinue dans tout le roman.

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  7. je ne me sens pas très attirée par ce sujet - surtout après le plantage théâtral d'hier soir ;)

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    1. Je comprends! Après avoir éprouvé une telle déception, il te faut une lecture forte et sûre maintenant. Si tu étais près de moi, je te passerais bien le livre de Lemaitre que je prête en ce moment à tous ceux que j'aime autour de moi, même à ceux qui ne lisent pas à outrance et ça fonctionne à chaque fois, mais tu l'as peut-être déjà lu!

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  8. J'ai beaucoup aimé ce roman, sa construction aussi qui nous emmène sur une autre voie que celle du début ... Son dernier roman en revanche m'a beaucoup moins convaincue. :(

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    1. Oui, tu l'as aimé, ce roman et tu n'as pas tort car pour la construction et même le style, je n'ai pas à m'en plaindre mais pour la compréhension et les sentiments que j'ai pu ressentir envers les personnages, je n'ai pas adhéré suffisamment pour aimer le roman dans son ensemble. Question de feeling sans doute!

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  9. Jamais lu cette auteure mais j'avoue que ce roman ne me tente pas du tout.

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    1. Je me demande en effet si tu l'aimerais! Peut-être malgré tout!

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  10. Je n'ai encore jamais rien lu de Véronique Olmi.... Pourquoi pas ce livre-là.....

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    1. N' ayant lu jusqu'ici que deux romans de V. Olmi, je ne me sens pas bien placée pour donner des conseils à son sujet si ce n'est que ce livre a reçu des avis bien plus positifs que le mien alors, pourquoi pas en effet!

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  11. Tout à fait le genre d'histoires qui ne m'attirent pas et dans lesquelles je ne me reconnais pas. Donc je passe.

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  12. Oh... Moi je l'ai adoré ce livre... J'ai noté un nombres incroyables de passages, pour moi Véronique Olmi a retrouvé le ton que j'aimais tant dans ces premiers romans... Bon dimanche Mango

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  13. Comme toi je n'ai pas eu de déplaisir à lire ce roman mais ce ne fut pas un coup de coeur. La fin m'a en revanche un peu secouée. J'étais malade à l'époque de cette lecture, je l'ai finie sous ma couette et ça m'a remuée.

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  14. Je n'arrive toujours pas à me décider pour celui ci... Peut être un jour! Bon dimanche!

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  15. J'ai eu un peu de mal avec le regard de l'auteur porté sur les femmes à travers ce livre !

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  16. J'ai eu un peu de mal avec le regard de l'auteur porté sur les femmes à travers ce livre !

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  17. Des avis vraiment très différents sur ce roman.

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