samedi 20 août 2011

John Irving, L’hôtel New Hampshire

L’hôtel New Hampshire, c’est tout un symbole : celui de la vie de la famille Berry racontée par John,  le rejeton n°3.
John Berry comme John Irving. John, le narrateur et John,  l’auteur
Deux John et trois hôtels New Hampshire, selon le  rêve du père qui cherche sans fin  son idéal, du New Hampshire à la Vienne européenne  pour finir par revenir en Amérique dans  un hôtel miteux du Maine toujours nommé «New Hampshire» car le rêve reste intact, «vissé pour la vie».
Trois enfants  coup sur coup, les bien-portants : Franck, l’homosexuel,  Franny,  l’éblouissante, «la plus turbulente» et John, le fils du milieu, la figure centrale puis les deux petits derniers, les  handicapés : Lilly, la naine et  Egg, l’enfant sourd.
Autour d’eux, les animaux, les ours, les chiens, ceux qui vivent au cœur de la famille, ceux qui sont morts et qu’on empaille, ceux qu’on aime et qui vous le rendent au centuple mais à leur manière  et puis  les serviteurs, les amis, les anciens que l’on perd peu à peu, Iowa Bob, l’aïeul, le coach, l’obsédé de culture physique, Ronda Ray, l’employée à la chambre de repos, l’initiatrice, la prostituée, celle dont le souffle séduit par le canal d’un interphone et qui reste avec les nains du cirque Fritz,  et puis les amis, Freud, Urick,  celui-ci noyé dans sa  baignoire, lui, «un vieux marin maintes fois réchappé de l’abîme».
Les hôtels,  ce sont des  cirques à eux tout seuls, des  ménageries, les  lieux de vie d’une troupe familiale élargie, à des époques diverses.
 Le récit englobe l’avant-guerre immédiate, 1939,  juste avant la naissance des enfants, les années cinquante et la reconstruction européenne à Vienne, avec ses références au vrai Freud  ainsi que  la leçon qu’ils en tirent «Attention aux fenêtres ouvertes», puis  le retour à  New York,  Noël 1964 momentanément à l’hôtel Stanhope.
C’est là que se revivent les drames anciens, viol, inceste, humiliations. Là que les plaies s’ouvrent à nouveau  avec la rencontre à Central Park de Chipper Dove, l’ami violeur jamais pardonné sur qui le piège se refermera grâce à Susie, l’amie ourse du moment.
«Et voici l’épilogue ; l’inévitable épilogue.» Le dernier hôtel New Hampshire «Dans un monde où flottent l’amour et le chagrin, il y a une foule d’épilogues. …A l’hôtel New Hampshire,  nous sommes tous rivés pour la vie. Donc nous nous obstinons à rêver. Ainsi inventons-nous nos vies.»

Inutile de dire que je ne suis pas déçue. Après Garp et son petit monde, Twisted River et sa dernière nuit, nouveau coup de cœur pour  cet hôtel New Hampshire en trois versions.
John Irving. L’hôtel New Hampshire.
Traduit de l’américain par Maurice Rambaud
En lecture commune avec Val. Nouvelle participation au challenge John Irving et au challenge de sofynet

35 commentaires:

  1. Il faut absolument que je lise cet auteur !

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  2. Un bon souvenir de lecture (t'ai je avoué que ça n'a pas marché avec son dernier?)(je suis inquiète, car j'en ai lu des tas avec plaisir, de cet auteur)

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  3. Clara, C'est un très bon parmi les bons!

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  4. keisha, Dommage! Tu n'as pas fait de billet? Tu l'as trouvé trop long?

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  5. Si j'aime la folie de Irving, là, j'ai parfois trouvé que c' était un peu trop. Par contre, j'ai trouvé sa manière de traiter l' inceste très originale et sans doute symbolique de plein d'autres désirs possibles ( boire la coupe jusqu'à la lie pour s'en guérir).
    Et j'ai vraiment adoré cette galerie de personnages.
    Merci pour avoir partagé cette Lc avec moi!

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  6. Un de mes favoris ! Pourtant, j'ai du m'y reprendre à deux fois à l'époque. Mais après l'émerveillement ! Je suis heureuse que tu aies aimé bien sûr. J'ai récemment vu le film. J'ai aimé mais heureusement, je l'ai vu des années après avoir lu le livre.

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  7. Un auteur qu'il me reste encore à découvrir!

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  8. J'ai "La part de Dieu..." dans ma PAL et ai déjà été charmée par "Le monde selon Garp". Tu me fais noter d'urger "L'hôtel New Hampshire".

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  9. J'ai beaucoup aimé à l'époque. C'était un vrai choc cette littérature venue d'Amérique. C'est dans ces années là que j'ai laissé tombé la littérature française qui s'abîmait dans le nombrilisme.

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  10. Il faut que je découvre plus cet auteur, je le connais encore très mal.

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  11. Ollallaallaa c'est un des livres qu'il me reste à lire de Irving je le garde précieusement encore !
    Bises

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  12. C'est mon premier Irving, je crois, lu il y a au moins 20 ans (25 même, c'est possible ??) Donc tu me rappelles de bons souvenirs (je sais encore qui a été violé, en te relisant). Mais, comme Manu, et pour beaucoup de ses romans, j'ai toujours dû m'y prendre à deux fois pour les apprécier ensuite très, très fort. J'attends la sortie du dernier en poohe, je suis patiente...

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  13. Celui-ci et jusqu'à avant ses trois derniers, je pourrais le relire toujours... Un vrai bonheur de lecteur.

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  14. Lu il y a bien longtemps et c'était avec lui que j'ai découvert l'auteur : un coup de coeur !

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  15. Euh, j'ai abandonne, trop de bois flottant et de pancakes dans la cambuse, page 50 ce n'était pas démarré... j'aurais dû persévérer, peut être? Comme quoi m^me mes chouchous américains peuvent décevoir (et ce n'est qu'un début, billet du 3 septembre prochain... suspense)

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  16. Comme je le disais à Val, cela me donne très très envie de découvrir Irving.... Il faudra que je rattrape cette lacune ;o))
    Hop, billet ajouté !

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  17. Keisha, si tu repasses par ici, ne te décourage pas, moi aussi j'ai toujours eu du mal avec les 50 premières pages d'Irving, ça m'est arrivé pour au moins 3 bouquins (celui-ci, même Garp m'a rebutée au début), je les abandonnais et puis je ne sais quoi me ramenait vers eux et j'étais emportée... Mais bon, il ne faut pas non plus forcer la main aux lecteurs(trices), c'est très mauvais pour eux et pour les bouquins... J'attends tes billets avec ipatience (c'est pas le Franzen qui t'a déçue ??)

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  18. Je suis tellement fan de Garp...Mais je n'ai pas lu celui-là qui fait pourtant parti de ses meilleurs romans, parait-il. En tout cas, ton billet relance mon envie de le lire.

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  19. Valérie, Que je suis contente de l'avoir lu. J'ai tellement aimé les deux autres que j'avais peur d'être déçue mais pas du tout: il égale les plus grands.

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  20. Manu, Aimerais-je voir le film? Je me demande! Je me suis tellement fait des images précises de toutes leurs aventures!

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  21. Mélopée, Je n'ai pas lu le premier que tu cites mais Garp étant celui de ma découverte de cet auteur reste mon préféré!

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  22. Aifelle, Tu as dû le découvrir avant moi. je l'ai lu assez tardivement et vraiment, je ne crains pas de le dire, La littérature française actuelle n'arrive pas à la cheville de ces auteurs américains! Elle est asthmatique à côté!

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  23. dimitri , Mon préféré reste "le Monde selon Garp".

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  24. Anne, il ne va pas tarder à sortir en poche. Quel souffle chez cet auteur!

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  25. Ötli,je suis d'accord: il a eu un moment de flottement après ses premiers grands livres.

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  26. Brize, Je te comprends, Il est presque aussi bien que Garp!

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  27. keisha, tiens, tu m'intrigues encore. Rendez-vous le 3 septembre alors!

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  28. sofynet, oui, il vaut vraiment la peine d'être connu.

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  29. Anne, il faut un peu insister,le temps de bien entrer dans la famille!

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  30. Sara, il est tout à fait au niveau de ses meilleurs romans.

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  31. J'avais beaucoup aimé La part de Dieu, la part du diable...Hôtel New Hampshire se trouve dans ma Pal, il ne me reste qu'à l'en sortir...!Irving est un grand conteur d'histoires, j'aime beaucoup cet auteur.

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  32. Nadael, oui, c'est un grand conteur, toujours surprenant.

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  33. A Anne: non, pas le Franzen, j'ai aimé les corrections et attends donc le suivant.
    Pour Irving, j'en ai lu plein plein, il me semble que ça démarre plus vite d'ordinaire. mais d'habitude je lis sans savoir où ça va, avant blog, quoi. j'en attendais peut être trop (dit celle qui a lu deux fois le monde selon Garp!)
    Pour ma déception du 3 septembre, suspense! ^_^

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