dimanche 16 janvier 2011

Un poète de l'imaginaire: Hugo , Églogue,

Nous errions, elle et moi, dans les monts de Sicile.
Elle est fière pour tous et pour moi seul docile.
Les cieux et nos pensers rayonnaient à la fois.
Oh! comme aux lieux déserts les coeurs sont peu farouches!
Que de fleurs aux buissons, que de baisers aux bouches,
Quand on est dans l'ombre des bois!

Pareils à deux oiseaux qui vont de cime en cime,
Nous parvînmes enfin tout au bord d'un abîme.
Elle osa s'approcher de ce sombre entonnoir ;
Et, quoique mainte épine offensât ses mains blanches,
Nous tâchâmes, penchés et nous tenant aux branches,
D'en voir le fond lugubre et noir.

En ce même moment, un titan centenaire,
Qui venait d'y rouler sous vingt coups de tonnerre,
Se tordait dans ce gouffre où le jour n'ose entrer ;
Et d'horribles vautours au bec impitoyable,
Attirés par le bruit de sa chute effroyable,
Commençaient à le dévorer.

Alors, elle me dit: "J'ai peur qu'on ne nous voie!
Cherchons un antre afin d'y cacher notre joie!
Vois ce pauvre géant! nous aurions notre tour!
Car les dieux envieux qui l'ont fait disparaître,
Et qui furent jaloux de sa grandeur, peut-être
Seraient jaloux de notre amour !"

Victor Hugo. Eglogue - Les Contemplations - Livre II, 1856

22 commentaires:

  1. Tu mets Hugo à l'honneur et moi je vais visiter sa maison à Paris, dans la journée. Depuis le temps que je sillonne la capitale, je ne l'avais jamais fait.

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  2. Merci pour ce beau poème et les photos qui sont très belles et paisibles.

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  3. Hugo on est en pays connu mais ce peintre américain ça c'est une découverte !

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  4. ces oeuvres sont surprenantes, pas seulement fraîches, mais si elles sont vides de vie, pleine de "sous-entendus", de sous-bois...

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  5. MERCI !!!je ne connaissais pas ce poème de Hugo, magnifique, si dense !

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  6. Bien longtemps que je n'ai pas lu de poésie, et Hugo qui plus est ! Une bonne idée, je vais ressortir mes vieux livres de dessous les piles...

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  7. Ce sont de très belles lignes de ce grand homme. Depuis que je le connais mieux et que j'ai visité les endroits ou il a vécu, je le comprends encore mieux.

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  8. merci pour le poème, il est très beau

    comme le sont les illustrations, qui me font penser à des aquarelles

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  9. Aifelle, C'est une belle idée de sortie. Elle est si bien placée en plus, dans cette si magnifique place des Vosges! Bonne journée: il fait beau!

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  10. Kathel, Ces photos m'ont immédiatement séduite quand je les ai vues en cherchant un tableau de peintre...que je n'ai pas trouvé , lui, d'ailleurs!

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  11. Dominique, j'espère pouvoir afficher une des œuvres de ce peintre dans mon prochain billet. Je le cherchais pour illustrer ce poème de Hugo et puis j'ai trouvé ces photos, sans connaître leur auteur malheureusement!

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  12. George, Je viens de le rencontrer aussi dans un gros livre de poésie qui vient de sortir!

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  13. Très joli poème, très joliment illustré !

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  14. liliba, mais oui, pourquoi pas? Un peu de poésie de temps en temps, ça change, ça rafraîchit, ça fait du bien!:)

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  15. dimitri, Lui aussi a touché à tout et dominait son siècle par sa curiosité et ses engagements. Il est loin de n'être qu'un romantique en poésie comme on le classe toujours trop facilement!

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  16. niki, on pourrait les confondre avec des tableaux en effet, la première surtout!

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  17. Irrégulière, un poème de Hugo qui m'a surprise . Je ne le connaissais pas encore!

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  18. c'est toujours tres beau avec Hugo

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  19. Cette photo (la première) donne d'abord l'impression de fraîcheur et de calme puis associée à la poésie de Hugo, l'on ressent la solitude et l'on se demande ce qu'il y a à la fin du chemin, un abîme? quel danger nous guette?

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  20. Je sais que le sujet, c'est le poême, mais moi, c'est la photo de gauche que j'adore.

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