dimanche 28 février 2010

La jeune Tarentine , André Chénier




Pleurez, doux alcyons, ô vous, oiseaux sacrés,
Oiseaux chers à Thétis, doux alcyons, pleurez.


Elle a vécu, Myrto, la jeune Tarentine.
Un vaisseau la portait aux bords de Camarine.
Là l'hymen, les chansons, les flûtes, lentement,
Devaient la reconduire au seuil de son amant.
Une clef vigilante a pour cette journée
Dans le cèdre enfermé sa robe d'hyménée
Et l'or dont au festin ses bras seraient parés
Et pour ses blonds cheveux les parfums préparés.
Mais, seule sur la proue, invoquant les étoiles,
Le vent impétueux qui soufflait dans les voiles
L'enveloppe. Étonnée, et loin des matelots,
Elle crie, elle tombe, elle est au sein des flots.


Elle est au sein des flots, la jeune Tarentine.
Son beau corps a roulé sous la vague marine.
Thétis, les yeux en pleurs, dans le creux d'un rocher
Aux monstres dévorants eut soin de la cacher.
Par ses ordres bientôt les belles Néréides
L'élèvent au-dessus des demeures humides,
Le portent au rivage, et dans ce monument
L'ont, au cap du Zéphir, déposé mollement.
Puis de loin à grands cris appelant leurs compagnes,
Et les Nymphes des bois, des sources, des montagnes
Toutes frappant leur sein et traînant un long deuil,
Répétèrent : « hélas ! » autour de son cercueil.


Hélas ! chez ton amant tu n'es point ramenée.
Tu n'as point revêtu ta robe d'hyménée.
L'or autour de tes bras n'a point serré de nœuds.
Les doux parfums n'ont point coulé sur tes cheveux.

Les Bucoliques est un recueil d’André Chénier (1762-1794).  Le poème  La jeune Tarentine  fait partie des poèmes inachevés.
André Chénier, lui-même révolutionnaire, sera guillotiné deux jours avant la chute de Robespierre, en 1794
.
Tableau de Joseph Vernet (1714-1789), La tempête
Statue du musée d'Orsay: La jeune Tarentine de Alexandre Schoenewerk
Les autres participants sont ici

samedi 27 février 2010

Tu tomberas avec la nuit, René Frégni

C’est avec ce livre que René Frégni  a gagné, en octobre 2009,  le prix  Monte Cristo,  réservé au témoignage personnel sur une erreur judiciaire.
Préambule
Ni pamphlet ni réquisitoire contre la justice, ceci est le simple récit d’un homme qui eut la naïveté ou commit l’imprudence de rester parfois humain. C’est l’histoire simple de chacun de nous et cependant c’est une histoire de ténèbres. Un voyage où le bien et le mal ont le même visage. Plus vous croyez bien faire et plus vous vous enfoncez dans la nuit. Telle est la malice de ceux qui ont construit le labyrinthe : le diable, le bon dieu et sans doute chacun de nous. 

L’auteur raconte ici sa propre histoire ou comment sa vie d’homme honnête, d’écrivain célèbre,  de père attentionné a sombré  pour avoir accordé sa confiance à des gens dangereux ! 
Un jour on est venu l’arrêter et sa vie a basculé dans l’enfer de la garde à vue,  des prisons sordides et surtout de l’entêtement d’un juge type Outreau. 
Quatre ans d’enfermement avant qu'enfin on reconnaisse que son dossier est vide,  ce que tout le monde savait depuis longtemps,  y compris les policiers. 
Le juge qui l’a harcelé d’une  manière toute kafkaïenne, après avoir violé la présomption d’innocence et  alerté la presse, s’est acharné sur lui  durant ces quatre années sans jamais lâcher prise un instant !
L’accusation : blanchiment d’argent sale
Les faits : René Frégni anime avec succès des ateliers d’écriture dans les prisons. Un jour une femme de Manosque, sa propre ville, lui demande de l’emmener dans sa voiture voir son ami dans cette prison. Quelques visites plus tard, cette femme ayant trahi sa confiance, il renonce à lui rendre ce service, Dès lors, pour se venger, avec l’aide de ses frères, elle persécute l’auteur et sa famille. Quand elle s’attaque à sa petite fille, Frégni fait appel à un de ses anciens de l’atelier d’écriture, un caïd du milieu marseillais qui remet les choses en place et qui, par la suite, ouvrira un restaurant à Manosque avec lui. De là ses ennuis ! 
J’ai beaucoup aimé ce livre que j’ai trouvé très prenant ! Difficile de ne pas le lire d’une traite tant les faits s’enchaînent de façon implacable et déraisonnable ! J’en frémis encore en pensant que de telles erreurs judiciaires peuvent se reproduire et détruire à nouveau si facilement tant de vies innocentes !
J’ai également beaucoup apprécié la belle,  calme et sereine écriture de l’auteur. Il ne crie pas, ne vitupère pas, ne moralise pas à outrance non plus. Il dit sa peine, son effarement, sa solitude aussi !
L’écriture le sauve qui est la seule arme qu’il possède pour dénoncer ce crime judiciaire.
Au départ, il voulait tuer le juge. A la fin , il s’est contenté de terminer son roman ! Il avait retrouvé une certaine forme de sérénité !

Premières phrases : « Le 17 octobre à trois heures de l’après-midi j’ai plaqué mes mains sur mon visage et je suis resté de longues minutes derrière le velours noir de mes paupières. Quand j’ai ouvert les yeux j’avais pris une décision, j’allais tuer le juge. »
Dernières phrases : « Je m’installerais devant une petite fenêtre, j’ouvrirais un cahier, remplirais mon stylo. Cet homme je le tuerais avec ma plume, face à la lumière, au vent et à la mer. »

Tu tomberas avant la nuit de René Frégni
(Folio, 2008, 172 p)
Pour en savoir plus sur cet auteur, c'est chez sylire

vendredi 26 février 2010

Vous plaisantez, monsieur Tanner de Jean Paul Dubois

L’auteur hérite d’une grande demeure à la campagne. Il n’hésite pas une seconde à vendre sa propre maison pour restaurer ce qui va s’avérer une ruine financière ! Naïvement, il embauche tout d’abord deux couvreurs au noir. Ils débarquent avec une meute de gros chiens qu’ils laissent courir dans le jardin mais sans aucun outil. Le voisinage se plaint du bruit de leur radio et de leur fainéantise dès que le propriétaire a le dos tourné ! Quand un violent orage éclate dans la région, c’est la catastrophe : ils ne l’ont pas prévu malgré les avertissements et n’ont pas réussi à protéger le toit avec une bâche décente. Tout est à refaire et ils ne sont pas assurés !
Il y aura ainsi tout un défilé d’ouvriers et d’artisans tous plus étranges et originaux les uns que les autres, à commencer par l’électricien russe qui ne tolère pas les calendriers de nus érotiques des autres et qui veut faire régner une rigueur monastique sur le chantier et ainsi de suite…

Deux exemples du style adopté par l'auteur:
"Il faut bien comprebdre ce qu'est véritablement un chantier lorsqu'on l'assume seul. Du point de vue du travail et de la tension, cela correspond à peu près à la gestion simultanée d'un contrôle fiscal, de eux familles recomposées, de trois entreprises en redressement judiciaire et de quatre maîtresses slaves et thyroïdiennes."

"Parmi cet escadron de mercenaires dressés au cœur des enfers, Emile Harang fut le seul dont j'aurais admis les plus invraisemblables et excessifs coups de bambou. Il fut, pourtant, l'unique cavalier à se montrer chevaleresque."


C’est un livre de pur divertissement, plein de dérision et d’anecdotes prises sur le vif ! Un peu lourd et fatigant à la longue, cependant!

Vous plaisantez, monsieur Tanner de Jean Paul Dubois
(Points, Editions de l’Olivier, 2006, 200p)

jeudi 25 février 2010

La vie d'une autre , Frédérique Deghelt

« Tu n’es pas ce que tu es, tu es en devenir »
C’est cette phrase de Sartre que Marie, l’héroïne de Frédérique Deghelt, doit appliquer douloureusement dans son parcours vers la redécouverte de soi lorsqu’au lendemain d’une fête, elle se rend compte qu’elle est brusquement devenue amnésique d’une partie de son passé: douze ans exactement! Douze années parties en fumée!
Elle se sent toujours la jeune fille de vingt ans qui vient de rencontrer Pablo, son bel amour russo-argentin, aux yeux verts, dont elle vient de tomber follement amoureuse, sur un miraculeux coup de foudre, comme toute jeune fille en rêve!
Il est d’ailleurs là, à côté d’elle et il l’observe, l’air rieur. Elle remarque quelques petits changements qu’elle n’avait pas notés la veille, lors de leur première rencontre : une petite mèche grise par ci, un soupçon de maturité par là.
Puis très vite des enfants sautent sur le lit qui lui réclament toute son attention pour préparer leur départ à l’école!
Alors, peu à peu et au fil d’un long cheminement douloureux, presque une enquête sur son passé, elle découvrira la réalité de sa vie présente : elle a trente-sept ans et trois jeunes enfants de Pablo, son époux désormais. Ils semblent à eux cinq former la famille idéale!
Mais elle sent bien que quelque chose cloche derrière cette apparence de bonheur familial et que cette réalité qui semble irrémédiablement former son identité actuelle n’est pas sa vérité et ne correspond pas aux désirs et aux espoirs de ses vingt ans!

Qui suis-je vraiment? Que suis-je devenue? Quel autre moi-même sortira du fond de ce gouffre d’oubli?

Sa recherche du temps perdu commence en interrogeant habilement son entourage mais en trichant une fois de plus car elle choisit de ne rien dire de son amnésie sauf à quelques personnes qu’elle sent plus susceptibles que d’autres de l’aider.

Bribes par bribes, elle va alors découvrir qui elle est devenue mais aussi qui elle est au fond et ce qu’elle veut vraiment.

« Parfois, je me demande si je suis tout à fait normale. C’est une idée qui m’effleure soudain au cours de la journée. La distance que j’ai aux choses et aux gens donne à ma solitude un caractère d’étrangeté. Ma seule référence au réel est finalement mon ancrage dans une famille et dans un environnement cotonneux. Le souvenir des autres membres de cette famille, la mienne, est le garant de ma raison d’être. »

J'ai suivi cette histoire sans efforts, avec étonnement et sympathie. J’ai beaucoup aimé Marie comme on aime une amie tout en la plaignant et en tremblant pour elle. La seconde partie, plus axée sur l’histoire d’amour du couple, m’a un peu moins séduite, je l’avoue. L’histoire m’a semblé plus plate, une histoire d’amour et de trahison banale comme j’en ai déjà tellement lue, simplement réveillée ici par la découverte  de l’informatique et du portable dans les relations actuelles.
Un joli livre cependant sur l'importance de la mémoire et des souvenirs mais aussi sur la nécessité de l’oubli et du pardon en amour comme en amitié!
Merci à Babelio et au Livre de Poche . C'était une lecture commune avec
Manu,
aBeille,
Canel;
Celsmoon,
Critiques et infos sur Babelio.com
Frédérique Deghelt : La vie d’une autre
(Actes Sud, Le Livre de Poche, 2009, 252 p)

mercredi 24 février 2010

Ma photo préférée pour le jeu


Ouf! Enfin ça fonctionne à nouveau! Un gros souci depuis ce matin pour passer ce message! Question de changement d'éditeur sur la plateforme! (?!)
Bon! L'essentiel, c'est que maintenant je peux montrer la photo choisie pour le concours des readathoniens photographes! Toutes sont réussies mais j'ai préféré celle de Karine:) pour l'ambiance pleine de calme et propice à la lecture qui s'en dégage!
Les autres sont

Chaussures rouges, talons aiguilles, Luciano Marrocu, Scarpe rosse, tacchi a spillo,

Inscrite depuis trois mois au moins au challenge VO de Bladelor, voici seulement ma première participation avec ce livre en italien, pas encore traduit en Français.
L’histoire : C’est un roman  policier qui se déroule dans la Rome de l’après-guerre et en Sardaigne, l’île natale de l’auteur. Les personnages sont des hommes d’affaires et des politiques véreux, désireux  d’oublier les années noires du fascisme  pour accéder au bien –être de l’américanisme naissant.

Un crime a eu lieu dans un appartement  du centre de la capitale italienne et tout accuse une malchanceuse domestique sarde qui se trouvait là avec l’usurier assassiné ! Tout semble la condamner mais c’est sans compter sur le zèle de ses deux compatriotes, les deux héros  des précédents livres de l’auteur, le commissaire Eugenio Carruezo et l’inspecteur Luciano Serra, qui vont s’empresser de découvrir de nouvelles pistes en menant leurs recherches  auprès des inquiétants colocataires de la victime,  hommes de finances dont les pouvoirs s’étendent jusqu’aux mines de Sardaigne !  Tout y passe de l’Italie des années cinquante où tout se mêle dans l’exubérance d’un nouvel état du monde, On y rencontre à la fois ceux qui gardent encore la nostalgie secrète du récent passé fasciste et ceux qui commencent à imposer les nouvelles forces occultes du pouvoir républicain..
Mais ce que j’ai préféré dans ce récit ce sont tous ces personnages autour desquels s’affairent les enquêteurs,  tous  criants de vérité,  pleins de vie et d’espérances  pas toujours avouables : le petit vieux qui espionne ses voisins par une petite fenêtre mais qui ne voit que leurs chaussures, d’où le titre, et surtout ces magnifiques jeunes mariées sardes,  regroupées toutes ensemble le soir de l’explosion de la mine où meurent leurs maris !  Quant aux deux personnages principaux, Carruezzo et Serra,  on les suit  d’autant plus volontiers  que l’auteur  les traite avec une ironie légère des plus sympathiques.
  Le style de l’auteur, quant à lui, est efficace, net et précis, il est fait pour  évoquer des silhouettes et des caractères difficiles à oublier  ensuite! 
Ce livre et le troisième d’une trilogie avec ces deux  inspecteurs. C’est le seul que j’ai lu et je l’ai beaucoup aimé !
Scarpe rosse , tacchi a spilloLuciano Marrocu
Chaussures rouges,  talons aiguilles, (Traduction personnelle)
(Il Maestrale, 2004, 235 p) VO italien

mardi 23 février 2010

Voici Lou, Marie-Aude Murail

Voici Lou  ou les grandes étapes de la vie d’une petite fille qui devient femme.
Voici Lou, la petite fille parfaite qui ne s’aime pas parce qu’elle ne se sent pas aimée par sa mère !
Voici Lou, l’adolescente modèle  mais solitaire .
Voici Lou qui entre en Khâgne et qui se demande pourquoi Jean l’aime, «elle qui refuse d’être quelqu’un pour quelqu’un »
« En son centre, au centre d’elle-même,  rien n’est ému, rien ne s’émeut. Ni pitié, ni sympathie. L’atonie. »
Voici Lou qui cherche  un homme pour  quitter sa mère
« Où est celui qui plongerait Lou dans l’oubli d’elle-même ?  Où est le magicien?"
Voici enfin Simon, le fiancé. Ils n’ont que dix-huit ans et la mère de Lou s’occupe de tout.
« Lou est sous le regard de maman comme on est sous le regard de Dieu.
 Il voit tout, il sait tout, il est partout ! » 
La mère est une ogresse pour sa fille. Elle décide de tout !
Lou, elle,  se sent toujours étrangère à sa vie. Qui se déroule sans étapes intermédiaires,  rien que les grands  chapitres  habituels: l’enfant,  l’étudiante,  la fiancée,  l’épouse,  la mère.
 Vue de l’extérieur,  c’est une femme heureuse  qui  a passé avec succès tous les  échelons de la vie d’une femme moderne mais en réalité,  tout n’est qu’apparence ! Tout est faux ! Elle a tout raté ! Elle  vit depuis toujours dans le mensonge. Celui de sa mère  qui ne lui parle jamais des choses essentielles de la vie si bien qu' être adulte,  pour Lou,  ne consiste qu’à se dénuder, tout simplement !
Ratage total de son mariage par ignorance des deux jeunes mariés.
« Ce sont deux infirmes qu’ils ont mariés… Est-il besoin d’expliquer comment on peut être étranger dans sa propre vie ? Lou et Simon sont tellement semblables qu’ils ne peuvent pas se porter secours. »
Restent les livres et les rêves !
La vie continue cependant et voici l’enfant qui s’annonce. Lou n’est plus qu’attente!
L’enfant comme trait d’union !
Mais Lou vit toujours scindée : sa tête dans les livres, son corps vaquant à de simples besoins. Elle prépare l’agrégation. Quand elle est fatiguée : elle mange et grossit. C’est tragique ! Puis, comme dans les mauvais romans,  son mari la trompe avec sa meilleure amie
Alors elle découvre et apprend la haine qui lui révèle enfin la vérité sur sa vie passée : son père qui boit, sa sœur qu’il faut aimer,  le cordon ombilical autour du cou.  Tout ce qui était caché. jusqu’alors!
Survient un drame qui rapproche  mère et  fille

Et voici lou  qui devient Louise, enfin !
Voici Lou ou de la difficulté de devenir adulte quand on est une femme! 
Voici Lou,  libérée et seule, seule mais libérée ! 

Suite de clichés, ce second roman de Marie-Aude Murail ? En réalité, il se lit  avec beaucoup de plaisir ! 
Inconditionnelle de cette romancière, serais-je partiale et aveugle à toutes les faiblesses de cette œuvre de jeunesse ? Possible ! Il n’empêche que j’ai aimé le lire et je remercie Canel de me l’avoir prêté, ce livre presque introuvable désormais !  
Valérie de Val aime les livres aussi l’a  aimé ! 

Voici Lou ,  Marie-Aude Murail, (Pierre Marcel Favre, 1986, 127 p)

lundi 22 février 2010

Rosalie Blum, tome 3, Camille Jourdy, Au Hasard,Balthazar!


Dans le tome 1,  Vincent, le coiffeur, suit Rosalie, la caissière de l’épicerie.
Dans le tome 2,  c’est Rosalie qui fait suivre Vincent par Aude, sa  nièce.
Dans le tome 3,  ces deux solitaires se rencontrent enfin dans le salon de coiffure où Rosalie a pris rendez-vous et que Vincent a  balayé  à fond, sur les six premières pages, tout en se laissant aller à des rêveries d’enfant de plus en plus farfelues et angoissantes à la fois. 
Rosalie, la cliente,  arrive, un parapluie à la main. Pendant qu’il la coiffe, seuls quelques mots sur le temps s’échangent et la séance terminée, elle rejoint sa nièce et ses deux amies au café où elles trinquent à leur vengeance contre Vincent « le psychopathe »
Celui-ci reprend sa petite vie trop tranquille de célibataire qui a sa mère sur le dos. Il rencontre sans cesse Rosalie partout, à tous les coins de rue, comme par hasard. ! Sa mère le harcèle et il ne peut parler vraiment qu’à son chat ! 
Peu à peu cependant, les deux mondes vont se rencontrer de plus en plus souvent dans des fêtes, chez les filles où le cirque barnum du « Kolocataire » et ses animaux et artistes étranges animent les soirées.
Aude et Vincent tombent amoureux mais l’ex de celui-ci revient de Paris, seule. Elle veut le reconquérir… Tout se dénouera au bord  de la mer, où Rosalie a voulu aller. 

La véritable fin et les explications sont données dans l’épilogue et ne peuvent absolument pas se dévoiler ! 
C’est inattendu et très drôle ! Je n’ai rien vu venir et j’ai beaucoup aimé ! On finit par deviner enfin qui est Rosalie Blum ! 
Ah ! Que j’ai aimé cette BD ! 

Au hasard  Balthazar ! tome 3,  Rosalie Blum de Camille Jourdy
(Actes Sud BD, 2008)

dimanche 21 février 2010

Suite et fin, Réponses au questionnaire final du Big-RAT

1. Combien de pages lues au total?
  En tout avec les BD = 1707 pages 
2. Ca représente combien de livres?
9 volumes,  si je compte les 2 tomes de la BD.
3. Liste des livres lus, avec précision du genre (roman/nouvelles adultes, romans/nouvelles jeunesse, manga, album jeunesse, BD, etc..) et du nombre de pages lues pour chacun d'entre eux.
Pour les titres, voir ma liste déjà donnée
Romans  adultes : 1 Murail, 127 p , 2 Deghelt, 252 p.  Dubois, 200 p, Frégni, 172 p, Benacquista, 10 p, (lecture arrêtée), + deux romans défis : Camus (Challenge des Classiques),  172 p,  Marrocu (Challenge VO), 235 p, 
 Total : 1168 p
BD : Modan Rutu, 160 p,  Fredman tome 1, 175 p, tome 2, 204 p, Total : 539 p.
4 Avez-vous participé à des mini-défis? Si oui, lesquels et avec quels livres? Déjà indiqués :
Challenge Classique : Camus : La mort heureuse, 172 p
Challenge VO : Marrocu Luciano : Scaroe rosse, tacchi a spillo, 235 p
4. Quel est le meilleur livre que vous ayez lu?
J’hésite entre  Frégni  « Tu tomberas avant la nuit » et Deghelt : « La vie d’une autre » 
5. Quel livre avez-vous abandonné pendant le marathon (quitte à le reprendre tranquillement la semaine prochaine) et pourquoi? Ou quel est celui qui vous a le moins plu?
J’ai arrêté de lire « Saga » de Benacquista après le premier chapitre quand je me suis rendu compte que je n’aurais pas le temps de le finir à moins d’une heure de la fin ! Mais ça a l’air bien !
6. Tenir 24h, finalement c'était dur ou pas? Un petit regret de ne pas vous être inscrite pour le Mini Read-A-Thon? J’ai eu très envie d’arrêter  dans la soirée mais , quand tout le monde a été au lit, la nuit s’est déroulée très vite, comme un rêve ! 
7. Quelle a été l'heure la plus décourageante, celle où vous avez eu envie de tout laisser tomber?
  Après le dîner, vers huit-dix heures,  un gros coup de pompe !  C’est alors que j’aurais dû aller dormir mais l’ambiance étant à la fête,  je n’ai pas pu décrocher ! 
8. La plus enthousiasmante? Après minuit quand tout est redevenu silencieux autour de moi ! 
9. Votre meilleur ami pendant ces 24 heures?
 Mon chat bien sûr qui ne me quitte jamais quand je lis 
10. Votre pire ennemi?  Le sommeil
11. Rendez-vous à la prochaine édition? Si tout va bien, trois fois oui ! 
12. Avez-vous des suggestions / améliorations à apporter pour la prochaine édition?
J’ai plus trop les idées claires ! J’ai trouvé tout très bien ! Ah, non … sauf les questions trop difficiles  pour moi dans l’ensemble ! 
13. Vos conseils pour les prochains participants.
Prendre ça comme un jeu et un challenge avec soi-même et dormir
 quand le sommeil vient !
 Surtout, si on tient à gagner à tout prix, (ce qui est quand même le but!), ne pas faire comme moi: ne pas trop bloguer en même temps! L'an prochain, je ne me disperse pas et me concentre sur ma lecture uniquement! :)
14. Le mot de la fin?
Bravo et merci pour l’organisation et pour les passages des cheerleaders à toute heure de la nuit !  J’ai reçu des encouragements même à 3 heures et à 4 heures du matin !  Si c’est pas être solidaire ça ! 
15. A l’année prochaine  et bravo d'avance aux futures gagnantes de cette année ! 

Dimanche poétique, Marizibill de Guillaume Apollinaire


Dans la Haute-Rue à Cologne
Elle allait et venait le soir
Offerte à tous en tout mignonne
Puis buvait lasse des trottoirs
Très tard dans les brasseries borgnes

 Elle se mettait sur la paille
Pour un maquereau  roux et rose
 C’était un juif il sentait l’ail
Et l’avait venant de Formose
 Tirée d’un bordel de Changhaï

Je connais gens de toutes sortes
Ils n’égalent pas leurs destins
Indécis comme feuilles mortes
Leurs yeux sont des feux mal éteints
Leurs cœurs bougent comme leurs portes.


Marizibill de Guillaume Apollinaire (Alcools 1898-1913)
Tableau d'Edvard Munch (1863 - -1944)
Les participants aux dimanches poétiques sont ici

samedi 20 février 2010

Big-Rat à mi-parcours

11H  Réponse au questionnaire de mi-parcours
 1. Combien de livres lus pour le moment ? Soit combien de pages ?
3 livres lus et 1 BD = 659 pages
2. Le plus dur va commencer, réussir à tenir toute la nuit, qu'avez-vous prévu pour lutter contre le sommeil ?
Rien,   si ce n’est rester assise toute la nuit sur une chaise dure et à ma table de travail !   Je ne dors jamais très longtemps mais je peux m’endormir n’importe quand si je lis dans mon lit ou dans un fauteuil !
3. Pour le moment est-ce que vous ne regrettez pas d'avoir opté pour le Big Challenge plutôt que pour celui de 12h ? 
Pour le moment oui, un peu ! J’ai très envie de dormir mais je sais bien que ça va passer ! 
4. Comment vous sentez-vous?
Vaseuse !  Les livres ne sont plus trop mes amis ! Sorte d’indigestion de lecture ! 
5. Pensez-vous tenir jusqu'à la fin?
Ah oui ! Je vais tout faire pour ça et s’il le faut ,j’ouvre mes fenêtres en grand pour faire entrer l’air glacé ! Non mais ! 
Encore une fois merci à toutes celles qui passent m'encourager ici et merci à Chrestomanci pour ses questions auxquelles je ne sais pas répondre! :) 


Edit de 2H12:  Trois questions posées sur les trucs bizarres et je n'ai la réponse pour aucune! Bravo The Bursar et Emma qui ont trouvé et qui continuent le parcours!  Et un énoooorrrme merci à ceux qui passent encore pour nous encourager! Qu'il y ait encore autant de courageux couche-tard m'épate complètement!

6H 50:  Un petit sommeil réparateur! Maintenant le questionnaire sur les enfants! 5 réponses aux 6 questions proposées ! Je l'ai trouvé plus facile que les autres!  Heureusement, j'ai bien aimé le livre de Frédérique Deghelt: " La vie d'une autre" . C'est peut-être le moment de terminer par une BD!
Bonjour aux lève-tôt déjà debout et qui commencent à m'encourager!
8H12: Dernier questionnaire sur les vampires! 3/5. Commencé  "Saga" de Benacquista . Bizarrement je me sens bien plus en forme qu'hier soir et  le plaisir de lire est revenu! 
Bon, je laisse tomber Saga à la page 26 (Louis, le 1er chapitre) J'aime bien mais je me rends compte que je n'aurai pas le temps de le finir en temps voulu: c'est écrit trop petit! Je prends le roman graphique de Fredman en deux tomes: "La vie secrète"
10H 02: Stop ! Je vais répondre aux dernières questions de la fin du jeu! 

Read-A-Thon, journal de lecture non stop

A quelques instants de l’ouverture du Read-A-Thon, créé par Chrestomanci j’ouvre ce billet  comme on ouvre un journal  quotidien!
Je ne sais pas trop ce que j’y mettrai encore mais au moins les commentaires d’encouragement qui commencent à arriver seront plus à leur place ici que sur ma liste de livres choisis publiée auparavant !
Merci  Karine :) et merci Tiphanya 
Bonnes lectures et bonne chance à toutes, George, Mea, Cécile, Chimère, Emma, Fleur, Hambre, Hilde, Iani, Jennifer,Lolo The bursar, les blogs qui font le 24 H comme moi
Plus que 10 minutes!
10H10,  je commence avec "Voici Lou" de Marie-Aude Murail , 127 pages plutôt aérées!
11H40, livre terminé,  mes premières pages= 127.
             Joli livre, facile à lire! les grandes étapes de la vie d'une femme qui ne se découvre enfin elle-même qu'après une tentative de suicide,  en dehors de tous les rôles qu'elle a eu à jouer auparavant, petite fille sage,
fiancée,  jeune mariée, mauvaise amante, jeune maman, femme trahie etc. Elle n'a plus rien à attendre de la vie alors  elle ressent soudain l'envie de vivre enfin très fort! Je ne suis pas sûre d'être très claire, tant pis! C'est juste pour me souvenir de l'histoire! 
Maintenant, en attendant le quizz de midi, je vais répondre aux coms sympas!

12H 35, Quizz sur  BD: répondu à 3 sur 4 questions! Arrêt maintenant pour déjeuner et accueil de la famille,  petits papotages!
Je vais lire ensuite: René Frégni: "Tu tomberas avec la nuit", 172 pages, si je vais jusqu'au bout!
Je décroche donc un moment ! Prochaines questions à 14 H!14H10,


14H10, René Frégni: Excellent! Un naïf dans l'univers carcéral! Dur mais très facile à lire car les chapitres sont courts et sous-divisés! Je continue!
 Je suis nulle aux questionnaires : 2 sur 5 réponses proposées seulement!

15H15,  petit passage à vide! J'écoutais France Musique en même temps que je terminais le livre de Frégni quand celui-ci m'est tombé des mains! Le bruit m'a réveillée! Le chat s'est enfui! Je me suis redressée, mécontente et j'ai pris la décision de lire assise et non plus allongée! Un peu de discipline! Pas le moment de me laisser aller!
Bon! 2 réponses sur quatre aux questions sur les magiciens ! Ce n'est vraiment pas mon fort! Mais j'ai fini mon second livre et enchaîne immédiatement avec le troisième! Pas question de papillonner ici et là pour m'amuser! Du sérieux, rien que du sérieux, c'est un marathon, que diable!  Alors je vais choisir un petit volume de 200 pages qui encombre ma PAl depuis trop longtemps! Ce sera le "Vous plaisantez, monsieur Tanner" de Jean-Paul Dubois.  Juste un petit tour pour répondre aux coms et je commence. le n°3  




18 H15 Répondu à 2 / 4 questions sur Les Méchants! Fini le Dubois! Des artisans plus hors normes les uns que les autres; Un peu lourd et fatigant  à la longue! Je vais lire une BD, en attendant le repas! Un livre graphique plutôt : Exit Wounds de Rutu Modan, 160 pages, vivement conseillé par un sympathique bibliothécaire! 



20H30  - Enorme coup de pompe! Je ne l'ai pas vu venir! Tout allait bien jusqu'au repas, Bien aimé la BD., très vite lue! Mais maintenant j'ai du mal à reprendre: envie de rester bavarder avec les autres au salon, d'abord et maintenant que j'ai répondu à 1 question sur 4 des amoureux de Chrestomanci, j'ai plus envie de me laisser aller à regarder la télé qu'à réouvrir un livre!  Lequel d'ailleurs? je comptais lire un livre en Italien pour enfin démarrer le challenge de Bladelor, Lire en VO, mais impossible! La grosse flemme! C'est maintenant qu'il me faut un livre très très facile! "Shoe Addicts peut-être ou un des deux livres jeunesse? Je vais les feuilleter et me décider! Allez Hop!  C'est toujours le début d'un livre le plus dur!
Merci d'avance aux cheerleaders qui passeront m'encourager mais je ferme le PC jusqu'à 10H!

Le caprice de Cocola

Cocola a décidé  un beau jour de faire un caprice ! Alors elle a lancé  à son tour son challenge, ce qui est très en vogue en ce moment !
Il n’avait l’air de rien tout d’abord ! Il ne ressemblait à aucun autre ! Il était étrange : on aurait dit un jeu !
Et c’est justement cet aspect-là qui m’a plu !
 C’est parce qu’il faisait une large part au hasard que j’ai plongé une nouvelle fois et que je m’y suis lancée ! 


 Mais qu'en est-il du Challenge Caprice de Cocola’s
Chaque participant doit proposer un livre à lire à un autre lecteur  tiré au sort  et qu’il ne connaît pas forcément ! C’est la surprise ! 
Il  s'engage  lui-même à lire le livre qui lui est destiné et qui aura été choisi par un troisième  larron, un blog  inconnu également,  désigné par le plus pur des  hasards !
Résultat du tirage au sort :
Elizabeth-Bennett du blog  Bleue& Violette, m’inflige la lecture du premier livre de mon auteur bien aimé : « Dans les coulisses du musée » de Kate Atkinson
Merci Elizabeth !  joli cadeau !
Quant à moi, c’est Fleurdusoleil que je dois taquiner à mon tour avec « Le treizième conte » de Diane Setterfield. Peut-on être plus prévenante ? 
Résultats des courses :
J’aurai tout gagné puisque j’ai découvert deux nouveaux blogs très différents du mien mais tout aussi mordus de lecture et  ça j’adore ! 
Merci Cocola ! Ton challenge finit bien ! Il était facile et amusant ! Je l’ai bien aimé. 

vendredi 19 février 2010

La sagesse de la dentellière, Mylène Salvador

Joli petit livre, étroit et peu épais, pour un magnifique métier perdu et retrouvé!

Cet ouvrage a été publié avec la participation et le soutien du ministère de la culture et de la communication, délégation aux arts plastiques, mission des métiers d'art.

L'auteur est meilleur ouvrier de France depuis 1982. Maître d'art en 1994, elle a participé à la création du Conservatoire de la Dentelle de Bayeux. Dans cette région, il y avait 50 000 dentellières au XIXe siècle mais aujourd'hui, plus rien ni personne ne subsiste. Une telle disparition s'explique sans doute par le culte du secret qui régnait dans les fabriques. Les procédés n'étaient jamais écrits.


Le plus étonnant, c'est qu'elle a redécouvert, seule, à vingt ans, l'art de la dentelle aux fuseaux. Personne n'a voulu l'aider. Les dernières dentellières de l'endroit ont refusé de transmettre quoi que ce soit ainsi que les conservateurs du musée de Bayeux auxquels elle s'était adressée. Elle s'est alors servie de la macrophotographie pour décortiquer mentalement les dentelles une à une. Maintenant elle tente d'améliorer l'esthétique des pièces en rendant l'ensemble plus régulier.


Arachné, dans les Métamorphoses d'Ovide, s'oppose à Athéna dont elle est la disciple en matière de tissage. Humiliée, celle-ci la transforme en araignée. Elle est ainsi condamnée à vivre suspendue à son fil en permanence. Depuis, la dentellière  et l'araignée sont associées! Cependant l'une est noire et maléfique, l'autre devient un symbole de pureté. Elle apparaît comme Vermeer l'a peinte, muette, sage, docile, chaste. Elles étaient pour la plupart orphelines ou religieuses et se consacraient à la dentelle, dans la solitude et le recueillement.


Souvent placé sous le patronage de la Vierge comme au Puy-en-Velay par exemple, ce métier est  lié à la figure virginale.La dentelle ne pouvait être pratiquée que par des jeunes femmes vertueuses.
Maintenant, la dentellière s'est libérée de cette image de sainteté et se rapproche de la femme araignée, de la sorcière, ou de la magicienne et ses créations, de plus en plus présentes dans les défilés de mode, servent à embellir la nudité.


" Le fil, c’est un début et une fin. Tout l’art de la dentellière consiste à masquer l’origine des fils et leur fin. Elle camoufle, élimine les coutures. Alors la dentelle devient fil unique, mis en boucle sur lui-même comme un  noeud  de Moebius. La dentelle nous parle de l’infini, elle qui réclame pour sa création des durées inouïes. La tête dans les fils, obnubilée par ma tâche, j’ai parfois vécu la réalisation d’une dentelle comme dans une bulle. Une éternité suspendue. Un certain éventail a représenté 1 200 heures de travail. Et puis, soudain, j’ai mis le nez à la fenêtre : les feuilles sur les arbres me disaient que le printemps était là – quatre mois s’étaient écoulés sans que je m’en aperçoive. Je suis toujours prise au dépourvu. Quand je fais de la dentelle, le temps ne passe pas. À la fin d’une pièce, le charme se rompt, et je retourne au monde.
Tous ces fils me tiennent autant que je les tiens. Est-ce le fil qui me suit ou moi qui suis le fil ?"



J'ai beaucoup aimé cette histoire rapide de la dentelle aux fuseaux  illustrée avec quelques  photos de très belles pièces arachnéennes exposées dans les musées et rendues célèbres désormais.  
La sagesse de la dentellièreMylène Salvador
(L'œil neuf, 2009, 87 pages)
Photos trouvées Ici,, à Calais et  Ici , au Puy,  et   , à Lyon, et encore , à Giverny.