dimanche 23 août 2009

Mon vieux de Thierry Jonquet


En 2003, l’été de la canicule, à Paris, dans le quartier de Belleville, se joue le sort de plusieurs déshérités qui se retrouvent plus souvent à la rue que dans leurs misérables logements. Plusieurs sont des clochards du métro qui passent leur temps à s’enivrer. Ils forment une cour des miracles version moderne ou encore la version misérable du chœur antique qui sert de caisse de résonance à la tragédie qui va se dérouler auprès d’eux.

Un peu plus chanceux, d’autres hommes essaient de ne pas sombrer malgré les circonstances malheureuses de leurs vies. La malchance les poursuit. Daniel Tessandier, pauvre mais locataire d’une chambre de bonne et manutentionnaire à l’occasion, perd à la fois sa chambre et son travail. Il se retrouve à la rue où il se met à dévaliser les vieilles dames du métro. Désoeuvré et à l’affût de tous les mauvais coups, c’est lui qui organise le chantage final.

Alain Colmont, le personnage principal, quant à lui, est un autre malchanceux de la vie. C’est un scénariste à succès qui a tout perdu avec la mort de sa femme et l’accident qui a défiguré sa fille unique. Il se ruine pour redonner à celle-ci un visage normal en la confiant au meilleur service chirurgical possible. Le pire arrive quand il retrouve son père disparu depuis son enfance et qui, depuis trois ans, est soigné pour la maladie d’Alzheimer, dans un hôpital parisien qui lui réclame 95 000 euros. Il est désespéré !

Arrive alors la canicule avec ses 15 000 morts. Les personnes âgées tombent comme des mouches. La tentation est grande d’en profiter pour faire disparaître ce père trop gênant. Osera-t-il provoquer sa mort ?

C’est à partir de ce moment-là que l’histoire s’emballe et devient très intéressante mais rien n’est aussi simple qu’il y paraît et on va de surprise en surprise.

J’ai donc plutôt bien aimé ce polar dur et réaliste même si j’aurais préféré un démarrage plus rapide de l’intrigue mais la description des foyers et des lieux parisiens susceptibles d’accueillir les sans logis m’a énormément impressionnée. Thierry Jonquet décrit très bien la montée sournoise et menaçante de la température en ces jours de fin juillet- août 2003 puis la canicule elle-même et surtout le silence inexplicable des autorités et des journalistes d’information quant à la détresse des services d’urgence des hôpitaux et des pompes funèbres totalement débordés par le nombre des morts.

Premières phrases : "A divers titres, les protagonistes de cette histoire eurent à méditer sur… ce qu’il est convenu d’appeler «la chance »… Chacun eut l’occasion d’échapper au sort qui lui était réservé. Au moment fatidique, tous prirent la mauvaise décision. »

Autre blog à en avoir parlé : celui de Véronique D

Mon vieux de Thierry Jonquet ( Editions du seuil, Policier, 2004, 388 pages)

22 commentaires:

  1. Merci beaucoup ta participation à l'hommage. Je note la référence de ton billet ;)

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  2. Celui-là a l'air très social comme polar et correspond plus à l'idée que je me faisais de l'auteur que "La bête et la belle" que j'ai lu.

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  3. Ys, social, réaliste et un peu policier!

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  4. Ah il s'agit donc de polars réalistes ?
    Je ne savais pas ! Merci Mango !

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  5. J'ai "Les secrets du rabbin" dans ma PAL et jai décidé de commencé par celui-ci pour rendre hommage à cet auteur social, bien dans le ton de Pouy, Daeninckx ou Pécherot ... Un récit dramatique sur un événement qui m'avait marquée en 2003 !

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  6. Leiloona, oui, un polar très réaliste,dur et plutôt pessimiste!

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  7. Nanne, cet événement m'avait beaucoup marquée aussi, comme un cauchemar!

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  8. Merci Mango :-)
    jolie critique comme d'habitude.
    est ce que tu continueras avec Jonquet ?

    Et puis tu sais quoi ? avancer à reculons, c'est quand même pas mal du tout :-)

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  9. Ce livre m'a profondément bouleversé quand je l'ai lu. Il est tellement cru et relate avec tellement de précision la vie chaotique de ces hommes et femmes que je suis tombée dans une déprime de plusieurs jours après sa lecture. Je n'arrivais plus à m'en détaché. Impressionnant!

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  10. Laurence, j'aimerais lire au moins encore un autre de Jonquet pour mieux le connaître mais sûrement pas tout de suite!

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  11. Béné, c'est en effet un livre très dur qui ne nous épargne rien de la vie des clochards vivant aux alentours des gares et des bouches de métro!

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  12. Je en connais pas encore l'oeuvre de Thierry Jonquet mais j'avais plutôt noté Mygale ou La Bête et la Belle pour le découvrir...

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  13. Restling, je ne connaissais pas non plus Jonquet avant ce livre-ci que le hasard a choisi pour moi mais je crois avoir compris que "Mygale " est un livre particulièrement dur!

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  14. @ Mango : Mygale est spécial en effet. Très bon mais spécial. J'ai préféré La Bête et la Belle qui est tout simplement formidable. Cela dit tu peux lire les deux car ce sont de très courts romans.

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  15. Cécile, je retiens alors pour une prochaine lecture "La Bête et la Belle" puisque tu en es si enthousiaste. Je crains que le sujet de "Mygale" ne me convienne pas en effet!

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  16. je le lirai sans doute.
    Ce qui est bien, avec l'excellente idée de Stephie, c'est qu'elle m'a amené à lire "la Belle et la Bête" et à avoir envie de lire les autres romans du même auteur ! ^^

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  17. lectiole, c'est vrai, j'ai envie de mieux connaître cet auteur maintenant que j'ai commencé!

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  18. Encore un Jonquet qui me tente! Je vais finir par tous les lire!

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  19. Pimprenelle, en lisant les blogs,j'ai cru comprendre que c'était un des moins durs! Je n'ai jamais pu terminer "Moloch" par exemple! Trop c'est parfois vraiment trop pour moi! :)

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  20. Je n'ai pas (encore) lu celui-ci.
    J'ai adoré Mygale. Mémoire en cage est très cru.
    Mygale est très dur aussi, mais différemment.
    J'ai beaucoup aimé les trois romans de Thierry Jonquet que j'ai lus, donc j'entame un cycle. Comme Pimpenelle, je vais finir par tous les lire ! ;o)

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  21. Lectiole, bravo pour ta décision de lire toute l'œuvre de Jonquet! J'admire! Je n'en serais pas capable,je crois! Il est parfois trop rude pour moi!

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