Comment
occuper ses soirées dans un petit village anglais, vers 1930, quand on n’a pas encore la télévision? Comme toujours, en se réunissant et en se racontant
des histoires. C’est ce qui se passe au Club du Mardi, chez Miss Marple, autour
de laquelle sont réunies cinq personnes un soir auxquelles s’ajouteront quelques autres par la suite, vu le succès de ces soirées et la réputation
grandissante de la vieille dame, désormais reconnue pour ses qualités de
détective. La règle est simple. Chaque participant
doit exposer un «mystère inexpliqué», une énigme policière et chacun, tour à
tour doit proposer sa solution. Bien entendu, à ce petit jeu de déduction, Miss
Marple gagne toujours.
Ce que
j’aime ici, c’est la présentation de Miss Marple qui, en bonne hôtesse, écoute
en silence mais très attentivement ses amis et paie si peu de mine que ceux qui
ne la connaissent pas très bien encore oublient de lui donner la parole et
restent figés de stupeur devant ses déductions pleines de bon sens et basées uniquement,
selon ses dires, sur sa bonne
connaissance des habitants de son village.
Voici
d’ailleurs le regard porté par son
neveu, le premier intervenant de ce
premier Mardi, un jeune écrivain plein d’enthousiasme:
«Raymond West aimait ce salon plein de caractère dont les meubles anciens s’accordaient aux poutres apparentes du plafond. Par goût et par profession, le jeune homme recherchait toujours l’atmosphère, et la maison de sa tante Jane répondait à ses vœux. Il embrassa une fois encore la pièce d’un regard connaisseur et ses yeux se posèrent avec une tendre affection sur la vieille demoiselle, perdue dans le vaste fauteuil du grand-père. Miss Marple portait, à la mode d’autrefois, une élégante robe en poult-de-soie, froncée à la taille et éclairée d’un jabot de dentelle de Malines. Ses mains étaient protéges par des mitaines noires et elle avait jeté une mantille, noire aussi, sur ses beaux cheveux blanc. Elle tricotait. – Raymond n’aurait mieux su définir l’ouvrage que par les mots : mousseux, laiteux et aériens.Les pâles yeux bleus erraient avec bienveillance de l’une à l’autre des personnes réunies autour d’elle. (…) Ayant accordé à tous quelques instants d’attention, Miss Marple revint à son tricot, un doux sourire aux lèvres.»
Comment ne pas avoir envie de continuer après ça?
Pour Le mois anglais de Lou Titine et Cryssilda.
Miss Marple au club du mardi, Agatha Christie
La seule Miss Marple que j'ai pu trouver avec une mantille. Les autres, comme la seconde photo portent toutes des chapeaux.
J'ai vu quelques téléfilms.
RépondreSupprimerJ'aime bien cette petite dame sympathique et percutante.
J'aime bien aussi regarder les téléfilms, sur Miss Marple ou Poirot , et même si je les ai déjà vus . C'est presque hypnotique!
SupprimerJ'ai parfois l'impression qu'elle a vraiment existé! :)
RépondreSupprimerMoi aussi j'aime beaucoup Miss marple, même si je garde une préférence pour Hercule Poirot. Je dois encore écrire mon billet sur ma lecture, également un Miss Marple :-)
RépondreSupprimerJ'aime bien Poirot mais je me demande si je ne lui préfère pas Miss marple et son côté modeste et placide!
SupprimerJe n'ai pas encore lu celui-ci, mais à lire ton billet, j'aurais tort de me priver :)
RépondreSupprimerN'hésite surtout pas. J'aime particulièrement lire ces livres en voyage, dans le train ou l'avion! Pas besoin d'un grand effort d'attention!
SupprimerHaaa Agatha christie (lu, évidemment)(j'ai eu ma grosse période, ensuite ça a été en VO, assez facile à lire, d'ailleurs)
RépondreSupprimerC'est justement ce qui me plaît ici: sous une apparente simplicité et facilité, découvrir autant de subtilité!
SupprimerPour ma part, j'ai lu le premier de la série des Beresford (je l'ai peut-être lu quand j'étais jeune mais je n'en avais aucun souvenir !)
RépondreSupprimerC'est curieux mais plus je lis ses livres et plus j'en oublie l'intrigue, je trouve, ce qui fait que j'ai toujours autant de plaisir à retrouver ses personnages!
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