La Reine des lectrices d’Alan Bennett,

Phénomène habituel qui a terriblement le don de m’énerver mais qui pourtant se reproduit régulièrement. Si on m’assure qu’un livre est très bien, j’ai tendance à le trouver moyen, si on me dit qu’il est moyen, je risque de le trouver très bien. Mes coups de cœur sont rarement ceux des autres et les coups de cœur des autres  ne sont pas  forcément  les miens. Serait-ce l’esprit de contradiction qui serait uniquement en cause  ou faut-il chercher plus loin?  Peut-être tout simplement ne faut-il pas que je sache à l’avance ce qui va  arriver bien que personne n’ait encore, à ma connaissance,  révélé la fin de ce roman,  ce que je me garderai bien de faire aussi, d’ailleurs !

En tout cas, c’est bien de la  déception que j’ai ressentie  avec le livre d’Alan Bennett : «La Reine des lectrices» que j’ai aimé, bien sûr mais sans plus. Je m’attendais à mieux, c’est-à-dire à rire ou sourire davantage. En réalité je l’ai trouvé plutôt sérieux. L’idée de départ qui est excellente n’a pas été exploitée à fond,  je trouve! J’aurais espéré un peu plus de folie.

 Même sans avoir lu le livre, tout le monde connaît désormais son argument. Je ne m’attarde donc pas à le résumer en long et en large. Simplement, un jour, par hasard, la reine Elizabeth d’Angleterre devient  une lectrice assidue et cette activité va changer sa vie, au grand désarroi de ceux qui l’entourent qui essaient en vain et par tous les moyens  de la décourager…mais la reine est tenace et cet amour de la lecture l’entraînera encore plus loin que ce à quoi l’on pouvait s’attendre

C’est un livre agréable à lire au style enlevé et léger qui parle de mon sujet favori, qui cite beaucoup d’auteurs et de titres de romans mais c’est tout ce que je peux en dire.

La seule réflexion qui m’a un peu retenue est lorsque la reine se voit accusée d’égoïsme. Ce passage m’a fait sourire et j’imagine bien la scène, le soir,  dans la  royale chambre à coucher :

  

« Lire, c’est se retirer, dit sir Kevin. Se rendre indisponible. La chose serait peut-être moins préoccupante si cette recherche relevait d’une démarche moins…égoïste.

-  Égoïste ?

- Peut-être aurais-je dû parler de solipcisme.

(…)

-          On lit pour son plaisir, dit la reine. Il ne s’agit pas d’un devoir public.

-          -Peut-être cela serait-il préférable, rétorqua sir Kevin.

-           Quel toupet, commenta le duc lorsqu’elle lui rapporta la scène le soir même. » P 66

BOB recense tous les blogs qui en ont parlé dont les derniers en date que j'ai lus: Cynthia , Manu  Choco , Noukette

 La Reine des lectrices d’Alan Bennett, Denoël, coll. & d'ailleurs, 2009 - 174 pages,  traduit de l'anglais par Pierre Ménard, Titre d'origine: The Uncommon Reader,2007