· Enfin un roman avec des titres de chapitre et les titres de chapitre, j’aime ça! Beaucoup même. J’y vois une marque de respect envers le lecteur, une sorte de guide pour les égarés ayant lâché leur livre en cours de route sans avoir pu laisser un marque page et qui sont perdus en l'ouvrant à nouveau.
Premier
bon signe par conséquent. Merci l’auteur!
Souvent
aussi avant de me lancer dans la lecture d’un recueil dont j’attends beaucoup
parce qu’on me l’a déjà recommandé bien souvent, je le feuillette pour m’en
faire une première idée. C’est une sorte
de rituel désormais et ici je suis comblée.
Livre1
: Picardie (fin des années 1990 – début des années 2000): Le lieu et l’époque
annoncés d’emblée: deuxième bonne impression.
Immédiatement je cherche le livre suivant. Il
n’y en a que deux d’ailleurs, suivis d’un épilogue.
Livre
2, L’échec et la fuite. ( Oh, oh, ça se précise. Quel qu’il soit, le
héros se sentait donc malheureux en Picardie et avait besoin d’un changement de
lieu comme d’une évasion. Un appel
d’air en somme. Une possibilité de se reconstruire)
Enfin, comme chaque page est surmontée du
titre de son chapitre (chose devenue très inhabituelle, hélas), j’en profite
pour les relever par-ci, par-là, comme
on cueille ou soupèse un beau fruit.
Rencontre, Mon père, Les manières, Au collège, La douleur, Le rôle d’homme, Portrait de ma mère au matin, Portrait de ma mère à travers ses histoires, La chambre de mes parents, Vie des filles des mères et des grand-mères, Les histoires du village, La bonne éducation, L’autre père, La résistance des hommes à la médecine, Sylvain, Le hangar, Après le hangar, Laura, Révolte du corps, Ultime tentative amoureuse: Sabrina, Le dégoût, Première tentative de fuite, La porte étroite.
Que raconte ce premier roman , d’un auteur
de 21 ans, après une enfance et une adolescence mal vécues dans une famille
pauvre, pleine de préjugés, dans un village
qui le rejette pour ses manières efféminées et surtout dans un collège
où il est humilié et harcelé sans cesse par deux fortes têtes qui le traitent
de «pédé»? Il raconte ça justement, le
fait qu’il se soit senti différent et incompris, bref sa souffrance de n’être
attiré que par les hommes et de ne pas
pouvoir aimer une femme malgré ses efforts. Il s’enfuit à Amiens pour
échapper à son sort et découvrir un monde plus cultivé où il se sent plus
apprécié et où il peut enfin s’épanouir. Il devient romancier. Qu’écrira-t-il
ensuite? Continuera-t-il à suivre ce filon de l’autofiction comme l’a fait
Annie Ernaux? Probablement pas. Du moins je l’espère, même si j’apprécie mais ce serait
tourner en rond. Place à un peu plus d'’imaginaire!
Autres billets - Avis à l'opposé! Frédéric Vallotton qui déteste (Berk, berk, berk), Val (qui y voit surtout la dénonciation teintée de mépris d'une classe sociale plus que la dénonciation de l'homophobie), Kathel qui trouve ce livre plus important pour le témoignage que pour le roman lui-même. En revanche Ys( Sandrine) apprécie énormément.
L' interview de l'auteur dans "Les pages de Marianne"
En finir avec Eddy Bellegueule, Edouard Louis (Seuil, roman, janvier 2014,
224 p.)
Un livre que je n'ai pas encore chroniqué. J'y viendrai, d'autant qu'il a fait beaucoup parler de lui dans ma région !
RépondreSupprimerJe dois dire que je n'aimerais pas non plus si j'appartenais à sa famille ce qui me semblerait du grand déballage.
SupprimerJ'ai souvent du mal avec l'autofiction, donc j'hésite.
RépondreSupprimerCe n'est pas non plus le genre de livre que je préfère mais il est difficile d'échapper à celui-ci parce que c'est un premier roman, qu'il est apprécié des blogs que j'aime et qu'il est sur la liste de nombreux prix.
SupprimerC'est un livre que j'ai reçu comme un uppercut et j'ai un peu de mal à comprendre la violence de certaines critiques ; lui reprocherait-on essentiellement son succès ? (qui doit d'ailleurs le dépasser)
RépondreSupprimerOui, j'ai lu combien ce livre t'a marquée. Je pense que ce qui peut déplaire à quelques lecteurs et peut-être même à plusieurs, c'est le côté exagéré semble-t-il qui repose la question de la vérité et de l'authenticité du récit qui, lui, est présenté comme un roman mais avec l'aveu par ailleurs que ce qui est raconté là est vrai, alors...
Supprimer(Au passage Mango, je lis ta rubrique "ça me choque". L'article que tu as lu est un article du GORAFI.
RépondreSupprimerhttp://www.legorafi.fr/
C'est un journal web parodique qui s'appuie sur des articles humoristiques totalement faux. Certains sont savoureux ! Donc pas d'inquiétude, pas de croivent et voye à l'ordre du jour ! )
;)
Ouf! Voilà qui me réjouit! Ce n'était donc qu'un canular? Et bien il a bien marché avec moi! Me voilà un peu confuse! Merci de me l'avoir signalé!! :)
SupprimerJe t'en prie ! ;)
Supprimertout romancier à le droit à l'imaginaire mais si ce romancier présente son oeuvre comme des souvenirs d'enfance bien réels alors il faut qu'ils soient vrais et ici c'est loin d'être le cas
RépondreSupprimerJe n'ai rien contre un roman de ce type mais un écrivain ne peut pas mentir sur sa famille en se présentant comme victime si c'est faux
du buzz, des ventes en flèche mais où est la vérité ?
C'est effectivement la question qui se pose. Entre roman, récit romancé, journal, reportage, qu'en est-il?
SupprimerMi-figue mi-raisin pour moi : très poignant avec des scènes très dures et une réalité très crue, mais aussi un cruel manque de recul sur son histoire très récente. Mais on n'oublie pas sa lecture, c'est le principal. :-)
RépondreSupprimerMitigée aussi mais j'attends son prochain livre sans l'effet de premier roman cette fois, ni ce parfum de scandale ou tout au moins de malaise pour son village ou sa famille.
SupprimerC'est un livre qui a fait polémique mais j'ai bien envie de le lire pour ses thèmes
RépondreSupprimerLa discrimination, le harcèlement, le malaise en famille, l'exil nécessaire pour s'affirmer, ce sont des thèmes très actuels, traités de manière forte mais certains passages du livre ne m'ont pas toujours semblé très convaincants.
SupprimerJe fais partie de la minorité qui n'a pas du tout aimé. Dis-donc, j'adore la police de tes titres de billets !
RépondreSupprimerJe n'ai pas vu ton billet . Je vais ajouter ton lien. Oui cette police enjolive un peu, me semble-t-il, l'apparence sans doute un peu austère du blog!
SupprimerPas du tout austère, classique, c'est différent (et j'aime beaucoup l'apparence de ton blog).
SupprimerUn livre marquant !
RépondreSupprimerIl fait beaucoup parler de lui!
Supprimerla critique n'était pas très positive et j'avoue que je ne suis pas très intéressée par cette histoire
RépondreSupprimerJe dirais plutôt que les critiques sont très partagées.
SupprimerJ'ai énormément de mal à rédiger un billet sur ce livre, je suis en effet très mitigée. Le témoignage m'a touché, indéniablement, pour autant je suis toujours mal à l'aise avec ce genre, l'auto fiction. De plus, je trouve qu'il manque de recul sur son histoire et que son témoignage n'a pas la distance nécessaire qui s'acquiert avec l’expérience. Je pense que tu as raison, voyons ce que donnera son deuxième roman pour se forger une meilleure opinion.
RépondreSupprimerJe pense aussi que le récit est trop manichéen - ou le monde de sa jeunesse divisé en bons et méchants - sans suffisamment de nuances pour que ça me satisfasse vraiment. Ce sont les défauts d'un premier roman mais d'un roman prometteur, j'espère.
SupprimerPas lu (je dois être l'une des rares...)
RépondreSupprimerSinon, oui, j'adore aussi ces romans plus anciens avec des titres de chapitres du genre "où Rosalind arriva à Bath et ses rencontres et ce qu'il advint"
Pas encore lu mais tu es loin d'être la seule bien que le nombre de lecteurs soit assez impressionnant pour un premier roman!
SupprimerJe fais partie de celles qui n'ont pas encore lu ce livre mais j'y viendrai certainement. Les avis sont très partagés, d'où mon envie de me faire ma propre opinion.
RépondreSupprimerTu y viendras aussi. Les avis sont très variés, c'est vrai mais nombreux sont aussi le plus mitigés, comme le mien, qui l'ont aimé malgré ses défauts.
SupprimerJ'avoue que je freine un peu quant à la lecture de ce livre... Un jour peut-être...
RépondreSupprimerPour te répondre avec la plus grande sincérité: je ne le crois pas indispensable mais il est intéressant et peut bouleverser par endroits.
SupprimerJe ne crois pas avoir lu une seule critique m'ôtant l'envie de le lire...
RépondreSupprimerIl ne mérite pas en effet certaines outrances lues ici et là. C'est un bon livre pour moi mais pas un coup de cœur non plus.
Supprimer"Humilié et harcelé": c'est un euphémisme...
RépondreSupprimerJ'ai du mal à comprendre tous les articles et la petite polémique sur le rapport du romancier avec le réel. Ou encore les critiques qui ne veulent pas croire qu'aujourd'hui, dans un pays comme la France, on puisse être tabassé parce qu'on est différent. Édouard Louis ne règle pas ses comptes avec un milieu et ne fait pas de racisme de classes: il montre, expose avec une distance intéressante et un regard sociologique (notamment dans l'importance qu'il accorde au langage).
Un roman qui a fait polémique, en tout cas.
RépondreSupprimerJe fais partie de ceux qui ont aimé, j'ai trouvé le roman d'Edouard Louis, au-delà de son témoignage, touchant et dénotant une réelle capacité à l'auto analyse.
RépondreSupprimerUn livre choc, bien apprécié ...
RépondreSupprimer