lundi 17 mars 2014

Du côté de chez Drouant, Cent ans de vie littéraire chez les Goncourt, Pierre Assouline,

J’adorerais assister à une délibération du jury Goncourt. C’est un rêve impossible mais pas tout à fait désormais puisque  j’ai l’impression d’y être entrée  grâce à la petite porte entrouverte par l’un des jurés, le plus  généreux en la circonstance,  Pierre Assouline.
J’ai trouvé son livre  très intéressant. Il raconte année par année les coulisses de chaque élection,  de  la première en 1903, ( prix à John-Antoine Nau) à celle de 2012  (prix à Jérôme Ferrari). L’auteur est lui même juré à présent, au  dixième couvert.
S’ alimentant dans la presse de chaque époque, ainsi que  dans les journaux  des auteurs et les archives de l’Académie, il m’a donné envie de lire tous  ces anciens livres dont je n’ai fait qu’entendre parler,  jamais lus encore, même si j’en ai quelques-uns dans ma Pal. Je retiendrai bien des  anecdotes qui m’ont fait sourire.

           1919   La rivalité entre Roland Dorgelès, 34 ans, engagé volontaire, cinquante mois de campagne : un curriculum idéal. Son livre «Les croix de bois»  a connu un succès immédiat et Marcel Proust pour A l’ombre des jeunes filles en fleurs qui déclenche les sarcasmes de la presse de gauche contre un auteur mondain et ennuyeux.  (…) La postérité aurait encore moins absous les autres goncourables de 1919, t’Serstevens, Èdouard Schneider, Alexandre Arnoux, Francis Carco,Caument et Cé, Asès, et Josipovici, Tisserand, Pierre Grasset, Grandvilliers, Léon Werth, Jean Giraudoux d’avoir volé son Goncourt à Marcel proust qui n’avait plus que trois ans à vivre.

1924    On parle de Maurice Genevoix, d’Henry de Montherlant,de Philippe Soupault, d’Emmanuel Bove, de Joseph Delteil, mais c’est Thierry Sandre qui l’emporte avec «Le chèvrefeuille». Oh misère, quand on songe et quand on sait, avec le lâche privilège du recul, bien sûr,  que c’est le seul du lot dont il ne restera rien.

1944     On parle beaucoup des Amitiés particulières dRoger Peyrefitte. Mais le Goncourt de la Libération ne peut décemment échapper à l’air du temps. Elsa Triolet est la première femme à le remporter. Le premier accroc coûte deux cents francs n’est pas un roman mais un recueil de nouvelles (…) «Les Goncourt ont fait coup triple : la dame Triolet est russe, juive et communiste. C’est un prix cousu de fil rouge.» écrit alors  Pierre Léautaud

1945  Le Monde annonce l’élection de Colette et la mort d’Hitler mais c’est Jean_Louis Bory, 26 ans, jeune professeur du lycée Henri IV qui l’emporte pour «Mon village à l’heure allemande»

Un livre très plaisant.

Pierre Assouline-  Du côté de chez Drouant - Cent dix ans de vie littéraire chez les Goncourt

5 commentaires:

  1. côté anecdotes ce doit être jubilatoire

    RépondreSupprimer
  2. Voilà un thème qui m'intéresse aussi, je pense qu'il arrivera à la bibliothèque.

    RépondreSupprimer
  3. Ce qui me plairait le plus, je pense, c'est de manger avec eux après.

    RépondreSupprimer
  4. J'ai écouté l'émission qu'il en a fait pour France Culture, et effectivement, que d'anecdotes savoureuses !

    RépondreSupprimer
  5. Pareil, les émissions de France Culture étaient très bien, on sentait bien l'effervescence du jour J ! Si tu trouves, je te conseille le premier Goncourt, de Nau, il est vraiment très bien.

    RépondreSupprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.