Ils se tiennent aux quatre coins de la pièce. Ce n’est pas intentionnel, ça s’est trouvé comme ça. Chacun fixant une ligne imaginaire, et pensant à quoi? Ils ne se regardent pas à ce moment précis, ils n’ont plus de lien. Somanges, la maison de leur enfance, se dématérialise sous leurs yeux. La pièce s’est vidée de leur chair, des blessures et des rires. Il reste le squelette de ce qui fut leur foyer.
Ainsi s’ouvre ce beau récit sur une fratrie nouvelle dont je viens de faire la connaissance. Une
de plus! Il faut dire que c’est un sujet qui m’intéresse vivement, tout en me
troublant toujours beaucoup. Les détails diffèrent à chaque fois, bien sûr,
mais la réalité demeure la même: après une vie familiale fusionnelle et
intense, arrive le moment de la séparation définitive, insidieuse ou violente lors de la vente de
la maison d’enfance. Le plus souvent comme ici, le père est mort, la mère ne peut
plus rester dans la maison trop grande, les enfants se réunissent une dernière fois pour le déménagement. Ils
sont quatre qui s’agacent et se déchirent. Les aînés ont réussi, les jumeaux
ont des difficultés. La mère veut laisser à ces derniers une part d’héritage plus
importante en raison de leur fragilité. L’étincelle est ainsi rallumée pour l’explosion des secrets, des
rancunes, des regrets, des silences butés et des révélations. Saul, Hélène, Réna et
Élias chacun racontera sa version. Ensuite, après deux ans de silence, la mère les
réunit en Grèce dans la maison du fils aîné. Réussiront-ils à briser leur solitude ? Sauront-ils reconstituer leur belle alliance d’autrefois?
Pas si sûr et pourtant, il suffirait de si peu de choses… se dit-on de l’extérieur! La fin reste ouverte.
Belle sensibilité de
l’auteur, style épuré, bien petit volume sans doute (180 pages) pour une telle saga mais récit choral modeste et pudique qui a réussi à m’attacher.
Trop nombreux pour que je les énumère, les billets lus
jusqu’ici sont tous élogieux…
Quatre murs, roman, Kéthévane Davrichewy Davrichachvili
(Sabine Wiespieser éditeur, février 2014, 180 p.)
encore un beau livre de cette auteure !
RépondreSupprimerOui et encore une histoire de famille!
SupprimerJ'ai quand-même peur de trouver ce livre trop court. Je suis pourtant attirée.
RépondreSupprimerIl est court et tu sais bien que, comme toi, je n'apprécie pas trop ce que je considère comme une facilité de l'édition moderne - parce que ça s'écrit et que ça se lit vite - dans les transports par exemple - et sans doute surtout parce que c'est moins cher et plus facilement vendable qu'un roman de 300 pages par exemple. Pourtant avec celui-ci ça passe mais on est quand même loin de la saveur d'une vraie saga.
SupprimerC'est tentant :)
RépondreSupprimerC'est pas si mal...
SupprimerLe précédent ne me tentait pas, celui-ci beaucoup.
RépondreSupprimerL'auteur s'en sort bien sur un des thèmes les plus souvent traités ces temps-ci.
SupprimerJ'ai beaucoup aimé "Mer noire". J'aime aussi les secrets de famille.
RépondreSupprimerC'est le premier livre que je lis de cette auteur et j'en suis plutôt contente.
SupprimerJe sens que je vais retenter cette romancière (j'avais abandonné Les séparées) Et bonne nouvelle, je reçois de nouveau tes notifications d'articles par mail !
RépondreSupprimerJe vais sans doute continuer à la lire aussi si je trouve facilement ses titres.
SupprimerBonne nouvelle en effet mais tu sais j'ai encore beaucoup à faire de ce côté-là. Je ne fais que tâtonner et manque terriblement de disponibilité et de capacité pour l'amélioration technique pourtant nécessaire à la visibilité du blog.
J'aime beaucoup cet auteur. Je note!
RépondreSupprimerC'est une découverte pour moi et un plaisir de la suivre désormais.
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