Mon seul voyage sur un cours d’eau, je l’ai fait sur le canal de Nantes à Brest
, très impressionnée par le passage des
écluses qui le jalonnent mais ennuyée
malgré moi par le rythme trop lent
et le défilement trop monotone
des rives pourtant joliment boisées.
Ceci pour dire que je n’étais pas préparée à la joie
procurée par ce récit de Bruno Poissonnier, pris à la va-vite à la bibliothèque
par manque de temps avant la minute de fermeture. Un heureux coup du hasard.
L’histoire tient en peu de choses. Une famille de mariniers du Nord descend avec leur péniche chercher
une cargaison de sel dans le sud. Des
désaccords apparaissent entre le père et le fils aux idées plus modernes. Le passage de pouvoir aura-t-il lieu au
terme de l’épreuve subie en remontant
le Rhône alors qu’un gros orage les oblige à se faire remorquer par un bateau plus gros?
Peu importe, ce que j’ai beaucoup aimé c’est surtout le
reste: l’ambiance de huis-clos dans
laquelle vit cette famille de quatre
personnes, particulièrement les jours de tempête, l’amour qui les soude, la
confiance, le calme, la générosité de la
mère, la complicité, non sans
rivalité des deux hommes forts de la
famille, enfin la tendresse protectrice de tous vers le plus faible d’entre
eux, le fils défaillant et fragile de naissance, lui-même cependant totalement impliqué dans la vie de la péniche.
L’auteur ayant été
batelier sait parfaitement bien évoquer cette vie marinière très spéciale, dans un style réaliste et
poétique à la fois. J’ai trouvé un charme fou
à ce récit simple, modeste, magnifique.
Laurent agrippa son ciré et plongea sous l’averse. A grands coups de hachette, il attaqua sauvagement la branche qui retenait l’arbre entier à leur bord. Il revivait une scène de Vingt mille lieues sous les mers, celle où Ned se bat contre le calmar géant. Et quand, la branche coupée, l’arbre plongea en gémissant dans le fleuve boueux, disparaissant et réapparaissant plusieurs fois dans le courant, il ne savait plus au juste s’il venait de sauver la Bièvre ou le Nautilus.Billet de Yv
La Remorque, Bruno Poissonnier, (Métailié, 2010, 92 p.)
cela me paraît intéressant à découvrir, en effet - mais j'hésite à agrandir la pal ;)
RépondreSupprimerJuste à découvrir, comme ça, à l'occasion!
SupprimerCela me donne bien envie moi aussi de lire ce roman. je ne connais pas encore Bruno Poissonnier.
RépondreSupprimerBonne fin de semaine, Mango !
Y.
Ce n'est pas vraiment un roman. C'est un petit recueil, un récit pour évoquer un moment de vie. C'est tout. Pour moi, je n'aime pas trop ce genre qui se répand pourtant de plus en plus, peut-être parce que très vite lu lors d'un voyage ou d'un long déplacement par exemple. Il se lit facilement en une heure.
SupprimerBon dimanche, Y
Je copie sur Niki !
RépondreSupprimerMême réponse alors! :)
SupprimerLe hasard a bien fait les choses :-)
RépondreSupprimerJ'avais juste besoin d'un livre plus vite lu que commenté! :)
SupprimerDécouverte pour moi aussi, et cela me plairait bien aussi, sans doute. Espérons que ce sera comme pour toi, on se rencontrera un jour, ce livre et moi ;-)
RépondreSupprimerVoilà, c'est une rencontre surprise pas désagréable du tout finalement!
SupprimerL'intrigue me fait penser au Seigneur du fleuve de Clavel que j'avais adoré! Je note!
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