jeudi 7 août 2014

La petite foule, Christine Angot

Après Une semaine de vacances,  voici le second livre de Christine Angot que je referme. C’est le jour et la nuit entre les deux. Le premier, très cru et très intime,  autobiographique,  sur l’inceste et l’abandon – douloureux comme tout -  Celui-ci, une suite d’une centaine de portraits contemporains, pris sur le vif – des gens de toutes conditions et finalement l’auteur au milieu de tous, vrai centre névralgique: une écoute (le surprenant chœur des oiseaux à la fin dont s’est moquée  Natacha Polony chez Ruquier), une vision très personnelle, à la manière de La Bruyère cité en exergue: 
Je rends au public ce qu'il m'a prêté; j'ai emprunté de lui la (manière) / matière de cet ouvrage. 
Un autre choix aurait aussi bien pu convenir: 
Mes peintures expriment bien l'homme en général puisqu'elles ressemblent à tant de particuliers. 
Sans doute pas cette affirmation-ci cependant:
Cet ouvrage n'est qu'une simple instruction sur les vices des hommes. Il vise moins à les rendre savants qu'à les rendre sages.
Quoi qu'il en soit, j'ai reconnu bien des personnages  et moi-même également dans ces évocations prises sur le vif,  du Parisien d'adoption  à la Lectrice, la Suiveuse, le Mort, l'étudiante en week end, la jeune mariée, La petite foule enfin, l'avant dernier texte où il est question d'un avion retardé et de la réaction des voyageurs. Tant d'autres encore que j'ai trouvés bien vus et bien exécutés, des œuvres d'art en miniature qu'il faut lire au compte-gouttes sinon je décroche très vite et je ressens la même exaspération que s'il s'agissait d'un recueil de nouvelles. Christine Angot s'en défend cependant et affirme  que c'est bien un roman qu'elle a écrit mais je n'ai pas eu cette impression; Les personnages changeant continuellement, il n'y a pas de liens entre eux et l'intrigue est réduite à zéro. Ce sont juste des fragments, des morceaux de vie mis bout à bout, plus ou moins longs et plus ou moins intéressants. Ce n'est pas ce que je préfère. 

La petite foule, Christine Angot
(Flammarion, mars 2014, 256 p.)

7 commentaires:

  1. Perso, le côté fragmentaire, j'aime et ej suis plutôt tentée par ce livre que j'attendrai ...en poche ! :)

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    1. Si tu aimes ce traitement-là, tu seras comblée, je crois, parce que, cet aspect mis à part, j'ai trouvé ça pas mal du tout!

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  2. je n'ai jamais lu cette auteure mais ça viendra un jour !

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    1. Pour moi, avec elle, ce sont les montagnes russes. Je ne sais jamais vraiment à quoi m'attendre! Ce livre-ci est nettement moins violent que certains autres

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  3. Une auteure que je ne me décide pas à lire.

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  4. Je n'ai jamais été tentée par cette auteure. Je pense être influencée par tout ce que j'ai entendu de détestable sur son personnage public et sa façon de s'accaparer la vie de ses proches pour trouver des sujets de romans...

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  5. Tu n'aimes pas les nouvelles si je comprends bien? C'est un format que j'apprécie beaucoup et la proposition de ce roman (bizarre qu'elle le considère de la sorte, car il a l'air de se rapprocher plus d'un recueil de nouvelles) m'intrigue. Je n'ai jamais lu cette auteure car ses sujets abordés habituellement ne me disent rien du tout.

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