samedi 12 octobre 2013

Alice Munro - Secrets de Polichinelle - Emportés

«Ce recueil de nouvelles a pour personnages principaux des femmes en compagnie des amants trouvés, des amants perdus. En filigrane, l'histoire d'un village canadien des années 1850 jusqu'à nos jours et sa transformation en une ville industrielle.»
                                 ***
Une chance! Le prix Nobel de cette année était dans ma Pal. Quand, où  et sous quelle influence ai-je un jour acheté ce livre de Poche? Je ne m’en souviens plus mais je l’ai retrouvé et c’est déjà très  bien.  C’est le moment de me jeter dessus, toutes affaires cessantes!  C’est ce que je viens de faire en lisant la première des huit nouvelles annoncées dans la Table (Enfin un éditeur qui n’a pas abandonné cette ancienne politesse de la Table des Matières)
Seulement voilà: je ne sais pas résumer un livre de nouvelles: ça ne m’intéresse pas,  même s’il possède une véritable unité.  Je préfère suivre mon plaisir en résumant chaque nouvelle tour à tour, quitte à terminer sur une vue plus générale. 

Première nouvelle: Emportés (60 pages) Cette première nouvelle est divisée en  cinq parties,   évoquant chacune un épisode marquant de la vie de Louisa, la bibliothécaire au centre de ce récit.
  • Dans Lettres  se trouve la correspondance échangée à partir de 1917  entre elle et un ancien lecteur inconnu, désormais soldat blessé à la guerre et dont elle devient intimement amoureuse. Elle espère le voir à son retour dans leur petite ville  de Carstairs, Ontario. Elle a 25 ans, a déjà été amoureuse d’un médecin au sanatorium où elle était soignée mais il était marié, c’est pourquoi elle lui avait demandé de la quitter et elle-même  avait abandonné Toronto, sa ville d’origine pour se lancer dans la représentation commerciale.  «Sa dernière lettre avait été ferme, stoïque, et l’intime conviction d’être une héroïne de tragédie amoureuse accompagnait Louisa à travers le pays, tandis qu’elle traînait ses valises d’échantillons dans les escaliers de petits hôtels, parlait de la mode parisienne, affirmait que ses modèles de chapeaux étaient ravissants et buvait son verre de vin en solitaire.»   Louisa envoie sa photo au  soldat, sur sa demande et se rend utile en lui tricotant un cache-nez. Dans ce groupe de tricoteuses elle fait la connaissance de Grace,19 ans, qui s’est secrètement fiancée à un jeune soldat  avant son départ au front.
  • Grippe espagnole: L’hiver 1919, guérie  de cette grippe qui fait des ravages, Louisa, d'habitude si discrète, raconte à un ami  l’histoire de cet amour naissant avec le soldat resté inconnu alors qu’elle a maintenue ouverte la bibliothèque rien que dans l’ espoir  de cette rencontre. Un soir, elle trouve un billet glissé sous la porte… Ce  soir-là, l’ami devient l’amant. 
  • Accidents: Des années  plus tard, des accidents surviennent dans l’usine de la ville dont un particulièrement atroce or tous ceux que Louisa connaît s’y trouvent impliqués d’une manière ou d’une autre.  On découvre alors l’ importance des livres de la bibliothèque et les conséquences inattendues de ces événements dans sa vie. Son mariage a lieu bien soudainement
  • Les martyrs de Tolpuddle: Au milieu des années cinquante, Louisa se rend dans une ville voisine pour des ennuis de santé. Sa vie passée lui revient  par fllashes «On pouvait dire ce qu’on voulait sur ce qui s’était produit – mais cela revenait au même que  de passer sous une vague. Elle était passée dessous et l’avait traversée, gardant de celle-ci un reflet froid sur la peau, un battement dans les oreilles, un creux dans la poitrine, une révolte dans le ventre. C’était contre l’anarchie qu’elle s’élevait -  cette confusion dévorante."
Cette première nouvelle  m'a plu par son approche du personnage féminin  tellement plus complexe qu'il n'y paraît au premier abord. Tout commence doucement: une bibliothécaire célibataire et solitaire tombée amoureuse d'un soldat inconnu, ancien lecteur jamais remarqué auparavant pour laquelle tout s'accélère bientôt et devient un peu fou. Les changements s'améliorent très  rapidement en apparence, les décisions sont surprenantes mais dans le fond... à la fin de tout...quand on y réfléchit... Qu'a-t-elle réellement voulu et décidé,  Louisa, qui a pu sembler si réservée et volontaire?   
Autre billet: Malice, 
Alice Munro -  Secrets de Polichinelle
Nouvelles - Traduit de l’anglais (Canada) par Céline Schwalier-Balaÿ
(Points, 1995/2012, 318 p.)

Alice Munro :(trouvé ICI,)
"Née le 10 juillet 1931, à Wingham, une ville proche du lac Huron (Ontario), Alice Ann Laidlaw est la fille d'un éleveur de visons et d'une institutrice. A 19 ans, elle signe sa première nouvelle, Les Dimensions d'une ombre. Elle est encore étudiante à l'université de Western Ontario, gagne sa vie comme serveuse, cueilleuse de tabac ou aide-bibliothécaire et ne va pas tarder à épouser James Munro, en 1951. Ils auront quatre filles dont une morte à la naissance. En 1963, le couple s'installe à Victoria (Colombie-Britannique), et ouvre une librairie qui existe encore, Munro's Books.
(Suite sur le lien indiqué)

8 commentaires:

  1. Une nouvelel de 60 pages? Bien, on peut se laisser vivre dans l'histoire;.. J'avais lu d'elel Fugitives, mais il va falloir étoffer ça un peu!

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  2. Tu n'as pas perdu de temps ! j'avais repéré ce recueil, mais pour l'instant j'ai "fugitives" à lire.

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  3. Tiens, moi aussi j'ai Fugitives, un recueil de nouvelles et c'est suffisamment rare que pour être souligné :-)

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  4. Merci pour le lien ;-) J'ai très envie de retrouvé son univers littéraire !

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  5. j'ai son dernier recueil qui m'attend sur l'ipad , il n'y a plus qu'à

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  6. merci de ce billet tu me donnes envie de lire ce livre
    je t'embrasse fort.
    et en plus devant reprendre l'écriture d'un récit de vie il y a des ponts

    bel automne tu as vu nous avons retrouvé notre chére keisha

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  7. C'était le dernier qu'avait ma librairie. je l'ai laissé à un ami.

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  8. Rebonsoir Mango, il faudrait que je répare cette lacune: découvre l'oeuvre d'Alice Munro. Jamais rien lu d'elle. Bonne soirée.

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