L'histoire
«Je vous préviens: vous n’allez pas aimer. Ça ne fait rien, lisez cette lettre avec attention. Je vous le conseille. Certains détails vont vous intéresser.»
Le narrateur s’adresse à un écrivain américain mythique des années cinquante, Sebastian Bruckinger, qui, après un grand succès, se terre désormais
chez lui, dans le Vermont. Ils se sont rencontrés par hasard en Italie et Maud, sa compagne dont il est très
amoureux, l’a quitté pour ce vieil homme célèbre, très peu sympathique.
Naturellement, le souvenir de J.D. Salinger, l’auteur de L’Attrape-cœurs, s’impose immédiatement. Le narrateur a décidé de se venger en faisant publier cette longue lettre dans le
New York Times.
«Pas de quartier. Je vais foncer dans le tas. Je serais vous, je ne lirais pas ce qui va suivre. Je dois vous dire ce que j’ai sur le cœur. Grand écrivain, tu parles! Vieux salopard, oui. Je sais, en brisant le silence qui vous entoure, je ne tiens pas ma parole. Mais vous n’avez pas exactement respecté la vôtre non plus.»
Le jeune trentenaire,
publicitaire parisien en vogue, est d’autant plus irrité et dépité qu’il admirait énormément cet auteur et qu’il le
trouvait même très agréable avant de découvrir sa duplicité.
«Vous gâcher vos dernières années d’existence me console vaguement. Je vous souhaite de vivre centenaire. Je ne fais pas ça pour l’argent. Je ne suis pas la petite roulure qui a raconté dans ses mémoires comment elle a réussi à baiser avec vous, les six mois qu’elle a passés dans le Vermont quand elle avait à peine dix-huit ans.»Mon avis
Ce ne serait jamais
qu’une histoire d’amour contrarié de plus que j’aurais sans doute abandonnée en cours de lecture si le style ne m’avait pas retenue. Il est sec et léger à
la fois, nerveux et efficace. Des petites phrases courtes, une insolence
gracieuse, tendre ou cruelle tour à tour, tout le contraire de ce que j’aime et
recherche chez mes auteurs américains favoris. J’ai longtemps délaissé les
romanciers français, Modiano excepté. J’ai
peut-être eu tort!
Ce roman a reçu le Grand prix du roman de l’Académie française en 2001
J’aimerais lire
maintenant La Petite Française, Prix Interallié.
Un bien fou, Éric Neuhoff, Grand
prix du roman de l’Académie française en 2001
Pourquoi pas... ;) Je te souhaite une bonne journée et de belles lectures
RépondreSupprimerBonne journée à toi aussi :) et de l'inspiration aussi toujours! J'attends avec impatience ton Second...
Supprimerje n'ai toujours pas lu cet auteur...
RépondreSupprimerJe le découvre avec ce livre-ci!
SupprimerJe ne suis pas très tentée par ce genre de roman.
RépondreSupprimerJe ne l'étais pas non plus et puis tout arrive finalement!
Supprimeron se ressemble, la littérature française actuelle je délaisse un peu, on a parfois tord la preuve
RépondreSupprimerOui, le style est là ainsi que la maîtrise du récit, rapide et nerveux. N'empêche, rien ne vaut pour moi, l'inspiration riche et généreuse d'un Irving, d'un Auster, d'un Roth, d'une Oates, d'une Didion, et de tant d'autres grands Américains!
RépondreSupprimerPas trop tentée par ce genre et comme toi, j'ai souvent du mal avec la littérature française actuelle.
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