Victor est un éditeur parisien, l’ami à toute épreuve de
Marcile, un écrivain secret, au savoir encyclopédique. Ils ont la soixantaine
le jour où ils s’accordent pour visiter à Arles, l’exposition des œuvres
de De Staël.
Les moments passés avec Marcile étaient toujours des fêtes pour l’esprit… Je me faisais une joie de retrouver ce coin de Provence où le génie de Van Gogh s’est affranchi. D’ailleurs Marcile m’avait fait redécouvrir Van Gogh en dissertant à sa manière devant «La Nuit étoilée sur le Rhône» au musée d’Orsay. C’était une des œuvres qui revenaient périodiquement le hanter.A cette occasion, il rencontre Claire, une lumineuse jeune femme de quarante ans, que son ami lui présente comme son esclave. C’est leur histoire à tous les trois que Victor puis Claire racontent jusqu’à la mort de l’écrivain qui se sait très malade. Une histoire atypique, plus spirituelle qu’érotique. Ils ont en commun une passion absolue pour l’art et se sentent déplacés dans le monde, comme en exil, tels Van Gogh et tous les artistes incompris ou décalés qu’ils admirent et vont contempler dès que possible, fût-ce pour un seul tableau. Un jour ils vont sur la tombe de Paul-JeanToulet, un poète "désemparé et mélodieux" qu’ils admirent.
Nous sommes tous les trois désemparés au possible et en manque de mélodies un peu douces. Trois égarés dans un labyrinthe cauchemardesque, soudés par le même sentiment de dépossession, la même nécessité de nous enclore dans le jardin de nos délices – La beauté, l’harmonie, le sublime, l’absolu.
La fin est proche pour tous les trois, fin irréversible,
intense - classique et sans surprise pour Victor et Marcile - plus
surprenante pour Claire.
J’ai bien apprécié ce récit un peu décadent mais plein d’allusions
à des artistes que j’aime.
C'est la première fois que je lis cet auteur, sans l'avoir voulu ni recherché. Par hasard simplement parce que la bibliothèque fermait et que je n'avais pas mon compte de romans. Un lecteur devant moi venait de le rendre et je l'ai pris à la volée. Ainsi va parfois ma cuisine littéraire à la merci du hasard alors que la plupart du temps, je suis guidée par une liste minutieusement choisie de livres à lire à tout prix et le plus vite possible mais ça, bien sûr, c'est dans l'absolu et la réalité comme toujours est différente. C'est souvent le hasard qui prime, par manque de temps comme cette fois-ci ou par absence du titre recherché. L'avantage, c'est que j'étais comme neuve dans ma lecture, n'ayant pas encore entendu parler de ce titre et ne voulant pas lire la présentation de l'éditeur.
Je l'ai par conséquent commencé de façon neutre et terminé rapidement avec satisfaction, non que je l'aie perçu comme un chef d'œuvre, je n'irai pas jusque là, mais cette lecture m'a intéressée par son parti pris "à contre courant" et optimiste malgré les désillusions, les renoncements multiples et le parti pris de reconquête de soi à travers l'intime et l'absolu vécus comme une œuvre d'art.
La nuit étoilée, Denis Tillinac, (Plon, 2013, 265 pages)
J'attends sa sortie en poche mais j'ai très envie de le découvrir...
RépondreSupprimerl'histoire elle même m'attire peu mais le cadre et la peinture là oui, à chercher dans ma médiathèque
RépondreSupprimerMoi aussi, j'ai envie de le découvrir, ce livre.
RépondreSupprimerBonne fin de semaine, Mango ; ici, en Bretagne, après la tempête, nous soufflons enfin ! :-)
Y.
Un auteur qui ne m'attire pas du tout.
RépondreSupprimerIl y a des rencontres de hasards qui sont parfois plus belles que celles programmées.
RépondreSupprimerEntrer dans un livre vierge de tout et une belle expérience.
Bon dimanche
Ah je l'ai dans ma PAL ! Hâte de le lire !
RépondreSupprimerUn roman à la limite de la philosophie, alors.
RépondreSupprimer