L’auteur évoque dans ce livre ses premières années d’installation à New York dans les années soixante et en particulier un de ses endroits favoris: la librairie Gotham à New York: (P.20/21)
"Gotham est l’une des grandes librairies de ma vie. Tout au fond du magasin il y avait un énorme rayon fiction, où j’ai butiné des dizaines de roman. C’est là que j’ai acheté Hall of Mirrors de Roland Stone, Eux de Joyce Carol Oates et V. de Pynchon; mais de toutes mes trouvailles au Gotham ma préférée est The Pound Era de Hugh Kenner. Cet endroit était une oasis au cœur d’un désert de philistins. Sans doute y avait-il d’autres grandes librairies à cette époque, en particulier Eight Street dans le village, avec ses nombreux étages et ses employés aussi revêches que peu serviables. Et, à la fin des années soixante-dix, Three Lives, alors à Sheridan Square."
Je me régale avec cette lecture!
Avant la quarantaine, avant de quitter New York pour Paris, je me serais peut-être confié à des amis si j'avais cru qu'ils m'en aimeraient davantage, mais j'étais si cynique que j'imaginais tout le monde autour de moi entièrement égocentrique. Je détournais une question par une autre. Comme une fille du Sud qui a fréquenté une école de maintien, je savais qu'on peut toujours compter sur l'inépuisable égoïsme des autres et que personne n'a la moindre raison valable de démasquer un flatteur. A l'époque, l'un de mes auteurs préférés était Lord Chesterfield, cynique du XVII siècle qui, dans ses lettres à son fils illégitime, enseignait à celui-ci les arts immoraux du courtisan (comment s'insinuer dans les bonnes grâces de quelqu'un, comment contraindre les autres à révéler leurs secrets tout en restant soi-même discret, comment se rendre amusant et indispensable aux puissants) Je me rappelle un passage particulièrement répugnant dans lequel il conseille à son imbécile de bâtard de gagner l'estime d'une dame française chez qui celui-ci était reçu, en tapant du pied avec élégance et en protestant que telle tâche difficile lui revenait de droit et qu'il refusait de la partager avec aucun de ses autres cavaliers servants. Chesterfiels trouvait ce genre de fausse pétulance particulièrement charmante et séduisante. (p. 38)Edmund WHITE
Né en 1940 à Cincinnati, Ohio, ilse fait connaître du grand public dix ans après sa participation au groupe Violet Quill, mouvement d'écriture gay new-yorkais. Enseignant à l'université de Princeton, il est l'auteur de plusieurs romans, Écorché vif, La bibliothèque qui brûle, La Symphonie des adieux, L'Homme marié, d'une autobiographie, Mes vies (tous disponibles chez 10/18), d'un récit, City Boy (Feux Croisés, 2010) et d'une biographie de Jean Genet (Gallimard, 1993).
Toi aussi, tu as une librairie préférée ?
RépondreSupprimerPlus maintenant! celles où j'aimais aller ont toutes disparu au profit d'une grande surface!
RépondreSupprimerJe me demande si elle existe toujours !
RépondreSupprimerJustement je pensais que tu saurais me le dire! J'ai cherché mais n'ai rien trouvé confirmant son existence en 2014.
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