Il s’agit d’une enquête de son commissaire favori: Guido
Brunetti, à l’occasion du meurtre de Maria Grazia Battestini, une très vieille dame « dont même la
plus généreuse des âmes n’aurait pu dire le moindre bien.» Son médecin lui-même la haïssait, «le
prêtre avait déclaré forfait, ses
voisins en parlaient avec dégoût. Elle n’entretenait de liens avec sa famille
que via les lois qui régissent les successions.» Son défaut principal était l’avarice.
L’enquête démarre très vite, en l’absence du commissaire
parti en vacances avec les siens. Son remplaçant accuse immédiatement l’aide
ménagère roumaine de service retrouvée morte, fauchée par un train, alors
qu’elle semblait s’enfuir vers son pays, ses économies en poche.
Dès son retour Brunetti oriente l’enquête différemment et
ses soupçons se portent de préférence vers les disfonctionnements des services
administratifs de Venise et de quelques-uns de ses représentants. Personne ne
veut le croire et c’est seul contre
tous ou presque qu’il doit se battre pour dénouer le mystère.
L’enquête m’a
intéressée pour deux raisons: le lien inextricable reliant intimement tous les faits et méfaits à
Venise qui occupe presque la place d’un personnage et la personnalité désabusée
et solitaire du héros dont les dialogues avec sa femme Maria au sujet de
ses lectures et en particulier de ses
considérations sur les sept péchés capitaux du catéchisme l’aident à dénouer
l’intrigue.
Pas de course poursuite ici, évidemment. Rien de trépidant.
L’enquête est menée au rythme des canaux tranquilles et des habitudes
culinaires des habitants, ce qui m’a rendu plutôt sympathique la lenteur du
dénouement.
«Au bout d’une heure, il se rendit jusque dans le labo de Bocchese, mais un des techniciens lui dit que son patron avait été appelé sur une autre scène de crime, à Cannaregio. Du coup, Brunetti se rendit tranquillement jusqu’au bar à côté du pont, où il commanda un panini accompagné d’un verre de vin blanc: puis il alla se dégourdir les jambes sur la berge du canal en contemplant San Giorgio avec, au deuxième plan, la silhouette de Redentore. Finalement il retourna dans son bureau.»Dissimulation de preuves, Donna Leon (Calmann-Lévy suspense, 2004/2007, 286 pages)
Titre original: Doctored Evidence - Traduit de l'anglais (États-Unis), par William Olivier Desmond
Justement ces jours-ci, j'avais justement envie de faire connaissance aussi avec cet auteur, surtout à cause de Venise. Pourquoi pas avec cet épisode là.
RépondreSupprimerJe compte bien en lire d'autres aussi mais ses trois derniers romans ne sont pas encore traduits. Heureusement il y en a bien d'autres avec Brunetti à Venise!
SupprimerJ'ai lu 2 de ses livres et j'avais bien aimé surtout son commissaire et le cadre Vénitien.
RépondreSupprimerC'est sûr que la ville de Venise qu'elle connaît si bien donne de l'ampleur et du charme à ses polars!
SupprimerJ'aime assez l'univers de cette auteure .. Même si souvent le rythme est très lent...
RépondreSupprimerC'est un des bons Brunetti, toujours sympa ce commissaire et j'aime sa gourmandise !
RépondreSupprimermême si à terme on se lasse un peu de ses aventures, il faut les lire à intervalle assez large et là on est content de retrouver Venise