dimanche 8 décembre 2013

Le destin miraculeux d'Edgar Mint par Brady Udall

Ce livre est formidable. L'ayant pris au hasard faute de temps,  je ne m' attendais pas à un tel plaisir de lecture.  J’ai eu la main heureuse: j’aime les romans d’apprentissage et c’en est un.   Il est très intéressant, ce jeune auteur américain élevé dans une famille nombreuse de Mormons et je compte bien lire "Le polygame solitaire"  maintenant! 

Edgar Mint est un jeune métis - père blanc, mère apache - abandonné par son père, délaissé par sa mère alcoolique, apprenant la vie  de vilaine manière, à l’hôpital tout d’abord car la voiture du facteur lui  a roulé sur la tête, puis dans un pensionnat ghetto où il devient le souffre-douleur de garçons plus âgés, enfin dans une famille  mormone, chaleureuse mais un peu bancale après la mort récente du dernier enfant et le retour des vieux démons de son enfance dont l'inquiétant docteur qui l'a guéri mais  le poursuit désormais sans cesse.  

 Racontée ainsi, l’histoire semble très  triste et en effet, ce n’est pas un destin bien gai que celui d’Edgar Mint et pourtant on s’intéresse vite à cet enfant et à  son évolution et cette sympathie ne cesse de s’accroître au fil des pages. Il est très attachant en effet, ce petit  Oliver Twist moderne, plein de ressources, de charme, d’humour, de  force et de fragilité à la fois. On voudrait le protéger, l’avertir des dangers qui l’entourent.  Le quitter au bout des cinq cents pages  est un  vrai déchirement. Plusieurs lecteurs  l’ont comparé au jeune Garp d’Irving, référence suprême pour moi! .  
C'est un grand roman très riche, poétique, sans temps mort, digne des meilleurs, bref un coup de cœur que mon pauvre résumé, écrit à la va vite, trahit à la façon d’un squelette: toute la chair du récit  en ayant disparu.   

Quelques citations:
Ne pouvant plus se servir de sa main à la suite de son accident, Edgar  passe son temps libre à écrire à la machine:
Pour moi oublier n'existe pas. Rien n'est vague. Rien n'est flou. Je me rappelle tout: chaque nom, chaque regard, chaque mot, chaque fraction de seconde de chaque instant. Ce que je crains le plus, c'est oublier, si bien que je thésaurise, j'emmagasine avec obsession - tout a un sens et je ne jette rien. 
Son premier plaisir en arrivant chez les Mormons:
Comme tout sentait bon! Je venais d'un enfer olfactif - odeur d'ammoniaque de l'urine,  puanteur des chiottes qui, par les chaudes journées d'été, planait comme un nuage empoisonné, odeurs de serviettes sales, de désinfectant, de matelas moisi et d'encaustique, odeur poussiéreuse du passé qui s'échappait par les bouches de chauffage - et je tombais  dans un paradis de fragrances: le linge propre qui apparaissait comme par miracle dans les tiroirs, le pain frais dans la cuisine, la salle de bains aux effluves de lavande, de citron et de parfum, les couettes et les oreillers qui sentaient comme un vif matin d'hiver. 
Nombreux sont les  billets  très positifs,  sur Babelio par exemple   

Le destin miraculeux d'Edgar Mint 
par Brady Udall
Traduit de l'anglais  - États-Unis, par Michel Lederer
(10/18, 2001, 536 pages)

18 commentaires:

  1. J'avais aimé mais beaucoup moins que Le polygame solitaire.

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    1. Je compte bien lire le polygame maintenant! Il est très intéressant, ce jeune auteur!

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  2. J'avais aussi beaucoup aimé, lu avant le blog...

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    1. S'il continue à écrire des livres aussi intenses, ce jeune auteur suit lui aussi un destin miraculeux!

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  3. Un roman lu à sa sortie (il y a longtemps donc) et que j'ai aussi aimé. J'ai Le polygame solitaire dans ma PAL.

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    1. Je suis enchantée de ce livre et de cet auteur. a suivre par conséquent!

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  4. J'ai adoré ce roman. Du même auteur j'avais déjà beaucoup aimé le recueil de nouvelles "Lâchons les chiens".

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    1. Vraiment, c'est une belle découverte! Quel bonheur de découvrir ainsi un auteur encore inconnu pour moi.

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  5. un des mes tout bon souvenir de lecture, il reste en tête très très longtemps, c'est un roman d'une grande vitalité que j'ai dévoré en son temps mais que je relirai sans doute un jour ou l'autre

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    1. Je te comprends et le relire plus tard aussi ne me semblerait pas impossible!

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  6. Lu il y a longtemps aussi et beaucoup aimé ! J'aime les romans d'apprentissage, moi aussi ! Et Le polygame solitaire dort dans ma PAL...

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  7. Mango, j'en ajoute : il te faut absolument absolument lire Lâchons les chiens et Le polygame solitaire. C'est clair, oui? ^_^

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  8. dans ma lal depuis... aïe ! ça fait mal !

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