
Il y aborde aussi la genèse de son roman Liquidation, le travail littéraire quotidien, l’importance de la musique dans son existence, sa difficulté à concilier vie conjugale et vie d’écrivain, sa maladie de Parkinson, son rapport à la Hongrie nouvelle et à Israël, ainsi que son départ pour Berlin. Mais avant tout, il ne cesse de se pencher sur ce qui le préoccupe et lui importe le plus : la littérature. Un témoignage d’une sincérité radicale et d’une sombre lumière, nourri du sens subtil de l’auteur pour l’ironie. (Présentation de l'éditeur)
C'est un heureux hasard qui m'a fait découvrir ce dernier journal d'un prix Nobel de littérature dont je n'avais pas retenu le nom: l'écrivain hongrois d'origine juive, Imre Kertész. le troisième prix Nobel littéraire de ce deuxième millénaire, le premier étant Gao Xingjian, écrivain français d'origine chinoise, et le second, V.S.Naipaul, écrivain britannique d'ascendance de l'Inde du nord. Il se trouvait sur la table des nouveautés de la bibliothèque et après l'avoir feuilleté j'ai su que c'était un livre pour moi. Je ne m'étais pas trompée: j'ai du mal à m'en détacher et voudrais le recopier à la main. Plus qu'un journal intime écrit jour après jour sur son ordinateur, c'est un livre de réflexions que nous livre ici l'auteur.
Depuis, en novembre dernier, il a décidé d'arrêter d'écrire, la maladie dont il est atteint ne lui permettant plus de poursuivre. Il a dans le même temps confié ses archives à l'Académie des Arts de Berlin : "C'est un geste émouvant de confiance et de réconciliation qu'Imre Kertész, en tant que survivant de l'Holocauste, transmette cette œuvre exceptionnelle à une académie de la capitale allemande." (Bernd Neumann, ministre fédéral allemand de la culture)
Quelques citations parmi toutes celles que j'ai retenues par ailleurs :
Kundera donne à réfléchir mais une question se pose: s'il sait tant de choses sur le roman, s'il est tellement intelligent,pourquoi ses livres sont-ils si médiocres? ( là, il a la dent dure, je trouve. J'ai aimé: "La vie est ailleurs", "La Valse aux adieux" et surtout "L'insoutenable légèreté de l'être", moins "l'Art du roman", c'est vrai!
Qui m'a appris le plus de choses? Thomas Mann, je crois (la détermination et la contenance de l'écrivain, le travail et la dignité, sans parler de la culture), et aussi Camus (tenir sans concession à la seule possibilitédu seul matériau possible). Depuis, je ne les lis plus. - Cela dit, Stendhal était moderne. "Tout art est nouveau".
Qui a dit que Goethe n'était pas romantique? Parce que lui-même s'en défendait? Et Flaubert? La désillusion lucide exclurait-elle le romantisme? Allons... Mais alors, me direz-vous, pour moi tout grand art, tout style de grande envergure serait romantique? Bien sûr, vous répondrai-je. il y a deux sortes d'art: le romantique et le mauvais.
Je n'ai choisi que des citations sur la littérature mais bien plus nombreuses sont celles sur la vie en général, la politique, la religion, le passé, l'histoire, ses souvenirs, sa fin de vie, bref tout le reste. Il me faut le relire.
