jeudi 1 septembre 2011

Mikhaïl Boulgakov - Le Maître et Marguerite

Ce roman de Boulgakov, je l’ai lu une première fois avant d’avoir un blog et il m’avait beaucoup impressionnée mais je n’étais pas sûre d’avoir tout compris. Certaines scènes m’avaient particulièrement frappée comme celles du début avec toutes les transformations  et les délires verbaux ou vestimentaires des uns et des autres. J’avais surtout été très déconcertée par  le roman  dans le roman qui racontait minutieusement la rencontre de «Yéchoua» avec Ponce Pilate replongeant le lecteur deux mille ans auparavant, récit écrit  en réalité par le  Maître lui-même, le personnage central de Boulgakov avec  Marguerite, les deux amoureux du Moscou des années 30, sous Staline.  



C’est à  l’occasion du Blogoclub que je viens de le relire et si je l’aime encore plus que la première fois, je suis aussi bien embarrassée de devoir résumer une histoire aussi complexe et un roman aussi riche et plein de références à des réalités russes,  politiques, sociales et culturelles qui m’échappent pour beaucoup.

 Le début est simple et paisible. Deux écrivains, Berlioz et Bezdomny  débouchent sur une place très calme  «au déclin d’un après-midi de printemps torride». Ils discutent tranquillement lorsque des petites anomalies apparaissent et que surgit un individu qui se mêle à leur conversation portant sur l’existence de Dieu. Il prédit bientôt la mort imminente de Berlioz et en effet celui-ci glisse peu après sous un tramway. En réalité, c’est le Diable en personne qui débarque à Moscou sous les traits de Woland. 

A partir de là commencent les épisodes étranges, loufoques, tous plus farfelus les uns que les autres jusqu’à la seconde partie où intervient Marguerite en reine d'un bal offert par le Diable lui-même. Pour récompense elle obtient de rejoindre le Maître dans l’asile psychiatrique où il vit. Puis surviennent leur mort et leur résurrection: c’est le jour de Pâques. Alleluia!  Les limites terrestres et temporelles n’existent plus. Nous sommes dans un ailleurs fantastique et merveilleux.
«Quelqu’un rendait au maître sa liberté, comme il venait lui-même de rendre la liberté au héros qu’il avait créé. Ce héros s’en était allé dans l’immensité du ciel, s’en était allé sans retour, pardonné dans la nuit du samedi au dimanche, le fils du roi astrologue, le cruel cinquième procurateur de Judée, le chevalier Ponce Pilate.»
Inutile de préciser que je ne fais  ici qu'effleurer le roman d'une richesse inouïe en réalité; C'est ainsi que je n'ai rien dit de l'appartement 50, à Moscou que convoitent un tas de personnes à la mort de son propriétaire. C'est un épisode que j'aime beaucoup que celui des "visiteurs malchanceux" et il s'y passe des évènements bien insolites dans cette demeure. mais voici ce qu'en dit l'auteur:
"Tout était sens dessus dessous dans la maison Oblonski, selon la formule si juste du célèbre écrivain Léon Tolstoï. C'est bien ainsi qu'il se serait exprimé en l'occurrence. Oui! Tout était sens dessus dessous devant les yeux de Poplavski." 
(On rappelle que la maison Oblonski se trouve  dans "Anna Karénine" et qu'il s'agit là de la deuxième phrase du roman de Tolstoï). 
Lire ce livre demande du temps et la nécessité parfois, comme ici, de consulter les notes en fin de volume  mais on est récompensé par la joie éprouvée tout au long de la lecture.  Je suis prête d'ailleurs à recommencer  une troisième fois.   
Mikhaïl Boulgakov : Le Maître et Marguerite. Édition et traduction de Françoise Flamant (Folio classique, Gallimard, 2001,730 pages)

Lu dans le cadre du Blogoclub

21 commentaires:

  1. Hum, je n'ai pas eu envie de m'y lancer, le thème ne me disait trop rien...
    Mais ton enthousiasme fait plaisir! ^_^

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  2. je vais donc l'ajouter sur ma LAL, puisque manu en dit beaucoup de bien aussi - on m'avait recommandé ce livre de nombreuses fois, mais jusqu'à présent j'hésitais réellement

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  3. C'est difficile d'en parler, n'est-ce pas. J'ai aussi eu du mal, en raison du côté foisonnant. Mais j'ai beaucoup aimé, j'ai beaucoup ri, et j,ai aussi beaucoup appris. Dans mon cas, vivent les notes de bas de page!

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  4. Je découvre beaucoup de références au-dessus desquelles je suis passée à cause de ces notes que je n'avais pas. Mais cela n'a pas gâché ma lecture, finalement plus "naïve" :-)

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  5. Je n'ai pas eu le temps de le lire mais je vois que tu es plus enthousiaste que Manu sur ce bouquin. Je ne sais pas si je le tenterai malgré tout.

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  6. Keisha, il vaut les meilleurs Américains, je t'assure.

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  7. niki, pas de raison d'hésiter: il est drôle et très vivant. L'auteur fait vraiment preuve d'une imagination débordante.

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  8. Karine:) pour moi aussi les notes ont été très nécessaires mais quel magnifique roman, totalement déjanté et fou mais si jubilatoire!

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  9. Manu, même sans les notes ça marche aussi! Un vrai plaisir ce livre et tant pis si on ne comprend pas tout. J'ai renoncé au résumé classique: il est trop riche, ce roman!

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  10. belledenuit, Essaie! Si tu le lis , tu ne le regretteras pas,je suis sûre!

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  11. C'est le deuxième billet enthousiaste sur ce roman que je lis dans la journée : décidément, je vais ressortir ce roman de ma PAL, acheté récemment... Apparemment, j'ai bien fait !

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  12. Les ressentis des participants se ressemblent assez. Une lecture complexe qui fait appel à des tas de références mais qui au final apporte de la satisfaction. Je tenterai de le lire.

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  13. J'ai vraiment bien aimé moi aussi, mais par contre je ne sais pas si comme toi j'aurai le courage de le relire un jour, c'est vraiment une lecture très dense!

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  14. J'ai aimé même si ce n'est pas mon préféré, je ne suis pas fan de fantastique, néanmoins c'est un très bon roman, je préfère les nouvelles de Boulgakov sur son travail de médecin ou sa bio de Molière

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  15. maggie, C'est déjà un classique de la littérature russe, à mon avis!

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  16. sylire ,C'est un livre qui ne peut plu s'oublier!

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  17. Dominique, J'ai beaucoup aimé aussi ses "Récits d'un jeune médecin" aux descriptions très crues mais au ton plein de dérision. Il n'empêche que son roman est d'un cran au-dessus ne serait-ce que par son ambition critique et par son ampleur.

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  18. grominou, Je relis pas mal depuis que j'ai ouvert un blog et je dois dire que ça ne me déplaît pas.

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  19. Moi c'est l'inverse, depuis que je blogue je n'ai plus le goût de relire, tant ma LAL augmente de façon exponentielle!

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