Des filles.
Des mères.
Des filles qui sont des mères et des mères qui sont des filles.Des mères qui portent leurs filles et des filles qui portent leur mère.
Peut-être les mêmes, d’un acte à l’autre.
Ou d’autres, mais qui appartiennent à une même généalogie : la généalogie infinie des filles et des mères.
Beau début je trouve!
Ce petit livre se divise en quatre actes, de douze très courts tableaux chacun.
La mère est là, sur la scène, assise à table, elle boit son thé, tassée sur elle-même, grise, et sa fille devant elle s’ennuie. Elle, la fille qui retourne en pension, elle va s’instruire et habitera dans les beaux quartiers : c’est le vœu de la mère
Et puis il y a toutes sortes d’autres mères, évoquées ainsi : la très belle et très lointaine, l’inabordable, l’indifférente, la mauvaise, celle qui sait les paroles qui font mal, celle que l’on admire et celle que l’on hait.
Puis l’évocation se fait plus personnelle, plus douloureuse aussi :
Ma mère. Cette blessure qui ne se refermera jamais.
On avait beau être mignonne, douce, intelligente, disciplinée, passionnée, sereine, grave, rieuse, responsable,savante, on avait beau rapporter ses bulletins de l’école comme un chiot son bâton, on faisait tout pour voir s’illuminer les lèvres de sa mère mais aussitôt elle se rembrunissait. L’amour ne se force pas. Il aurait mieux valu être moins parfaite que sa mère ,mais quand on l’a compris, c’était déjà trop tard.
Puis la fille à son tour devient mère…
J’aurais pu aimer, je n’ai pas réussi. Le thème est parmi mes préférés pourtant : les relations mère fille mais ici, c’est trop général, abstrait, décousu, des petits textes mis bout à bout et je n’aime que les histoires où on peut s’identifier au minimum à un personnage. C’est juste le contraire ici où tout est éclaté.
J’adhère tout à fait à la volonté de départ de questionner le féminin «en jetant un regard lucide sur la transmission de mère à fille. Un texte qui aborde la nécessaire naissance de la femme à elle-même."
Malheureusement j’ai décroché bien souvent dans ma lecture. Ce n’est ni un récit, ni une pièce de théâtre classique mais plutôt un essai sur les rapports mère fille théâtralisé. Je n’ai rien à en dire sinon que ce texte m’a ennuyé. Voilà bien longtemps que j’ai appris que le rapport amour haine peut exister dans les deux sens. Une mère qui hait sa fille sans se l’avouer et une fille détestant sa mère, pourquoi pas?
Sauf que le ton ici est déclamatoire, ce qui, pour moi, frise toujours un peu le ridicule et le prétentieux.
l'évocatin "personnelle" me ramène à mes relations avec ma mère - trop douloureux tout ça !
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