dimanche 10 juillet 2011
Les promesses d'un visage de Baudelaire. Pièce condamnée.
J'aime, ô pâle beauté, tes sourcils surbaissés,
D'où semblent couler des ténèbres;
Tes yeux, quoique très noirs, m'inspirent des pensers
Qui ne sont pas du tout funèbres.
Tes yeux, qui sont d'accord avec tes noirs cheveux,
Avec ta crinière élastique,
Tes yeux, languissamment, me disent: «Si tu veux,
Amant de la muse plastique,
Suivre l'espoir qu'en toi nous avons excité,
Et tous les goûts que tu professes,
Tu pourras constater notre véracité
Depuis le nombril jusqu'aux fesses;
Tu trouveras au bout de deux beaux seins bien lourds,
Deux larges médailles de bronze,
Et sous un ventre uni, doux comme du velours,
Bistré comme la peau d'un bonze,
Une riche toison qui, vraiment, est la soeur
De cette énorme chevelure,
Souple et frisée, et qui t'égale en épaisseur,
Nuit sans étoiles, Nuit obscure!»
Les promesses d'un visage de Baudelaire, 1857, "Les Épaves", Galanteries. Ce recueil rassemblait tous les poèmes de Baudelaire condamnés par la justice. ( édition 1868)
Delacroix
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Merci pour cet instant baudelairien en début de dimanche! :-)
RépondreSupprimerJe ne sais pas me passer de Baudelaire, que veux-tu. Je lui reviens régulièrement.
RépondreSupprimerJ'imagine le choc à l'époque ! J'aime beaucoup la peinture de Nicolas de Staël que tu as mis en bannière.
RépondreSupprimerAaaaahhhhh, Baudelaire, quelle merveille !
RépondreSupprimerIl y a un peu de changement sur ton blog. Nicolas de Staël, quel homme talentueux.
RépondreSupprimerBaudelaire, je pioche souvent dans la bibliothèque pour le retrouver.
Tout en beauté ... et une nouvelle bannière, bel esthétique.
RépondreSupprimerAprès la poésie, j'ai envie d'une " invitation au voyage " sur mes pages aujourd'hui -)
Lire et relire Baudelaire, on ne s'en lasse pas ! Bon dimanche Mango :-)
RépondreSupprimerAifelle, A l'époque, c'était scandaleux.
RépondreSupprimerIrrégulière, Difficile de faire mieux.
RépondreSupprimerdimitri cette bannière me rappelle la Sicile.
RépondreSupprimeremmyne, envie d'ailleurs. C'est le moment.
RépondreSupprimerOh la new bannière ! J'aime bien :D
RépondreSupprimerOn avait la condamnation facile, à croire qu être amoureux ou célébrer la beauté du corps était hors la loi...
RépondreSupprimerMargotte, C'est plus fort que moi, je le relis régulièrement.
RépondreSupprimerchoco, Ouf! Tu m'en vois ravie! :)
RépondreSupprimerorfeenix, La pudibonderie et l'hypocrisie l'emportaient alors.
RépondreSupprimerce texte est une découverte Quel poète ce Baudelaire !!
RépondreSupprimerSi vous souhaitez vous immerger dans l'oeuvre de Baudelaire, vous pouvez consulter l'édition de 1857 annotée par le poète sur: http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86108314/f21.image.langFR) Ce document est évidemment en mode image, mais on peut trouver sur Gallica des livres numérisés en mode texte (et des estampes, des photographies, des partitions). Pour en savoir plus sur Gallica, vous pouvez vous rendre sur http://cequecachangepourvous.modernisation.gouv.fr/bnf-gallica.htm.
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