dimanche 26 août 2012

J'aime un corps de jeunesse en son printemps fleury

J'aime un corps de jeunesse en son printemps fleury
D'autant que l'arrogance est pire que l'humblesse,
Que les pompes et fards sont tousjours desplaisans,
Que les riches habits d'artifice pesans
Ne sont jamais si beaux que la pure simplesse;

D'autant que l'innocente et peu caute jeunesse
D'une vierge vaut mieux en la fleur de ses ans,
Qu'une Dame espousée abondante en enfans;
D'autant j'aime ma vierge humble et jeune maistresse.

J'aime un bouton vermeil entre-esclos au matin,
Non la Rose du soir, qui au Soleil se lâche;
J'aime un corps de jeunesse en son printemps fleury:

J'aime une jeune bouche, un baiser enfantin
Encore non souillé d'une rude moustache,
Et qui n'a point senty le poil blanc d'un mary.

Pierre de Ronsard (1524-1585) ~ Amours Diverses
Agnolo Bronzino (Florence,1503-1572)~~ Hélène de Surgères
Ronsard a cinquante quatre ans quand il rencontre Hélène de Surgères, une des filles de la Cour. C'est la reine Catherine de Médicis qui invite le poète à la  consoler pour la perte de Jacques de La Rivière, mort dans la guerre civile du moment. 

2 commentaires:

  1. L'éternelle histoire du vieux qui préfère une jeunette .. çà ne me donne pas l'esprit très poétique, je reconnais.

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  2. C'était un des thèmes favoris de l'époque, à vrai dire. Je viens de lire que Ronsard était très malade en écrivant ses derniers poèmes qui étaient d'ailleurs une commande de je ne sais plus qui. N'empêche, j'aime beaucoup ces vers et surtout le premier.

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