Il avait 27 ans quand il est mort de diabète, Georgy, dans un hôpital parisien, au début des années 70.
Elle avait 20 ans et elle adorait ce frère qui la subjuguait et qu’elle protégeait à la fois car ils savaient qu’il devait bientôt mourir. Ils venaient de Tunisie et ils découvraient Paris, la ville des années 68 et de tous les possibles.
Elle était étudiante en lettres à la Sorbonne et partageait son temps entre la bibliothèque et la cinémathèque. Elle avait envie de tout lire et de tout voir. La ville lui semblait extraordinaire. Pour elle, c’était la ville des artistes où elle déambulait à longueur de temps libre.
Son frère, lui, était son guide dans ce Paris littéraire mais il était également celui qui, maquillé, se prostituait à Saint Germain-des-Près, autour du drugstore.
Plus tard, en écrivant ce livre autobiographique, elle comprend que cet amour de frère aurait pu être maléfique s’il avait vécu.
Si elle écrit ses souvenirs c’est que quelque temps auparavant, de retour en Tunisie, elle a failli mourir, sa sandale étant restée coincée sous un rail, au moment de l’arrivée d’un train. Il s’en est fallu d’une seconde! Cet instant a déclenché ses souvenirs qui ont défilé comme dans un conte, comme si elle était au cinéma. Elle redécouvrait un monde féerique avec son frère comme image centrale.
Le livre est ponctué de photos de cinéma et d’enfance. C’est comme une autre histoire, la vie de toute une époque, une déambulation dans le temps et l’espace de ce Paris 68.
Si, comme l’auteur, vous avez fréquenté un tant soit peu le Quartier latin, la Sorbonne, la Cinémathèque, les cafés des alentours, le Paris littéraire de ces années-là, vous aimerez retrouver une partie de vos propres souvenirs car ce livre est une évocation de la vie de toute une époque
Cependant j’ai été déroutée par ce qui n’est annoncé ni comme un roman ni comme un récit autobiographique. Il m’a manqué un fil conducteur pour m’éviter de me sentir perdue au milieu d’un tas de souvenirs dispersés ici et là. Comme si c’était à moi de faire le travail de les réunir, mais dans quel but ? Et cet amour de frère, quel est vraiment son rôle? Sa place est bien réduite face à la ville envahissante. Le seul personnage fort pour moi, lorsque j’évoquerai ce livre, restera le Paris des années 68/69, avec tous ces noms mythiques ressuscités le temps d’une page. J’oublierai tout le reste, probablement.
Un amour de Frère de Colette Fellous ( Gallimard, juin 2011, 182 pages)
Ce livre de la Rentrée littéraire 2011 a fait partie de la première sélection du Prix Femina.
Je n'ai jamais rien lu d'elle mais j'apprécie la femme de radio
RépondreSupprimerTu me donnes drôlement envie, Paris, même si je n'y étais pas, les années 70. J'écoute très souvent ses carnets nomades, je n'ai encore rien lu d'elle.
RépondreSupprimerJ'ai déambulé dans tout Paris pendant les années 80 dont j'aimé toute son architecture, ses ruelles, ses bistrots, ses cinémas, ses musées...Paris est l'héroine dans beaucoup de romans des grands écrivains et j'aimais reconstitué les ruelles que prenait Claude Lantier, personnage principal dans le roman "l'oeuvre d'Emile Zola.
RépondreSupprimerTu me laisse perplexe. Comme Aifelle, je la connais au travers de son émission et j'étais bien tentée par son livre. Mais serai-je plus emballée que toi (sachant qu'en plus je n'ai pas connu le Paris de ces années-là).
RépondreSupprimerJ'ai vraiment envie de lire ce livre. Tout me tente dans cette histoire. Ce Paris des années 70 m'intéresse.
RépondreSupprimerJe n'ai pas connu l'époque et je ne suis pas plus tentée que ça.
RépondreSupprimerMoi non plus, je n'ai encore rien lu d'elle ; mais ton billet me donne envie de mieux la connaître ...
RépondreSupprimerBonne soirée, Mango
Y.
Dominique, c'est un livre dont j'ai bien aimé le style.
RépondreSupprimerAifelle, Paris de ces années-là est un enchantement dans son livre et c'est très agréable à lire.
RépondreSupprimerbizak, Zola, décrit une ville pluvieuse et triste, du moins dans le magnifique début de son livre . Ici, c'est un Paris de la jeunesse, de la culture et des arts, un Paris vivifiant.
RépondreSupprimersylire, Il faut le lire,du moins si tu ne cherches pas particulièrement une intrigue. C'est un bel hymne au Paris de ces années-là!
RépondreSupprimerdimitri, C'est un livre pour toi qui aimes tant cette ville!
RépondreSupprimerManu, remarque, c'est une manière de mieux la connaître justement!
RépondreSupprimery, je t'assure que pour la partie évocation et souvenirs, c'est vraiment bien mais à éviter si tu cherches une histoire romancée.
RépondreSupprimercela me paraît émouvant comme histoire, mais les histoires de famille pour l'instant, je passe surtout après "le dîner" qui me reste sur l'estomac (non pas que ce fût un mauvais roman, au contraire - mais j'ai pris cela trop à coeur)
RépondreSupprimerniki,je te comprends tout à fait: il y a pléthore en ce moment de ces histoires de familles modèles qui n'en sont pas finalement.
RépondreSupprimerPourquoi pas, si je le croise.... Mais je n'irais pas le chercher !
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