Après le premier roman du père, déjà abordé ici, voici le premier roman du fils, sur la mort de son père, justement, l’écrivain John Fante et le bouleversement qui s’en est suivi dans sa vie à lui, Dan Fante, qui, après bien des péripéties tragico-grotesques, dues à son addiction éthylique, se termine glorieusement par l’écriture d’un premier poème, difficile à formuler, jusqu’à l’explosion de ce roman autobiographique que ne renierait pas le grand écrivain John Fante lui-même, ici sous le nom de Jonathan Dante.
A peine sorti d'une énième cure de sevrage, Bruno Dante apprend que son père agonise à l'hôpital Cedar Sinaï, à Los Angeles. Le père meurt, Bruno prend le large avec la carte bleue de sa femme, la voiture de son frère et Rocco, le chien de son père. L'aventure commence, déchirante, grotesque, furieuse. (L'éditeur)
Difficile de suivre les traces de ses parents, quels qu’ils soient et pourtant, ce récit est une réussite, à hauteur de son modèle. Le lire juste après «Demande à la poussière» a été une riche idée et un plaisir véritable.
L’auteur se livre avec une franchise si totale, semble-t-il, qu’on frôle vite la provocation mais, dans cet alcoolique invétéré qui ne sort de cure de désintoxication que pour mieux retomber dans son addiction, on sent un tel désespoir, une telle envie de s’en sortir et une telle tendresse, mêlée à une violence sans frein, envers les êtres paumés comme lui, qu’on finit par s’y attacher intensément, tout en s’irritant de le voir céder si facilement à ses penchants.
J'ai aimé ce roman à l'égal de celui du père. On y retrouve le chien Rocco, celui tant aimé malgré ses défauts, dont parle John Fante dans :"Mon chien stupide", celui qui attaque tous les autres chiens du quartier et qui , comme son maître, a un gros penchant pour le whisky. Ici, après l'enterrement, malade et en fin de vie, lui aussi, il fera partie du "road movie" délirant, en compagnie de son nouveau maître, en dehors de toutes attaches familiales ou sociales. La fin, là encore, est très belle - inattendue! L'avenir peut commencer.
Rien dans les poches, Dan Fante,
(13e Note éditions. oct.2011. Roman : 240 pages). Traduit de l’américain par Léon Mercadet.
Photo: John Fante et son chien Rocco, héros des livres: "Mon chien stupide" de JF et de "Rien dans les poches" de DF.
Photo: John Fante et son chien Rocco, héros des livres: "Mon chien stupide" de JF et de "Rien dans les poches" de DF.
Si le fils a autant de talent que le père cela promet de bien belles choses
RépondreSupprimerOn le dit et je confirme que ce livre-ci, d'un très bon niveau, procure bien des satisfactions aux lecteurs de John Fante les plus exigeants.
SupprimerJe ne savais pas que le fils avait aussi écrit mais j'ai l'impression qu'il parle moins d'écriture contrairement à son père...
RépondreSupprimerJe l'ai vu dernièrement dans "Les Carnets de route" où il évoquait à nouveau son père. C'est le premier livre de lui que je découvre, je ne peux donc pas te donner de précisions mais s'il écrit peu sur l'écriture ici, il insiste sur sa difficulté à écrire des poèmes dans l'état où il est.
SupprimerDe l'hérédité du don d'écriture ?
RépondreSupprimerC'est rare!
Supprimer@Mango:Avec toute la joie que tu nous fais partager de la lecture de tant d'ouvrages, je me dis quelles belles aventures que les livres qui font voyager et rêver!Merci Mango de nous faire connaître tant d'ouvrages et dont les auteurs me sont inconnus et sourtout merci d'honnorer le livre avec tant d'amour que je partage entièrement.
RépondreSupprimerCes livres que j'aime sont finalement comme des amis que je prends plaisir à présenter aux amis qui passent par ici et dont je te remercie de faire partie.
SupprimerC'est mon roman préféré de Dan Fante. Ses autres tentatives romanesques m'ont semblé plus poussives (notamment "En crachant du haut des buildings et "La tête hors de l'eau.") Il n'empêche que c'est un auteur qui me touche beaucoup. Son coté pitoyable le rend très attachant.
RépondreSupprimerJ'ai vraiment beaucoup apprécié ce livre avec tous ses excès très maîtrisés par l'écriture et la composition. Quel bel hommage à son père!
SupprimerCe livre me tente également.
RépondreSupprimerWouah ! Pour l'été qui s'annonce, je vais en avoir des romans à lire , grâce à toi, Mango !
Y.
C'est sûr que ce ne sont pas les beaux livres qui manquent mais le temps, ce temps toujours si court!
SupprimerVoilà un auteur que je ne connais pas encore... mais je vais bientôt commencer ma liste de vacances alors... ;-)
RépondreSupprimerC'est un bel hommage à son père écrivain dont il se tenait éloigné tant que celui-ci était vivant.
SupprimerTu as encore allongé ma LAL ! Arghhhhh!
RépondreSupprimerJuste revanche! :)))
SupprimerTentée mais je vais suivre ton parcours et commencer par "Demande à la poussière".
RépondreSupprimerJe n'ai pas l'habitude de m'attacher à ce genre de détail mais la couverture de celui-ci est superbe !
Oui, c'est le parcours idéal d'abord celui du père prolongé par celui du fils.
SupprimerMoi non plus je ne savais pas que Fante avait un fils écrivain. Je serai content de retrouver le "chien stupide": je note.
RépondreSupprimerJ'avais bien aimé son passage dans l'émission de Ferney et ce livre-ci m'a rendue attentive à ses autres productions.
SupprimerJ'avais beaucoup aimé Demande à la poussière, que j'ai ressorti il y a quelques mois. Je voulais le relire et poursuivre avec Fante. Je devrais donc dire maintenant, "les" Fante :-)
RépondreSupprimerCelui-ci est vraiment digne de "Demande à la poussière". Qui a aimé ce dernier ne peut être déçu par "Rien dans les poches".
SupprimerJe ne suis pas toujours fan de l'écriture autour des cures de désintoxication. On verra quand je me serai décidée pour Demande à la poussière.
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