Les sœurs Andreas sont trois jeunes femmes dans la trentaine qui retournent vivre le temps d’un été dans la maison familiale d’une petite ville universitaire quelconque pour soigner leur mère malade du cancer. Leur père est un professeur excentrique, obsédé par Shakespeare. Il les a élevées au milieu des livres. Toutes les trois sont devenues de grandes lectrices. C’est d’ailleurs leur seul point commun car elles sont très différentes dans leurs vie et leurs caractères. Voilà plusieurs années qu’elles ne se voient plus, chacune critiquant fortement le mode de vie des deux autres.
Rose, l’aînée, se veut la plus dévouée et la plus équilibrée. Professeur de mathématiques dans la ville, elle prépare mollement son mariage pour Noël. Son fiancé est pour deux ans en Angleterre et elle lui a promis de le rejoindre mais elle en ressent d’autant moins l’envie qu’elle se sent indispensable auprès de ses parents. Elle souffre de n’être pas restée fille unique.
Bean, (Bianca) la seconde, la plus jolie, très coquette, est partie très tôt de la maison pour vivre à New York où elle a mené une vie très libre et tout le monde s’étonne de son retour, annoncé comme définitif, dans un endroit qu’elle a toujours détesté. Sa place du milieu dans la fratrie fait qu’elle se sent toujours écrasée par ses sœurs si bien qu'elle ne cesse de chercher à attirer l'attention. Elle n’aime pas ce qu’elle est devenue.
Cordy, (Cordelia), la petite dernière, la plus gâtée, a beaucoup voyagé, un peu n’importe où, travaillant à droite et à gauche, vivant ici et là avec des amis de passage, se défonçant avec eux. Elle revient avec un lourd secret.
J’ai trouvé intéressantes ces retrouvailles familiales, cette redécouverte de sœurs, perdues de vue depuis longtemps. Bien des surprises et des remises en compte auront lieu durant cet été. du grand chambardement où les destinées de chacune vont bifurquer et prendre un nouvel essor.
Malgré de trop nombreux dialogues à mon goût, ce roman est agréable à lire. Une lecture d'été, légère à souhait mais avec de nombreuses références shakespeariennes à la clé. J’ ai surtout apprécié le thème des relations entre sœurs à un moment crucial de leurs vies et, bien sûr, les nombreuses références à leurs lectures puisqu'elles ont toujours un livre avec elles.
Un détail cependant m'a troublé tout au long de ma lecture. Le "Nous" est constamment employé mais qui est la sœur narratrice?
En relisant le prologue, je penche pour Bean.
Nous retournâmes dans le giron familial parce que nous étions des ratées. Bien évidemment, aucune d’entre nous ne l’admit ainsi, ni dans un premier temps, ni vis-à-vis d’elle-même, et sûrement pas vis-à-vis de qui que ce soit d’autre. Nous prétendîmes que nous revenions à la maison parce que notre mère était malade, parce que nous avions besoin d’une pause, d’une halte momentanée avant de repartir à la poursuite du Grand But suivant Mais la vérité était que nous avions échoué, et plutôt que de le laisser voir à quiconque, nous nous inventâmes des alibis et de belles excuses, dans lesquels nous nous drapâmes comme dans une cape destinée à combattre la froide vérité. Première étape: le déni.
Autres billets ICI,
Les sœurs Andreas de Eleanor Brown,
(Marabout, 2012, 446 pages),Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Hélène Amalric
Merci à Laetitia Joubert de Hachette Web et aux éditions Marabout.
Je viens juste d'écrire mon billet,et je parle aussi de ce "nous" , je pensais qu'il variait au fil du livre, alternant de l'une à l'autre et ça m'a empêchée de m'immerger dans le roman, en tout cas!Elle dit Bean en parlant d'elle! OK, mais ça me trouble inutilement compte tenu du style du livre par aileurs
RépondreSupprimerMoi aussi j'ai cru ça d'abord et ça m'a un peu gênée car dans le récit lui-même ce n'est jamais précisé mais bon, on finit pas oublier finalement. Je n'ai pas vu ton billet: tu le publies peut-être demain?
SupprimerUn bon livre pour l'été, je note!:)
RépondreSupprimerOui, il est agréable à lire même si je trouve les personnages un peu figés dans les caractéristiques données au départ: on finit par prévoir la fin.
SupprimerJe l'ai reçu aussi, c'est une de mes prochaines lectures ! Je reviens te lire plus tard ;) Le côté léger m'effraie un peu mais on verra bien :)
RépondreSupprimerC'est sans doute très subjectif mais malgré les nombreuses citations et allusions à Shakespeare dont certaines d'ailleurs ont dû m'échapper,j'ai trouvé assez classique et attendu le déroulement de l'histoire. Tu verras bien. C'est quand même une lecture agréable.
Supprimerça m'a l'air intéressant comme lecture.
RépondreSupprimerC'est ce que j'ai pensé! On passe un bon moment avec lui.
SupprimerJ'avais déjà programmé un autre billet. Le dénouement était prévisible, pas gênant, mais sans trop de suspense, quoi.
RépondreSupprimerOui, en réalité, ce n'est un roman à suspense mais plutôt, comment dire? d'ambiance?
SupprimerIl a l'air sympa comme lecture détente. Dommage qu'on ignore qui est la narratrice.
RépondreSupprimerC'est un peu une déformation professionnelle de ma part, ce besoin de toujours savoir qui raconte exactement. En réalité ce n'est pas si gênant que ça dans ce roman -ci.
SupprimerJe me demande si ce sujet me plaira ... j'hésite !
RépondreSupprimerY.
Si tu fais partie de celles qui connaissent les mésaventures à rebondissements multiples des conflits entre sœurs, tu souriras souvent mais tu seras également agacée, comme je l'ai été parfois, par le parti pris d'optimisme à outrance et de gentillesse de bon ton que défend l'auteur. C'est rassurant pour la lectrice mais est-ce bien réaliste? :)))
SupprimerUn livre qui me tente beaucoup, surtout que j'aime ce thème.
RépondreSupprimerLecture agréable pour moments reposants.
SupprimerJe viens de publier mon billet... Et bien, je dois dire que j'ai plutôt aimé ce livre, qui fait du bien, malgré un style un peu simple et ce narrateur, c'est vrai, bien compliqué à identifier. J'ai pensé pendant toute ma lecture qu'il s'agissait du groupe des trois soeurs !!
RépondreSupprimerJ'ai pensé ça aussi longtemps jusqu'à ce que je relise le prologue.
SupprimerOn dirait l'affiche d'un film ! Je note surtout pour les références à Shakespeare... et le fait que ce soit des lectrices mais je ne pense pas repérer toutes les citations si elles ne sont pas entre guillemets...
RépondreSupprimerHeureusement la plupart des citations sont signalées comme telles.
SupprimerHum...bon.
RépondreSupprimerJe t'embrasse;).
Merci et je t'embrasse aussi :)
SupprimerIl reste toujours un mystère à la fin de ta lecture.
RépondreSupprimerOui, leur vie continue et rien n'est définitif.
SupprimerLe "nous" m'a aussi gênée ...
RépondreSupprimerQuelle plaie ce bouquin et le "nous" c'est vraiment du grand n'importe quoi...
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