Dans une plantation désolée de Louisiane, où tout le monde se connaît et s'épie et d'où les jeunes partent, Catherine et Jackson s'aiment depuis leur enfance mais Jackson est parti en Californie poursuivre ses études et elle est restée près de ses parents, Raoul et Della, prisonnière de leur amour protecteur et de leurs convictions religieuses car ce sont de fervents catholiques. Elle est belle, enviée de tous car elle a la peau très claire, presque blanche.
Le récit commence avec le retour de Jackson, devenu professeur. élevé par sa tante et qui retourne chez elle momentanément. Il fait une chaleur moite et lourde, les soirées s'étirent interminablement car il n'y a que très peu de distractions dans ce coin perdu et tout le monde connaît les moindres faits et gestes des uns et des autres. C'est étouffant!
Leur amour est silencieux , inavoué à eux-mêmes et pourtant éclatant à qui les regarde mais ils s'évitent le plus possible et ne se parlent pas les premiers jours. Le père de Catherine s'oppose farouchement à leur amour qu'il pressent. C'est le dernier Noir à s'opposer aux cajuns qui s'emparent de toutes les terres alentour et il travaille pour conserver son bien avec la rage du désespoir. Il subit et perpétue ainsi le racisme ancien.
On sent peu à peu monter la tension et se nouer le drame. C'est fort et angoissant, très émouvant aussi. On se doute bien un peu de la fin mais rien n'est moins sûr et on se prend à espérer leur bonheur... S'il ne tenait qu'à eux ... mais il y a les autres et leur présence si envahissante!
Pour aggraver la situation, il a vu que les gens les observaient tandis qu'ils remontaient les quartiers. Des portes, des fenêtres, de leurs galeries, les gens les regardaient fixement. Certains, qui avaient été assis dans des fauteuils ou par terre, se levaient pour les voir passer.
On sent peu à peu monter la tension et se nouer le drame. C'est fort et angoissant, très émouvant aussi. On se doute bien un peu de la fin mais rien n'est moins sûr et on se prend à espérer leur bonheur... S'il ne tenait qu'à eux ... mais il y a les autres et leur présence si envahissante!
Pour aggraver la situation, il a vu que les gens les observaient tandis qu'ils remontaient les quartiers. Des portes, des fenêtres, de leurs galeries, les gens les regardaient fixement. Certains, qui avaient été assis dans des fauteuils ou par terre, se levaient pour les voir passer.
La fin ne m'a pas déçue: elle n'était pas tout à fait celle que je prévoyais!
Ernest James Gaines, auteur afro-américain, est né en Louisiane, en 1933, dans une famille de métayers ayant toujours vécu dans les vieux quartiers des esclaves, sur les plantations. Aîné de 12 enfants, élevé par sa tante, très pauvre et paralysée qui se déplaçait en rampant, il a écrit son premier roman, Catherine Carmier, en partie autobiographique, à 17 ans. Il le réécrivit plus tard. Il est un des seuls écrivains américains à peindre un Sud en évolution, et où les Noirs de la nouvelle génération s'opposent aux anciens dans une quête de dignité.
En 1996 il a passé six mois à l'Université de Rennes pour y donner des cours d'écriture créative. Il habite désormais en Louisiane sur son ancienne plantation, dans une maison qu'il a fait construire.
Aux États-Unis, il jouit d'une notoriété aussi grande que celle de Toni Morrison. Il est l'un des auteurs majeurs du "roman du sud", et il a reçu en 1994 le grand prix de la critique américaine (National Book Critics Circle Award) pour son roman : "Dites-leur que je suis un homme" et l'ensemble de son œuvre.
Catherine Carmier, Ernest J. Gaines, Traduit de l'américain par Michelle Herpe-Voslinsky, (Editions Liana Levi, 1999, 252 pages)
Challenge d'Anne, du premier roman
Ah, Gaines, ses textes sont toujours fort et prenant. J'ai prévu de le relire aussi d'ici la fin du mois.
RépondreSupprimerDire que je ne le connaissais pas. Un blog (je ne sais plus lequel)l'a présenté dernièrement et m'a donné envie de le lire, ce que je ne regrette pas!
SupprimerJ'ai un rioman de l'auteur dans ma PAL, j'ai hâte de découvrir sa plume.
RépondreSupprimerJe connais mieux Toni Morrison dont j'ai lu plusieurs livres alors que je découvre Gaines mais je préfère ce livre-ci, moins complexe en apparence et qui semble "couler de source" tant il paraît simple et vrai.
SupprimerJe ne l'ai jamais lu, je le note, j'aime bien le contexte que tu décris.
RépondreSupprimerJe crois que tu l'aimerais.
SupprimerJ'ai lu "Par la petite porte", magnifique plume ! Celui-ci a l'air vraiment bien aussi.
RépondreSupprimerJe compte bien continuer à le lire.
SupprimerPas lu, mais un auteur noté déjà...
RépondreSupprimerJe crois que c'est son premier roman non ? J'adore Gaines, j'ai tout lu de lui. Ma préférence va à "autobiographie de Miss jane Pittman" et bien sûr "Dites-leur que je suis un homme." Tu viens de découvrir un très grand écrivain américain, j'en suis ravi ;)
RépondreSupprimerAh mais finalement j'ai lu L'autobiographie de Jane Pitman!(me souvenais plus du nom de l'auteur)(du roman, si)
RépondreSupprimerUn roman à l'atmosphère passionnante, on dirait.
RépondreSupprimerJe l'ai dans le viseur (et dans la PAL) grâce à qui ? Grâce à Marilyne ! ;-)
RépondreSupprimerAh, pas lu celui-là, qui a l'air aussi bon que les autres.
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