Un petit livre de 90 pages seulement mais un livre choc!
Un livre qui m’a choquée !
Au départ, il n’a l’air de rien : couverture blanche, premier roman.
Romancière encore inconnue, parisienne de 41 ans.
En exergue : une phrase de Beckett, tirée de «L’Innommable»
« …ça va être le silence, là où je suis, je ne sais pas, je ne le saurai jamais, dans le silence on ne sait pas, il faut continuer, je ne peux pas continuer, je vais continuer. »
Un récit sous le signe du silence par conséquent, mais, malgré tout, ce roman parle d’une histoire tragique!
Comme un cri donc, un dernier cri !
Ensuite le silence ? Définitif ?
Ce pourrait en effet être ça le meilleur résumé de l’histoire !
La narratrice écrit comme on lance un ultime cri d’adieu, déchirant et rageur à la fois !
Comment s’appelle-t-elle ? On ne sait pas !
D’elle, on retient seulement qu’elle est mariée avec Victor, un médecin et qu’ils ont deux enfants et un chien.
Un jour, elle se découvre malade, gravement croit-elle, alors elle quitte tout, sans regret et sans un mot. En exil de sa vie. Elle s'enferme dans un meublé pour écrire une longue lettre à sa mère, lui reprochant le sentiment de vide toujours ressenti jusque là.
Elle lui révèle le secret de son existence, ce secret inavouable qui a gâché sa vie.
« Un cri inarticulé retentissait dans sa tête.
C’est fini, ça y est, c’est fini, tu m’entends la vieille, j’ai réussi, j’ai tout dit, c’est fini ! »
Un récit confidence qui m’a fait froid dans le dos!
Et le titre? Manhattan! Pourquoi? Comme la trace d'une ville sur son bras, signe ou symbole de sa maladie? Pourquoi Manhattan, ville de tous les possibles? Je ne sais pas!
Merci à
Cynthia qui en a fait un livre voyageur! Trop nombreux sont les blogs qui en parlent déjà pour que je les cite tous !
Manhattan de Anne Révah (arléa, mai 2009, 90 p)