A trop encenser, on risque de nuire. C’est un peu mon histoire avec ce livre dont j’ai entendu beaucoup de louanges.
Inutile de maintenir le suspense. C’est une déception ! Je n’ai pas été enthousiasmée comme je m’y attendais en lisant le résumé et en connaissant surtout la passion dévorante de l’héroïne pour les livres. Elle leur consacre sa vie en ouvrant une librairie idéale comme il serait si bon d’en voir fleurir partout : un petit monde convivial, tranquille et chaleureux où on prend son temps pour choisir et parler du contenu des livres exposés amoureusement. Quand en plus elle l’entoure d’un hôtel et d’un petit coin café en adéquation avec les livres en promotion, ce n’est plus une librairie mais un petit coin de Paradis!
Seulement voilà, je n’ai pas aimé les personnages, je ne les ai pas sentis réels, je n’ai pas cru à leur histoire d’amour un peu trop à l’eau de rose. Mais quelle est cette histoire ?
Emma, la cinquantaine, milanaise divorcée avec un adolescent à charge, a abandonné son premier métier de traductrice pour se consacrer à sa librairie spécialisée en romans d’amour qu’elle gère avec son amie Alice. Un jour, quelqu’un a glissé un prénom et un numéro de T° dans un de ses livres. Elle reconnaît l’écriture de son premier amour de jeunesse : Federico. Elle l’appelle. Architecte, il vit à New York avec femme et enfants mais lui fixe un rendez-vous parisien. A partir de là ils vont s’écrire régulièrement et renouer avec leur histoire d’amour. Elle sera belle !
Dès lors, le lecteur navigue de Belle-Île en Mer à New York, Paris, Milan … de façon toujours très informative On apprend un tas de détails sur le passé et les activités artistiques et littéraires de ces endroits. On lit des listes de livres, on tombe à chaque page sur de nouveaux noms d’auteurs. On s’enrichit de connaissances inattendues…J’ai aimé certains passages sur mes auteurs préférés actuels, comme Nick Hornby en particulier, mais c’est très rapide, on saute ensuite à Tchékov ou Proust ou…, je ne sais plus, tellement d’autres. Il faudrait tout noter et mon côté noteuse maniacorituelle frémissait d’impatience mais inutile : trop c’est trop ! C'est intéressant en soi mais l'intrigue elle-même a tendance à se traîner en cours de route!
Trop d’informations sur mon sujet préféré pourtant : les livres - mais pas assez d’émotions ! Je n’ai pas vibré à leur histoire , pas un seul moment et ça pour moi, c’est vraiment dommage !
J’aurais dû aimer, j’ai été assommée !
Seules concessions à cette manie de la prise de notes :
Federico :
Toi et la Morgan, vous êtes tout mon univers.
« Je ne lui écris jamais les choses qui me préoccupent. Quand on se retrouve, on expédie vite fait le dossier questions douloureuses et on ferme la porte. On préfère être heureux ».
Emma à Alice :
« Dans un roman, tu serais le narrateur en désaccord avec le personnage. L’auteur qui désapprouve en quelque sorte ».
Alice :
- Ne te cache pas derrière les livres, pas avec moi. C’est simplement que je ne comprends pas l’intérêt de ne se voir qu’une fois par an, de ne jamais se téléphoner…Il y a de la mise en scène là-dedans. Federico et toi vous me faites penser à cette comédie… Comment ça s’appelait ?...
- « Même heure l’année prochaine » de Bernard Slade. Ton cher Degas aussi se révoltait contre le téléphone. Il trouvait que c’était un instrument vulgaire qui permettait à n’importe qui de « le sonner comme un domestique ».A propos des peintres, tu connais un certain Clairin ?
- - Un portraitiste de la fin du XIXe siècle. Elève de Delacroix et adversaire d’Ingres, un peintre figuratif moins vaniteux que Boldini.
- C’est lui qui a fait découvrir Belle-Île à Sarah Bernhardt.
Cette lecture, je l'ai faite en même temps que
George Sand, Cynthia, Enitram, Loulou, Aproposdelivres, Miss Alfie
Serai-je la seule à avoir été déçue malgré tout ce qui était fait pour me plaire?
En ont parlé aussi : Brize, Hathaway, Cryssilda, Cuné, Karine :), Doriane, Solenn, Canel, Restling, Aifelle, Lael, Lewerentz, Cynthia et + sans doute...
L’amour est à la lettre A de Paola Calvetti
(10/18, 2009, 471 p)
Titre original : Noi due come un romanzo,
Traduit de l’italien par Françoise Brun