Par désœuvrement, ennui, agacement, curiosité et plaisir aussi heureusement, j'ai eu envie de relire certains passages de livres qui , dans mon souvenir, évoquent le mieux la grande chaleur. Je ne les ai pas tous sous la main mais celui qui m'a le plus marquée de ce point de vue-là, c'est certainement "Le hussard sur le toit"de Giono
Vers 1832, Angelo, le hussard italien de 25 ans, fuit le Piémont après avoir tué en duel un officier autrichien. Il franchit à cheval la frontière française pour se retrouver à Manosque où sévit une épidémie de choléra.
Mais auparavant, c'est la canicule qui le frappe et que décrit l'auteur.
La montée régulière de la chaleur bourdonnait comme d'une chaufferie impitoyablement bourrée de charbon. Le tronc des chênes craquait. Dans le sous-bois sec et nu comme un parquet d'église, inondé de cette lumière blanche sans éclat mais qui aveuglait par sa pulvérulence, la marche du cheval faisait tourner lentement de longs rayons noirs. La route qui serpentait à coups de reins de plus en plus raides pour se hisser à travers de vieux rochers couverts de lichens blancs frappait parfois de la tête du côté du soleil. Alors, dans le ciel de craie s'ouvrait une sorte de gouffre d'une phosphorescence inouïe d'où soufflait une haleine de four et de fièvre, visqueuse, dont on voyait trembler le gluant et le gras. Les arbres énormes disparaissaient dans cet éblouissement; de grands quartiers de forêt engloutis dans la lumière n'apparaissaient plus que comme de vagues feuillages de cendre, sans contours, vagues formes presque transparentes et que la chaleur recouvrait brusquement d'un lent remous de viscosités luisantes.Il devait être à peu près midi. Le soleil tombait d'aplomb. La chaleur était, comme la veille, lourde et huileuse, le ciel blanc; des brumes semblables à des poussières ou à des fumées sortaient des champs de craie. Il n'y avait pas un souffle d'air, et le silence était impressionnant malgré les bruits des étables ...
J'adore le dessin ! Le hussard sur le toit, je ne pense pas l'avoir lu, par contre j'ai vu le film.
RépondreSupprimerJe n'ai pas vu le film tellement j'ai aimé ce roman: trop peur d'être déçue!
SupprimerJe me souviens très bien de ma lecture de ce livre, non pas à cause du soleil, mais parce que les gens vomissent tout le temps ! Des centaines de gens qui vomissent et vomissent encore au fil des pages : c'est atroce !
RépondreSupprimerC'est vrai que ce passage_là est difficilement oubliable mais tu ne te souviens pas de son arrivée dans Manosque quand il est à cheval, accablé par la chaleur? Ce passage, je l'ai trouvé très bien vu!
SupprimerJe ne peux t'aider à retrouver le second titre, hélas!
RépondreSupprimerPeut-être pas celui-là mais un autre qui décrirait aussi un été caniculaire...?
Supprimersuper de nous extraire ce passage qui évoque la chaleur c'est tellement difficile à rendre dans l'écriture . merci et belles chaleurs à l'ombre avec les livres
RépondreSupprimergros bisous
Bonjour Frankie, c'est un passage très marquant et je ne l'ai jamais oublié contrairement à bien d'autres! Bonne journée aussi!
SupprimerC'est beau en tout cas. Je n'ai pas beaucoup de lectures pleines de chaleur en tête mais je crois qu'il y a un roman de Colin Coterrill au Laos où les après midi sont toujours très chaudes.
RépondreSupprimerAh! Merci du renseignement! Je vais voir ce que je peux trouver à ce sujet! Finalement y aurait-il plus d'orages et de tempêtes dans les romans que de grosses chaleurs?
SupprimerUn très beau roman!
RépondreSupprimerSuperbe!
SupprimerJe reviens de Bretagne où j'ai eu la même température mais avec le vent ça change tout ! ;-)
RépondreSupprimerDès qu'il y a un souffle d'air, on se sent déjà mieux,mais ici en ce moment dans le 78, il fait lourd!
SupprimerUn très grand livre. Merci de me faire relire ce passage.
RépondreSupprimerRien qu'en le lisant, on a déjà très chaud, je trouve! :)
SupprimerAh Giono... merci pour ce bel extrait.
RépondreSupprimerUn de ceux qui m'auront le plus impressionnée dans ce roman qui comptent pourtant beaucoup d'autres moments forts!
SupprimerGiono décrit comme personne la chaleur et les étés du Sud de la France ! Un livre où il fait chaud également c'est Le soleil des Scorta de Lurent Gaudé, une nouvelle tirée du livre "L'odeur du figier : "Acqua...quelquechose" de Simonetta Greggio et d'autres qui m'échappent là tout de suite !!!^^ L'aérage est fini, il va falloir tout fermer pour résister à la canicule annoncée, j'adore le dessin, je vote pour la parité !!! :)
RépondreSupprimerBien vu pour "Le soleil des Scorta"! Merci de me l'avoir rappelé! La parité? Je vote contre! En bonne bretonne, je préfère encore la pluie à ce genre de chaleur étouffante! :)
SupprimerTu es un peu maso sur les bords, non ?
RépondreSupprimerTu crois??
SupprimerDans " L'Etranger" de Camus aussi, je me souviens de certains passages, le soleil, la chaleur sont très présents ... comme cet été. Y.
RépondreSupprimerOui, dans Camus aussi , il y a de beaux passages sur la grande chaleur!
SupprimerJe me souviens avoir vu le film avec Juliette Binoche et Olivier Martinez mais je n'ai pas lu le livre de Giono et l'extrait que tu donnes invite à se plonger dans le roman... Parfait pour des après-midi ensoleillés à l'ombre d'un arbre.
RépondreSupprimerQue j'ai aimé ce livre d'où ma réticence pour voir le film. Je préférerais relire une autre fois le livre à distance de quelques années, comme ça, par curiosité, pour voir si je m'en fais les mêmes images!
Supprimer