Dis-moi comment tu meurs,
Je te dirai qui tu es
et à quoi ressemblait ton temps.
Il faut bien rire de la mort qui se moque
bien de
nous enlever la vie
On le sait : Patrick Pelloux n’est pas des plus tristes et ce livre sur trente morts célèbres
de notre histoire n’a rien de morbide même si les détails médicaux les plus horribles
ne nous sont pas épargnés.
Ni livre de philosophie sur la mort, ni manuel d’histoire, ni encore moins simple récolte d’anecdotes sur les derniers instants, ce livre est un peu un livre de médecine, fait pour expliquer la mort et son pourquoi. …
C’est surtout un plaidoyer pour que la médecine reste humble face à l’Histoire. Combien de médecins ont tué leurs malades au cours des siècles?
C’est une vulgarisation médico-psycho-sociale appliquée aux textes que j’ai pu retrouver. Presque tous les rois de France ont été autopsiés. Les informations que nous laissent les archives sont précieuses. Les lois ont changé et rares sont les personnalités désormais autopsiées.
Ce livre est peut-être tout simplement une fiction. Où à travers mon exercice de la médecine et à force de voir des malades mourir, des corps inertes, à force de vivre les derniers instants, j’ai imaginé ceux , et avant eux ce que fut la santé de ces personnalités. Nous souvenir, c’est aussi constater nos progrès avec optimisme.
Ce livre de Patrick Pelloux, je ne pouvais pas passer à côté. J’ai couru
l’acheter dès que j’ai connu son existence (sur le plateau de la 2 avec Carrère d’Encausse et Michel Cymès).
J’aime Patrick Pelloux, la seule voix institutionnelle secourable lors de l'épisode caniculaire de 2003 que j'ai encore du mal à oublier. J’aime aussi les livres de médecins quand ils s’intéressent à autre chose qu’aux
malheurs de leur clientèle.
Ça tombe bien: ici c’est un travail d’historien qui a été accompli avec, en plus, le savoir de la science médicale actuelle. J'ai trouvé le procédé très intéressant. Bien sûr, l'intérêt varie selon les personnalités mises en lumière qui vont de Jésus à Churchill, sans oublier les morts anonymes des soldats de Waterloo et celles des GI débarqués si jeunes en Normandie. Parmi celles qui m'ont le plus frappée, il y a la mort par tuberculose, à 24 ans, de Charles IX, atroce, celle de Louis XIII, pour la même raison mais dont l'agonie traîne horriblement. plusieurs mois. Il se vide de son sang mais son corps se remplit de vers qui ont percé la barrière digestive. C'est le début de la perforation du côlon sigmoïde dans l'abdomen Douleur atroce, péritonite, infection de tout son ventre. Puanteur constante de tout le château de Saint-Germain. Les médecins ne savent lui faire que des saignées, des purges et des lavements. Il meurt à 41 ans.
Ça tombe bien: ici c’est un travail d’historien qui a été accompli avec, en plus, le savoir de la science médicale actuelle. J'ai trouvé le procédé très intéressant. Bien sûr, l'intérêt varie selon les personnalités mises en lumière qui vont de Jésus à Churchill, sans oublier les morts anonymes des soldats de Waterloo et celles des GI débarqués si jeunes en Normandie. Parmi celles qui m'ont le plus frappée, il y a la mort par tuberculose, à 24 ans, de Charles IX, atroce, celle de Louis XIII, pour la même raison mais dont l'agonie traîne horriblement. plusieurs mois. Il se vide de son sang mais son corps se remplit de vers qui ont percé la barrière digestive. C'est le début de la perforation du côlon sigmoïde dans l'abdomen Douleur atroce, péritonite, infection de tout son ventre. Puanteur constante de tout le château de Saint-Germain. Les médecins ne savent lui faire que des saignées, des purges et des lavements. Il meurt à 41 ans.
Suivent Molière, Lully, La Fontaine, Louis XIV, Louis XV dont je connaissais mieux les derniers moments.
C'est Voltaire qui m'a le plus émue ensuite alors qu'à 83 ans, atteint de tuberculose et d'une infection des reins, il agonise longuement à Paris, dans une cabane, au fond de la cour d'un hôtel particulier, en face du Louvre, gardé par une cuisinière et un garde-malade, aux ordres de Mme de la Villette, sa fille adoptive qui l'héberge et de Mme Denis, sa nièce.
On ne meurt qu'une fois et c'est pour si longtemps. Les derniers jours des grands hommes, Patrick Pelloux
(Robert Laffont, mars 2013, 230 pages)
C'est Voltaire qui m'a le plus émue ensuite alors qu'à 83 ans, atteint de tuberculose et d'une infection des reins, il agonise longuement à Paris, dans une cabane, au fond de la cour d'un hôtel particulier, en face du Louvre, gardé par une cuisinière et un garde-malade, aux ordres de Mme de la Villette, sa fille adoptive qui l'héberge et de Mme Denis, sa nièce.
Abandonné, il est même présenté à des visiteurs qui ont payé pour voir la déchéance du maître. Certains écrits rapportent qu’il mangeait ses excréments et hurlait. Tout n’est que bobards destinés à discréditer le défenseur de l’affaire Calas. La religion se venge. Il ne lui est prodigué aucun soin, il n’est même pas lavé, lui qui était si propre ; on ne lui donne ni à manger ni à boire."Un livre très riche qui m'a passionnée.
On ne meurt qu'une fois et c'est pour si longtemps. Les derniers jours des grands hommes, Patrick Pelloux
J'aime beaucoup Pelloux également, j'ai eu l'occasion de le croiser au Salon du livre de poche de St Maur l'an dernier, très souriant et très abordable comme à la télé ;) !
RépondreSupprimerCe livre peut m'intéresser mais je suis un hypocondriaque :( ! Je l'ai entendu parler de Camille Claudel et de la façon atroce dont on l'a laissé mourir, je ne sais pas s'il y a un chapitre qui lui est consacrée dans ce livre.
Oui, il lui consacre également un chapitre ainsi qu'à Marie Curie, les deux seules femmes du livres. Il aurait pu choisir aussi George Sand, morte d'occlusion intestinale, il me semble.
SupprimerLe sujet ne me tente pas du tout mais j'aime beaucoup le personnage, simple, franc, direct et compétent.
RépondreSupprimerOui, J'aime son énergie et sa belle humeur qui se ressentent aussi dans son livre non dénué d'humour
SupprimerJe ne connaissais pas du tout ce monsieur avant que mon mari ne me demande de lui acheter ce livre.
RépondreSupprimerPour qui s'intéresse au sujet,c'est une lecture agréable.
SupprimerPas sûre que ce soit pour moi... tous ces détails peu ragoutants, ça m'attire assez peu !
RépondreSupprimerDisons des détails très réalistes mais toute l'habileté de l'auteur est de les présenter avec humour et de les expliquer par rapport à leur époque.
SupprimerJe suis comme Jérôme, je n'ai pas envie de le lire, mais j'aime écouter le Dr Pelloux, si tous les médecins avaient son franc-parler et son courage, les choses bougeraient.
RépondreSupprimerJe suis bien d'accord avec toi. C'est quelqu'un sur qui l'on peut compter car il s'engage à fond dans tout ce qu'il fait.
SupprimerTrès médiatique, mais il défend bien une bonne cause.
RépondreSupprimerIl s'engage en donnant confiance, le sourire et l'humour en plus.
SupprimerJ'ai très envie de le lire...je trouve ça fascinant d'expliquer la cause des décès qui datent parfois de plusieurs centaines d'années
RépondreSupprimercela semble effectivement intéressant - surtout si en plus cela baigne dans l'histoire
RépondreSupprimerUn livre comme un plaidoyer sur la fin de vie ?
RépondreSupprimerQue de détails scabreux ! Je passe car beaucoup savent que je ne suis pas friande des maladies ;-)
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