Un mois de mai de la guerre 14/18, l’Empyrée-Montmartre, pour jouer sa grande Revue de printemps: «Ça gaze!», a engagé dix-huit jeunes femmes, dont la première danseuse vedette est Mlle Mitsou. Celle-ci se repose dans sa loge à l’entracte lorsque son amie, Petite-Chose, arrive en catastrophe pour lui demander de cacher dans son placard deux jeunes lieutenants, l’un en kaki, l’autre en habit bleu. Mitsou est jolie mais réservée et ne leur accorde pas une très grande attention jusqu’au moment où elle reçoit une lettre du lieutenant bleu désireux de la revoir. Une correspondance s’établit dès lors entre eux, de part et d’autre du front. Le jeune militaire est séduit par sa fraîcheur et sa simplicité, malgré les fautes d’orthographe et le manque de savoir-vivre de Mitsou mais la jeune femme, elle, tombe amoureuse au moment même où le lieutenant bleu se détache d’elle. Leur classe sociale et leur éducation les séparent. N’empêche! La dernière lettre de Mitsou est superbe de sensibilité et de finesse. C’est ainsi que l’esprit vient aux filles!
Mon chéri, le difficile pour vous, c’était de ne pas être aimé de moi. Le presque impossible pour moi, c’est d’être aimé de vous. Je dis «presque» impossible, parce que je suis ainsi faite que je n’accepte pas dans mon esprit le pire des malheurs ni le pire des bonheurs. «Trop raisonnable pour son âge, cette Mitsou!» qu’elles disent mes camarades
Ce petit roman n'est pas très connu bien qu'il ait donné lieu à une adaptation cinématographique par Jacqueline Audry, en 1956. Il est loin d'égaler les grands romans de Colette écrits peu après comme Chéri (1920) et Le blé en herbe (1923) et, sans vouloir être désagréable, il m'a paru bien démodé.
Mitsou ou comment l’esprit vient aux filles. Roman de Colette
(Fayard, 1919/1984, 123 p)
Challenge Colette de Margotte (Le bruit des pages) ICI.
Je n'avais pas encore entendu parler de ce titre... pourtant j'aime Colette !
RépondreSupprimerJ'étais comme toi il y a quelques jours encore. Je l'ai découvert à la bibliothèque et je comprends pourquoi ce texte a été négligé.
SupprimerJe n'ai jamais réussi à lire un roman de Colette en entier, je m'y ennuie assez vite ...
RépondreSupprimerC'est dommage! Elle en a écrit de très beaux et qui me touchent bien plus que celui-ci. J'aime tout particulièrement quand elle parle de sa mère et de son enfance et puis les descriptions de ses jardins et de ses chats m'enchantent toujours. J'aime les relire.
SupprimerJ'ai beaucoup lu Colette quand j'étais ado et il me semble vaguement avoir lu celui-ci mais... très vaguement !
RépondreSupprimerJe l'oublierai facilement aussi je crois. Il ne m'a pas particulièrement marquée bien que certains passages des lettres de Mitsou vers la fin soient très émouvants. On y voit toute la profondeur acquise grâce à cet amour qui la transforme, mais bon , c'est quand même un thème bien éculé!
SupprimerMalheureusement, quelques romans de Colette s'avèrent bien démodés à la lecture :S
RépondreSupprimerLe temps les rattrapera peut-être dans un siècle ou deux ;)
Elle fait désormais partie des grands classiques du XXe siècle français et c'est justifié mais la lit-on encore beaucoup? L'étudie-t-on encore beaucoup au lycée? J'espère que oui!
Supprimerje n'ai pas lu celui là , je crois que c'est le contexte qui souffre du temps, mais la langue elle reste très belle non ?
RépondreSupprimerLe contexte est ce qu'il est: la vie nocturne des Music-Hall parisiens pour les soldats du front en congé pour quelques jours et les amours qui fleurissent alors. C'est celui de Radiguet et de bien d'autres de cette époque. La langue s'adapte au langage de chacun, à l'opposé évidemment, élégante pour le militaire et grossière mais sans réelle vulgarité pour Mitsou. Ça pouvait parfaitement me plaire. Pourquoi me suis-je ennuyée au bout d'un moment?
Supprimerje l'ai lu il y a bien longtemps :)
RépondreSupprimerc'est un joli rappel de mes lectures anciennes
Tu l'as déjà lu et je viens de le découvrir!
SupprimerJe ne pense pas l'avoir lu celui-là. Avec ce que tu en dis, je ne vais pas le chercher ..
RépondreSupprimerPas indispensable pour apprécier Colette,je t'assure.
SupprimerJe ne l'ai pas encore lu celui-ci... et ton billet ne va pas le hausser au rang de lecture à faire en priorité ;-) En revanche, j'aime beaucoup la couverture délicieusement désuète !
RépondreSupprimerJe n'ai pas trouvé celle de l'édition dans laquelle j'ai lu ce roman. Moins pittoresque !
SupprimerPas fan de Colette, alors je ne note pas.
RépondreSupprimerCe n'est sûrement pas ce récit qui te la fera aimer.
Supprimeroh cette vieille couverture de livre!!! ... et ça fait des années-lumières que je n'ai pas lu Colette! Merci pour ce rappel:-)
RépondreSupprimerJe n'ai pas trouvé celle de mon édition mais celle-ci fera l'affaire. On a un peu oublié Colette, il me semble!
Supprimer