Le récit s’ouvre sur une injonction de J., le maître et le guide de l’auteur dans la Tradition spirituelle que ce dernier poursuit depuis des années mais qui le laisse à nouveau, à 56 ans, plein de doutes et de questionnements.
Ils se retrouvent alors autour d’un chêne sacré, vieux de cinq cents ans, lieu habituel de leurs rituels. Leurs bras se rejoignent, entourant le tronc, mais après avoir prononcé une prière soufie, tous deux constatent que, cette fois-ci, c’est un échec: l’amertume et le désenchantement sont toujours là. Le Maître dit alors :
«Tu n’es plus ici. Il est temps de partir pour revenir au présent»
C’est alors que commence le véritable récit, celui du troisième chemin sacré que doit entreprendre le narrateur après les deux précédents, celui de Saint-Jacques-de-Compostelle en 1986 et celui de Rome en 1989.
Cette fois, peu importe la destination géographique, ce sera un voyage plus intérieur et expérimental, vers l’Aleph, le point de rencontre entre l’espace et le temps.
«Le diamètre de l’Aleph devait être de deux à trois centimètres, mais l’espace cosmique était là, sans diminution de volume. Chaque chose… équivalait à une infinité de choses, parce que je la voyais clairement, de tous les points de l’univers.»
Jorge Luis Borges : L’Aleph. (Phrase mise en exergue)
Ce sera un voyage, qu'il entreprendra seul, d’un océan à l’autre, vers l’Asie, le Pacifique, en Transsibérien, à travers la Russie. Il laisse sa femme derrière lui, en toute confiance.
Il abandonne tout pour aller au devant de ce point de l’espace qui doit le transporter dans le temps afin de revivre le moment le plus terrible de ses réincarnations et obtenir le pardon des personnes à qui il a fait tant de mal. Il découvre assez vite qu’il s’agit de l’Inquisition espagnole.
Dans cette quête de son lointain passé, il est aidé par Hilal, une jeune femme exaltée, qui lui impose sa présence, persuadée qu’ils sont faits l’un pour l’autre et qu’elle peut lui être utile. Finira-t-il par accepter et rechercher leur rapprochement physique dans ce point aleph du train si mystérieux et son désir pour elle sera-t-il sans cesse interrompu par fidélité et loyauté envers le lien sacré du mariage?
Un autre personnage l’aidera dans son aventure: Yao, son interprète.
L’histoire se termine en fanfare par une audience officielle, à Moscou, entre Paulo Coelho et le président Vladimir Poutine en personne,le 1er juin 2006.
Dernière phrase du livre :
«Enfin, je veux mettre en garde en ce qui concerne l’exercice de l’anneau de lumière. Comme je le mentionne plus haut, tout retour au passé sans un minimum de connaissance du procédé peut entraîner des conséquences dramatiques »
C’est un livre que j’ai eu beaucoup de mal à terminer. Il m’a mise très mal à l’aise à plusieurs moments, en particulier pour tout ce qui concerne l’intrigue sentimentale. Elle est au cœur de l’histoire mais j’ai trouvé si antipathique cette jeune femme qui se jette sans pudeur au cou de l’auteur dès leur première rencontre, le poursuivant sans cesse de ses assiduités grossières et finissant par s’imposer à lui tout en l’isolant de ses compagnons de voyage que l’histoire en devenait glauque. Quant à l’aspect mystique de la recherche de l’Aleph…que dire, sinon que les phrases se déversent à la chaîne, ciselées et définitives comme des citations d’anthologie. J’en ai relevé plusieurs. Prises une à une, je les ai appréciées mais le livre lui-même m’a énormément déçue, c’est pourquoi j’ai tant tardé à rédiger cette notice. Je n’ai pas cru une seconde à cette histoire et n’en ai pas aimé les personnages tant ce récit m’a semblé artificiel et froid, plein de clichés et d’idées dans l’air du temps, alors qu’il se veut exactement le contraire.
Quelques citations:
Le temps n'enseigne rien; il nous apporte seulement la sensation de fatigue, de vieillissement. ... Mais le moment présent est au-delà du temps: il est l'Éternité. Mais le concept est mal expliqué. Ce n'est pas ce que tu as fait dans ta vie passée qui va influer sur le présent. C'est ce que tu fais dans le présent qui rachètera le passé et logiquement modifiera l'avenir.
Notre vie est un voyage constant, de la naissance à la mort. Le paysage change, les gens changent, les besoins se transforment, mais le train continue. La vie, c'est le train, ce n'est pas la gare. Et ce que tu as fait jusqu'à maintenant ce n'est pas voyager, mais seulement changer de pays, ce qui est complètement différent.
Je suis dans l'Aleph, le point où tout est au même endroit en même temps. On ne peut pas expliquer l'Aleph, tu l'as constaté toi-même. Mais dans la Tradition magique, il se présente de deux manières. La première, c'est un point dans l'Univers qui contient tous les autres points, présents et passés, petits ou grands. Généralement on le découvre par hasard, comme nous dans le train. Pour cela, la personne -ou les personnes- doit être à l'endroit physique où il se trouve. On appelle cela le petit Aleph.
Le grand Aleph arrive quand deux personnes ou plus qui ont une certaine sorte d'affinité très profonde se rencontrent par hasard dans le petit Aleph. Ces deux énergies différentes se complètent et provoquent une réaction en chaîne. Ces deux énergies se transforment en une même lumière.
Paulo Coelho, Aleph (Flammarion, octobre 2011, 309 pages) Traduit du portugais (Brésil) par Françoise Marchand Sauvagnargues), 19€
Voir aussi les avis de Neph, A propos de livres,
Merci à Karine et aux éditions Flammarion
Il m'avait été proposé mais j'ai décliné l'offre. Apparemment j'ai bien fait ;)
RépondreSupprimerJ'avais plutôt bien accueilli "L'Alchimiste", c'est pourquoi j'ai accepté mais,cette fois-ci, non, cette histoire d'amour improbable et ces retours dans le passé, ces réincarnations, ces mondes parallèles, non merci. D'accord s'il s'agit d'un roman d'imagination mais si on veut nous faire passer ça pour une histoire vécue,tout change!
RépondreSupprimerBen on me l'a proposé, et après plus de nouvelles. Pourtant j'aime bien moi ce genre de trucs mystiques...
RépondreSupprimerJ'ai du mal avec cet auteur, j'ai lu l'Alchimiste, et Véronika décide de mourir, mais j'ai l'impression que je vais m'arrêter là.
RépondreSupprimerTu me confortes dans mon idée que ce livre ne fera pas partie de mes futurs achats.
My god que je ne suis pas tentée. Je n'aime pas les trucs mystiques, je n'aime pas le donnage de leçon... ça fait même carrément peur.
RépondreSupprimerJe me méfie comme de la peste d l'ésotérisme.
RépondreSupprimerDepuis l'alchimiste, lâché page 50, je n'ai rien lu de l'auteur, sauf le passage dans ton billet, et ça ira bien.
RépondreSupprimerC'est toujours difficile de finir un bouquin lorsqu'on n'arrive pas à s'accrocher à un personnage! Bon week-end à toi!
RépondreSupprimerA vrai dire... j'ai lu une fois L'Alchimiste et... abandonné. Puis-je dire que je ne suis pas étonné ?
RépondreSupprimer;)
Je comprends ton ennui : ca fait longtemps que je ne lis plus cet auteur après le passage obligé de l'alchimiste !
RépondreSupprimerMoi aussi on me l'a proposé mais je n'ai pas réagi. Je déteste cet auteur, c'est artificiel, c'est du faux spirituel à mon sens. Trop beau pour être vrai !
RépondreSupprimerJ'ai lu "l'alchimiste" comme tout le monde, mais je n'ai pas eu envie de poursuivre avec l'auteur qui ne m'inspire pas grand chose.
RépondreSupprimerJ'ai aimé pas mal de romans de Coelho et j'étais donc ravie de cette proposition... Il m'en reste une centaine de pages et mon billet va ressembler au tien...
RépondreSupprimerIrrégulière, Plus que l'aspect mystique et inspiré , c'est le côté sentimental qui ne m'a pas du tout convaincue, cette fois.
RépondreSupprimerdimitri, tu connais cet auteur mieux que moi qui n'ai pas lu son livre "Veronika décide de mourir". Je ne suis pas très pressée de lire le prochain!
RépondreSupprimerKarine:),Ce livre n'est décidément pas fait pour toi, bien qu'il n'ait pas ce côté moralisateur qui me déplaît tant aussi. Il est juste mystique et sentimental.
RépondreSupprimerDominique, méfiante également mais toujours poussée par ma curiosité à me tenir au courant!
RépondreSupprimerElisabeth, ce personnage de la femme qui s'incruste est vraiment une tête à claques!
RépondreSupprimerötli, et moi je ne suis pas du tout étonnée de ta réaction!
RépondreSupprimermaggie, et pourtant je ne doute pas de son succès!
RépondreSupprimerAnne, Pas très éloignée de réagir comme toi!
RépondreSupprimerAifelle, Pareil sauf que j'ai toujours envie de mieux cerner d'où vient le succès de ce genre d'auteur! Il laisse espérer ce à quoi tout le monde, à un moment de sa vie, a envie de croire: le retour en arrière, le contact avec les chers disparus.
RépondreSupprimerStephie, Vite ton billet que je connaisse ton avis!
RépondreSupprimerPas tentée du tout. J'ai lu deux Coelho il y a quelque temps sans y revenir depuis...
RépondreSupprimerMoka, évidemment, si tu n'as déjà pas aimé ses livres précédents!
RépondreSupprimerMince alors... moi qui aime tant cet auteur!
RépondreSupprimerJe n'ai pas encore répondu à cette proposition, j'hésitais vu le thème... Du coup, je crois que je vais décliner, le thème ne m'emballe pas du tout !
RépondreSupprimerIl m'avait été proposé, j'ai acepté mais ils ont eu dû m'oublier et au vu des billets, j'en suis heureuse!
RépondreSupprimerogressedeparis, Je l'ai bien aimé aussi pour son premier livre mais celui-ci m'a déçue.
RépondreSupprimerNoukette , c'est tout à fait spécial et dérangeant de mêler ainsi une quête spirituelle ou intérieure et une aventure sentimentale si peu convaincante.
RépondreSupprimerValérie, J'ai trouvé ce livre particulièrement maladroit.
RépondreSupprimerTu sembles vraiment déçue par cette lecture.
RépondreSupprimerCa a été une vraie déception pour moi aussi !
RépondreSupprimerDéjà dit chez Stephie mais je re :)
RépondreSupprimerJe n'ai jamais accroché à Coehlo, même avec l'Alchimiste. Me fait penser à un gourou donneur de leçons. Je n'aime pas le mysticisme qui se dégagent de ses romans et je ne comprends pas bien d'où lui vient tout ce succès. Sans doute que les gens ont soif de récits de ce genre..