Au début du roman, Joseph, le héros de 43 ans, est enseignant dans un collège et vit en célibataire dans la ferme de ses parents au nord de son Michigan natal. Ses préoccupations essentielles sont la pêche et la chasse mais, les années passant, il s’aperçoit qu’il s’intéresse de moins en moins au poisson et au gibier, ce qui lui semble désormais trop facile. Il préfère observer les animaux. Sa vie est paisible avec Rosalee, son amie d’enfance, veuve de son meilleur ami, sa maîtresse depuis longtemps et son éternelle fiancée.
Les ennuis viennent avant même que n’ait commencé son histoire avec Catherine, une de ses élèves de 17 ans, sans gêne et sans état d’âme, qui va vite bousculer sa vie. Elle s'est mise en tête de se faire épouser par son professeur envers et contre tout. Il ne l'aime pas mais a du mal à résister malgré son amour pour Rosalee , sa compagne de toujours.
«Le peu de courage qui lui restait pour enseigner s’était envolé avant la fin du mois de septembre. Il se levait chaque matin avec une sorte de crainte confuse, mêlée de lassitude. Il passait beaucoup moins de temps à la taverne, à jouer aux cartes, et beaucoup plus de temps à lire des ouvrages sur des pays lointains. Toutes les contraintes, les habitudes, les règles de son travail comme de ses loisirs semblaient avoir cédé, même les plus ancrées.»
Rosalee sent très vite qu’il est en train de lui échapper après si longtemps et elle fait tout pour le séduire à nouveau mais elle comprend aussi que son désir de changer de vie est sérieux. Non seulement il veut quitter l’enseignement mais surtout "passer quelques années à voyager autour de l’océan, juste à lire, à boire et à pêcher. "
Naturellement, très vite tous les habitants du coin et les élèves sont au courant de cette liaison scandaleuse et chacun conseille à Joseph d’être raisonnable. Lui-même se rend compte qu’il court à sa perte. Il revit sans cesse son passé : sa mère vient de mourir et ses sœurs reviennent pour l’héritage. Tout cela se mêle en lui et pour oublier, il s’offre quelques bonnes beuveries.
Que décidera-t-il en fin de compte ? La fin surgit, très rapide.
Que retiendrai-je en définitive de ce très beau roman? Le portrait de Joseph, cet homme si indécis, si fort de ses souvenirs et de ses rêves mais si fragilisé par ses envies de vivre tous ses désirs, lorsqu’il se retrouve seul, à la mort de sa mère et qu’il trouve sa vie trop sage.
La nature aussi, ce Nord Michigan, dur et implacable, à la présence envahissante qui offre aussi à tous, sans distinctions, des plaisirs et des moments riches de mille beautés.
Nord Michigan, Jim Harrison, (10/18), 1976, 1991, 223 p. Traduit de l’anglais par Sara Oudin, Titre anglais : Farmer. Écrivain américain, né en 1937 dans le Michigan aux États-Unis.
Ce livre participe au Challenge Nature Writing de Folfaerie
C'est étonnant : je n'ai pas lu ce livre pourtant j'ai déjà lu ce genre d'histoire... mais je n'arrive pas à remettre un nom dessus... Un autre Harrison ou un autre auteur... hum... :(
RépondreSupprimerChoco, Si tu penses à Nabokov, je t'accorde qu'il est enseignant et qu'elle est son élève,en revanche,l'atmosphère, les sentiments, le style, tout les reste est différent et j'ai aimé les deux romans mais différemment aussi.
RépondreSupprimerDans Disgrace de Coatzee aussi il y a une histoire entre prof et étudiante. Mais sans doute un peu plus âgée.
RépondreSupprimerJe ne connais pas ce roman de Harrison!
J'ai un Harrison dans ma PAL, "Julip" ; ce sera ma toute première fois : j'esprère que ce sera aussi réussi que ce Nord Michigan !
RépondreSupprimerKeisha, je vois parfois citer Harrison parmi les Nature Writers. Je ne sais pas exactement s'il en est un mais ça ne m'étonnerait pas.
RépondreSupprimerNeph,je te le souhaite! J'ai été un peu déçue par son dernier livre:"Une odyssée américaine".
RépondreSupprimeroriginale comme histoire. Les lieux doivent être extrêmement bien décrits ça doit être très plaisant
RépondreSupprimerUn auteur qu'on m'a souvent conseillé, vu que j'aime la littérature américaine mais je ne sais pas si j'aimerais.
RépondreSupprimerLe thème de la relation entre prof et élève est assez classique et je n'arrive pas à apprécier Harrison, trop de nature pour moi...
RépondreSupprimerune de mes prochaines lectures (je suis en train de lire tous les romans de l'auteur que j'adore) :)
RépondreSupprimerLilibook, La nature, comme le titre le laisse supposer, prend presque la place d'un personnage. J'ai beaucoup aimé.
RépondreSupprimerManu, Pourquoi n'aimerais-tu pas? Parce que ça se passe exclusivement à la campagne, qui plus est dans une ferme? ... mais c'est quand même très bien écrit et intéressant!
RépondreSupprimerYs, Je n'aime pas particulièrement les descriptions et j'ai une mentalité largement citadine, du moins en pratique et pourtant ces auteurs américains savent si bien intégrer la nature dans leur histoire que j'adore ces romans.
RépondreSupprimerWictoria ,tu as bien raison: c'est vraiment un grand romancier!
RépondreSupprimerJe n'ai pas encore lu Jim Harrisson. Une lacune...
RépondreSupprimerSylire, il me semble un peu oublié en ce moment. On en parle peu sur les blogs.
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