La Nuit de l’iguane de Tennessee Williams, (The Night of the Iguana, 1961), Version française de Pierre Laville
La Nuit de l’iguane est le dernier grand succès populaire de l’auteur. Inspirée d’un voyage personnel, la pièce se déroule dans un hôtel au Mexique, où l’écrivain a réellement séjourné pendant l’été 1940
Pièce en trois actes, le titre indique la nuit passée par les personnages dans un hôtel perdu de la côte mexicaine. Tous ont atterri là malgré eux. Tous s’y sentent comme prisonniers, au bout du monde et de leur propre vie. L’iguane est un animal pris au piège et retenu par une corde à un rocher près de l’hôtel pour être engraissé avant d’être mangé.
Shannon est un pasteur défroqué en raison de sa mauvaise conduite. Devenu guide touristique, il accompagne un groupe de paroissiennes révoltées contre lui pour avoir séduit Charlotte, la plus jeune d’entre elles qui maintenant est folle de lui et le poursuit de ses avances. Pour apaiser les tensions, il confisque les clés du bus et oblige tout le monde à passer la nuit dans l’hôtel miteux de Maxine, une ancienne amie. Melle Fellowes, la responsable du groupe est furieuse. Arrivent alors Hannah et son grand-père. Elle est peintre et vit chichement de la vente de ses peintures partout dans le monde. Lui est un grand poète très vieux, très pauvre et très malade. Voilà vingt ans qu’il cherche à écrire un dernier poème. Ce sera justement : «La Nuit de l’iguane.»
La soirée s’organise. Chacun se dévoile. Des touristes nazis exultent en apprenant les bombardements de Londres. Shannon, de plus en plus fiévreux est harcelé par les quatre femmes qu’il intéresse pour des raisons très variées. Un orage éclate finalement.
Le dernier acte se passe à l’intérieur. Les femmes du car sont déchaînées contre Shannon : elles veulent partir et le dénoncer. Maxine, la femme sensuelle, est toujours attirée par lui, ainsi que Charlotte qui veut le ramener à elle tandis que la touchante et humaine Hannah se rapproche de lui en cherchant à l’aider à sauver son âme. Mais shannon, excédé, a un moment d’égarement et de folie si bien que Hannah décide de l’attacher pour l’empêcher de se blesser. Ils se font des confidences et se sentent proches.
Pendant ce temps, le grand-père a réussi à finir son poème: il se sent délivré, prêt à partir, enfin et pour toujours. Shannon, calmé et délivré de ses liens lui aussi, convaincu par Hannah, rend sa liberté à l’iguane.
« Il essaye de s’échapper, comme vous, comme moi ! »
L’hôtel est calme désormais, en paix. Hannah est heureuse pour son grand-père et va faire publier son poème. Maxine propose à Shannon de rester près d’elle pour l’aider à diriger l’hôtel.
J'ai vu le film avant de lire la pièce et je me suis sentie moins libre, trop dépendante des images et des acteurs, ce qui m'a gênée dans ma lecture. Je le sais bien pourtant qu'il vaut toujours mieux pour moi commencer par le livre. N'empêche, c'est une histoire désabusée et nostalgique pleine de surprise et de fureur : une réussite.
La Nuit de l’iguane de Tennessee Williams, (The Night of the Iguana, 1961), Version française de Pierre Laville.
Film La Nuit de l’iguane, États-Unis, 1964; Durée : 118 mn. de John Huston d’après la pièce de Tennessee Williams, avec Richard Burton (Révérend T.L. Shannon), Ava Gardner (Maxine Faulk), Deborah Kerr (Hannah), Sue Lyon (Charlotte Goodall). Reprise en 2006
Pour mieux connaître Tennessee Williams: Du bleu dans mes nuages
Pour mieux connaître Tennessee Williams: Du bleu dans mes nuages
Je crois n'avoir encore jamais lu T.Williams. Lire le théâtre, c'est une démarche dans laquelle je débute.
RépondreSupprimerComme toi, j'avais vu le film avant de lire la pièce. Et comme toi aussi, je préfère toujours lire le texte avant d'en voir l'adaptation au ciné. En revanche, j'avais trouvé le film si fidèle à la pièce, que ça ne m'a pas dérangé outre mesure. Tu le dis toi-même : de toute façon, cette pièce reste une réussite (mais quel texte de T. Williams n'en est pas une, hein ?) :-D
RépondreSupprimeremmyne, c'est un auteur que j'aime beaucoup et son œuvre entière ressort en ce moment,à l'occasion du centenaire de sa naissance, chez Robert Laffont, dans la collection "Bouquins".
RépondreSupprimerIn Cold Blog, tous ses textes, absolument tous, sont des réussites, tu as raison et heureusement les films inspirés de ses ouvrages le sont aussi, ceux que j'ai pu voir tout au moins: "Un tramway nommé Désir", "La chatte sur un toit brûlant", celui-ci: "La Nuit de l'iguane","L'homme à la peau de serpent". "La ménagerie de verre", je ne l'ai vue qu'au théêtre.
RépondreSupprimerDésolée pour ce laïus mais j'aime citer les œuvres que j'aime et cet auteur est parmi mes préférés.
Quand on commence par le film il est vrai qu'ensuite avec le livre les images du film nous reviennent.
RépondreSupprimerN'ayant pas vu le film, je vais donc commencer par le livre.
Auteur qu'il me faut relire d'urgence, j'aimais beaucoup ! Je me souviens de ce film, je n'avais pas aimé à l'époque (ça remonte !!) car comme toi, je préfère toujours le livre et là les deux ont dû se télescoper ! Mais je note la ressortie de ses oeuvres dans la collection que tu cites ! <merci ;)
RépondreSupprimerJe crois que ceci va te plaire :
RépondreSupprimerhttp://dubleudansmesnuages.com/?p=19988
je ne dis rien d'autre!
J'adooore T. Williams ! J'ai lu quelques pièces et je pense lire clle là aussi.
RépondreSupprimerDimitri,je crois que c'est plus sage en effet.
RépondreSupprimerAsphodèle, Ce livre est une mine car il présente aussi le journal de l'auteur dont je ne connaissais pas l'existence.
RépondreSupprimerLali, Merci beaucoup de cette indication. C'est un très beau billet que j'ai mis en lien maintenant.
RépondreSupprimermaggie, Il supporte très bien la relecture, ce qui n'est pas le cas de tous les auteurs.
RépondreSupprimerBeau billet.
RépondreSupprimerMerci de l'appréciation. L'envie me revient de relire le livre ou de revoir le film. Je ne m'en lasse pas!
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