«Le ranch de John Vogelin est toute sa vie. Sous le ciel infini et le soleil éclatant du Nouveau-Mexique, le vieil homme ne partage sa terre qu’avec les coyotes, les couguars et autres animaux qui peuplent les montagnes et le désert.Jusqu’au jour où l’US Air Force décide d’y installer un champ de tir de missiles. Déterminé à défendre sa terre, le rancher irascible engage alors un bras de fer avec l’armée. Or un vieil homme en colère est comme un lion des montagnes : acculé, il se battra jusqu’à la mort. » Pour avoir lu les résumés de l’éditeur, ci-dessus, celui de Keisha qui m’a fait découvrir cet auteur et ceux de papillon et de Folfaerie, je connaissais en partie déjà l’histoire avant de commencer ce roman et pourtant ça ne m’a pas dérangée. La lecture en a été extrêmement facile et agréable.
Je craignais les longues descriptions puisqu’ il s’agit pour les héros, le narrateur et son grand-père, de défendre à tout prix leurs terres et le ranch familial aux abords du désert du Nouveau-Mexique. En réalité elles se glissent tellement bien dans le récit qu’on les remarque à peine.Dès la première page je me suis attachée à ce garçon de douze ans qui raconte la dernière aventure vécue à côté de son grand-père adoré, pendant deux mois et demi d’un été torride de ces années soixante où le monde était encore en pleine guerre froide.Sur les dix chapitres du récit, les trois premiers sont consacrés au bonheur de vivre dans ce ranch isolé avec pour seule compagnie celle du grand-père de soixante dix ans, servi par une famille dévouée d’Indiens métissés. Heureusement il y a Lee, l’ami à toute épreuve, le jeune cow-boy désormais marié et propriétaire d’une agence immobilière mais prêt à tout pour soutenir son vieil ami.Ensemble ils vont vivre des moments simples et heureux avec les longues explorations à cheval et les soins donnés aux vaches et aux autres animaux. Pendant ce temps, un lion en liberté rôde dans les parages. Ce sont des journées de rêve, de celles qu’on ne peut plus jamais oublier. Ainsi lorsqu’ils partent tous les trois à la recherche du cheval disparu depuis une semaine :
«Le monde avait l’air différent d’en haut. Il avait l’air meilleur. Une joie primitive s’épanouit dans mon cœur alors que je guidais mon cheval vers la sortie. Un léger coup de talon, et il avançait; une petite tension sur les rênes, il s’arrêtait. Je me penchai en avant et caressai sa puissante encolure. Ce bon vieux Blue…J’avais l’impression de faire dix pieds de haut, j’étais le maître des chevaux et des hommes. Les oiseaux sauvages qui criaient dans le désert faisaient écho à l’ivresse de mon âme.»
Les autres chapitres racontent la lutte perdue d’avance entre l’armée du pays le plus puissant du moment et le vieil homme obstiné que tous abandonnent : ses voisins, sa famille, ses filles - sauf Lee et Billy, le cow-boy au grand cœur et le petit fils de douze ans. Le titre me faisait imaginer un gigantesque incendie de fin du monde dans ces montagnes désertiques où le manque d’eau est devenu chronique mais je me suis bien trompée, et l’histoire est bien plus subtile et intime. Le feu ici est une sorte de glorification. C’est comme le feu des indiens qui s’élève en signe de gloire et de communication vers le ciel, un feu d’homme et de guerrier, un feu de victoire et de liberté mais un feu de fin de cycle, un feu bûcher aussi, un feu de mort!J’ai adoré ce roman digne des plus grands, pour tous publics, sans distinction. Un roman à lire et à relire! Un récit qui fait du bien et rend meilleur. Un classique
Le Feu sur la montagne de Edward Abbey (Fire on the Mountain, 1962) traduit de l'américain par Jacques Mailhos, Éditions Gallmeister, Paris, 2008, 211 pages
Nouvelle participation au challenge Nature Writing de Folfaerie.
Je suis partante pour découvrir cet auteur, par contre, trois chapitres sur le bonheur de vivre dans un ranch... hum hum...
RépondreSupprimerEdward Abbey est un bon compagnon mais je le préfère en essayiste qu'en romancier, non pas que les romans soient ratés ou désagréables mais à mon goût ils n'ont pas la puissance et la conviction de ses livres comme "Desert solitaire"
RépondreSupprimerC'est un livre qui doit faire voyager. Un auteur dont j'entends parler de plus en plus.
RépondreSupprimerIl faut que je le découvre. Avec ce livre peut-être.
ys, oui mais ce n'est pas un ranch ordinaire et chacun peut y retrouver des moments heureux vécus dans sa jeunesse quand le monde semblait encore tout neuf!
RépondreSupprimerDominique, C'est le premier livre de lui que je lis et il me séduit déjà. Je verrai ensuite avec ses essais alors si tu me dis qu'ils sont encore meilleurs!
RépondreSupprimerdimitri, ce livre ne peut que se faire aimer. Je ne vois pas pour quelles raisons il ne pourrait pas plaire! Je le trouve tout simplement parfait!
RépondreSupprimerMango : juste un petit mot pour te dire que je dois renvoyer le livre voyageur "La ballade de Lila K" de Blandine Callet à Clara.
RépondreSupprimerSi tu veux le demander à Clara, j'attendrai pour le poster mais il faut m'avertir car je devais le faire cette après midi.
claudialucia, je te remercie mais je ne préfère pas car je suis débordée en ce moment et je l'ai vu à la bibliothèque. je me le ferai réserver quand je serai prête! Merci encore pour ta proposition!
RépondreSupprimerChevaux, grands espaces et histoire de famille, ce livre est fait pour moi. Comme on dit, yapluka!
RépondreSupprimerJe me fais toute petite pour que Keisha ne m'aperçoive pas. Je n'ai encore rien lu d'Abbey, je sais que je devrais, mais .. mais .. mais tu sais bien puisque tu es débordée aussi.
RépondreSupprimerAh je bois du petit lait, là! Ton enthousiasme fait plaisir et je signale aux autres que je t'ai absolument pas soufflé les mots du billet, non mais! Tout est à lire chea Abbey, tout!
RépondreSupprimerA Aifelle : je t'ai vue! ne te cache pas! de plus ce livre magnifique te plairait, j'en suis absolument sûre!
Evidemment ton billet me ravit aussi ! Gloire à Abbey :-) et j'espère que tu aimeras autant ses autres bouquins.
RépondreSupprimerZarline,si tu aimes les chevaux en particulier,tu seras ravie et triste aussi par moments!
RépondreSupprimerAifelle, Jr n'en ai pas encore lu beaucoup mais celui-ci en particulier est très attachant et se lit avec avidité!
RépondreSupprimerKeisha, je crois sincèrement qu'il doit plaire à tous les lecteurs! Il s'adresse à toutes les catégories et même aux adolescents tout en étant d'une très grande qualité!
RépondreSupprimerFolfaerie, j'espère aussi! En tout cas ce challenge commence bien!
RépondreSupprimerJe viens de me plonger dans "Le gang de la clef à molette" de cet auteur.Je n'ai pas l'enthousiasme de Keisha et j'ai des réserves sur certains côtés racistes (à mon humble avis) mais quelle puissance pour dénoncer les trusts qui détruisent notre écosystème et ce bien avant que cela devienne à la mode.
RépondreSupprimerLe Papou Ce livre-là, je ne l'ai pas encore lu mais j'espère que je l'aimerai tout autant que "Le feu sur la montagne" que j'ai trouvé extrêmement attachant!
RépondreSupprimerça me branche !
RépondreSupprimerlystig, c'est extra!
RépondreSupprimerEn plus ça doit donner envie de partir là-bas, dans les grands espaces...
RépondreSupprimerJuliette,sans doute, sauf que je ne suis pas sûre que cette région soit demeurée aussi intacte depuis si j'en crois les images touristiques qui circulent!
RépondreSupprimerJ'avais repéré ce livre dans ton blog et voilà je l'ai lu! je publie mon billet aujourd'hui et je mets un lien vers ton blog; j'ai beaucoup aimé ce livre aussi.
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