Elle avait 79 ans, ce matin, quand elle est partie. Mais elle n'était plus vraiment là depuis un moment déjà, depuis que cette méchante Alzheimer l'avait atteinte comme 860.000 autres personnes qui souffrent en ce moment en France de la même maladie et comme par hasard je suis plongée dans le livre de Christine Orban sur le même sujet,: "Le pays de l'absence"
Annie Girardot a été longtemps ma comédienne favorite depuis que je l'avais vue pour la première fois dans "Rocco et ses frères". Il y eut ensuite tant d'autres rendez-vous!
Je garderai d'elle le souvenir de sa dernière apparition à la télévision, courageuse et souriante, en compagnie de sa fille, alors même qu'elle savait que c'était la dernière fois qu'elle apparaissait ainsi en public.
Adieu et Merci.!
Dernière image: dans Rocco et ses frères, de Luchino Visconti (1960)
lundi 28 février 2011
Claude Sarraute, Laurent Ruquier, Avant que t'oublies tout !
Ce livre se présente sous la forme d’une pseudo interview préparée pendant des années et matérialisée dans ces 286 pages d’un livre de poche. D’un côté, Laurent Ruquier, un présentateur vedette, très connu, en pleine activité sur tous les fronts: radio, télé, théâtre, livre, et que sais-je encore? Il est partout. On peut l’entendre et le voir matin et soir, ici et là, depuis des années. Je l’ai beaucoup écouté dans ma voiture, en sortant du travail. A ce titre, il fait un peu partie de ma vie. C’est pourquoi sans doute, je l’ai mis dans mon panier, sans trop hésiter, lors de ma dernière fringale dans une librairie!
L’interviewée est Claude Sarraute, son amie, souvent présente à ses côtés dans ses émissions.
Journaliste dont j’appréciais beaucoup les petits papiers cinglants en dernière page du Monde, dans les années 80, elle me plaît par sa bonne humeur et son côté décalé, vaillant, à la fois bon chic bon genre et vieille femme indigne de 84 ans.
Sa vie est passée en revue, classiquement, biographiquement: l’enfance tout d’abord et c’est, de loin, le chapitre qui m’a le plus intéressée, en particulier le long passage où Claude, la fille, présente Nathalie, la mère.
Question: Son œuvre a été publiée dans la bibliothèque de la Pléïade, en 1996, donc de son vivant, ce qui est rare, non?
Réponse: Si elle avait su que Duras y serait aussi! Pour elle, Marguerite Duras, ce n’était pas de la littérature. Juste des romans de gare, des histoires d’amour…
C’est comme pour l’Académie française, autant te dire que maman aurait adoré être la seule et unique femme admise sous la Coupole, mais une fois que Yourcenar a été la première, c’était fini; il ne fallait plus en parler! Quand bien même ils n’y ont jamais pensé…
De même, elle aurait aimé que Bernard Pivot l’invite toute seule à «Apostrophes» ou «Bouillon de culture» - il l’avait fait pour Duras- une émission rien qu’avec elle. J’avais demandé à Pivot pourquoi pas maman? Il m’a répondu: «Je ne comprends rien à ce qu’elle écrit!»
Le chapitre suivant concerne: «Trois mariages, des enfants, des amants». Je n’ai pas tout suivi. J’ai retenu qu’elle s’est mariée une première fois avec le fils de Tristan Tzara, le père du dadaïsme puis avec Jean François Revel, journaliste, écrivain, philosophe et académicien ( Max Gallo occupe désormais le même fauteuil 24)
La suite évoque son travail de journaliste, sa popularité, les relations avec la bande à Ruquier et son actualité maintenant qu’elle vit seule, sans mari, sans amant, sans enfant, avec quelques amis, une sorte de majordome qui veille sur elle au quotidien, quelques cancers , du champagne, des cigarettes et des journaux…
J’ai lu ce livre très vite parce que c’est ainsi qu’il est fait: pour être lu rapidement. Il a ce côté attachant dû à l’accent de vérité et à l’optimisme qui s’en dégagent mais aussi cet aspect irritant d’un survol trop superficiel de 80 années de vie. Entre coucheries et potins mondains, on frôle souvent les revues people! C’était un choix, bien dans le rôle de la personnalité publique de Claude Sarraute. Il faut qu’on puisse mieux la connaître tout en amusant la galerie. Je ne me suis pas ennuyée!
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L’interviewée est Claude Sarraute, son amie, souvent présente à ses côtés dans ses émissions.
Journaliste dont j’appréciais beaucoup les petits papiers cinglants en dernière page du Monde, dans les années 80, elle me plaît par sa bonne humeur et son côté décalé, vaillant, à la fois bon chic bon genre et vieille femme indigne de 84 ans.
Sa vie est passée en revue, classiquement, biographiquement: l’enfance tout d’abord et c’est, de loin, le chapitre qui m’a le plus intéressée, en particulier le long passage où Claude, la fille, présente Nathalie, la mère.
Question: Son œuvre a été publiée dans la bibliothèque de la Pléïade, en 1996, donc de son vivant, ce qui est rare, non?
Réponse: Si elle avait su que Duras y serait aussi! Pour elle, Marguerite Duras, ce n’était pas de la littérature. Juste des romans de gare, des histoires d’amour…
C’est comme pour l’Académie française, autant te dire que maman aurait adoré être la seule et unique femme admise sous la Coupole, mais une fois que Yourcenar a été la première, c’était fini; il ne fallait plus en parler! Quand bien même ils n’y ont jamais pensé…
De même, elle aurait aimé que Bernard Pivot l’invite toute seule à «Apostrophes» ou «Bouillon de culture» - il l’avait fait pour Duras- une émission rien qu’avec elle. J’avais demandé à Pivot pourquoi pas maman? Il m’a répondu: «Je ne comprends rien à ce qu’elle écrit!»
Le chapitre suivant concerne: «Trois mariages, des enfants, des amants». Je n’ai pas tout suivi. J’ai retenu qu’elle s’est mariée une première fois avec le fils de Tristan Tzara, le père du dadaïsme puis avec Jean François Revel, journaliste, écrivain, philosophe et académicien ( Max Gallo occupe désormais le même fauteuil 24)
La suite évoque son travail de journaliste, sa popularité, les relations avec la bande à Ruquier et son actualité maintenant qu’elle vit seule, sans mari, sans amant, sans enfant, avec quelques amis, une sorte de majordome qui veille sur elle au quotidien, quelques cancers , du champagne, des cigarettes et des journaux…
J’ai lu ce livre très vite parce que c’est ainsi qu’il est fait: pour être lu rapidement. Il a ce côté attachant dû à l’accent de vérité et à l’optimisme qui s’en dégagent mais aussi cet aspect irritant d’un survol trop superficiel de 80 années de vie. Entre coucheries et potins mondains, on frôle souvent les revues people! C’était un choix, bien dans le rôle de la personnalité publique de Claude Sarraute. Il faut qu’on puisse mieux la connaître tout en amusant la galerie. Je ne me suis pas ennuyée!
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Claude Sarraute, Laurent Ruquier, Avant que t'oublies tout! (J’ai lu, Éditions Plon, 2009, 286 p)
dimanche 27 février 2011
L'aurore s'allume de Victor Hugo, Dimanche poétique
L'aurore s'allume,
L'ombre épaisse fuit;
Le rêve et la brume
Vont où va la nuit ;
Paupières et roses
S'ouvrent demi-closes ;
Du réveil des choses
On entend le bruit.
Tout chante et murmure,
Tout parle à la fois,
Fumée et verdure,
Les nids et les toits ;
Le vent parle aux chênes,
L'eau parle aux fontaines ;
Toutes les haleines
Deviennent des voix !
Tout reprend son âme,
L'enfant son hochet,
Le foyer sa flamme,
Le luth son archet ;
Folie ou démence,
Dans le monde immense,
Chacun recommence
Ce qu'il ébauchait.
Qu'on pense ou qu'on aime,
Sans cesse agité,
Vers un but suprême,
Tout vole emporté ;
L'esquif cherche un môle,
L'abeille un vieux saule,
La boussole un pôle,
Moi la vérité !
Les chants du crépuscule ,45, Victor Hugo (1802/1885) Photographie 1: Alain Michaud
L'ombre épaisse fuit;
Le rêve et la brume
Vont où va la nuit ;
Paupières et roses
S'ouvrent demi-closes ;
Du réveil des choses
On entend le bruit.
Tout chante et murmure,
Tout parle à la fois,
Fumée et verdure,
Les nids et les toits ;
Le vent parle aux chênes,
L'eau parle aux fontaines ;
Toutes les haleines
Deviennent des voix !
Tout reprend son âme,
L'enfant son hochet,
Le foyer sa flamme,
Le luth son archet ;
Folie ou démence,
Dans le monde immense,
Chacun recommence
Ce qu'il ébauchait.
Qu'on pense ou qu'on aime,
Sans cesse agité,
Vers un but suprême,
Tout vole emporté ;
L'esquif cherche un môle,
L'abeille un vieux saule,
La boussole un pôle,
Moi la vérité !
Les chants du crépuscule ,45, Victor Hugo (1802/1885) Photographie 1: Alain Michaud
samedi 26 février 2011
Maman, Isabelle Alonso
J’ai souvent pleuré au cinéma mais jamais encore en lisant un livre, du moins je ne m’en souviens pas. Ce serait donc la première fois? Apparemment et j’en suis la première surprise ! Au chapitre des «Nuages», page 208, quand s’envole, haut dans le ciel bleu l’avion vers Madrid, qui emporte le précieux fardeau maternel pour être enterré auprès de sa famille d’origine, l’émotion m’a fait verser des larmes.
Rien de plus émouvant que cette histoire d’une mère dont la santé décline, qu’on soigne longtemps en famille puis qu’on confie à une institution, séjour vécu comme une descente aux enfers, qu’on ramène à la maison et qui disparaît alors même qu’on l’a quittée pour quelques jours. La douleur et la culpabilité de n’avoir pas été là au dernier moment sont accablantes. Tel sera mon résumé du livre parce que tel est pour moi l’essentiel. Le reste n’est que l’histoire particulière d’une famille, celle de l’auteur. C’est touchant, intéressant et bien écrit.
Inutile d'en dire plus: ce livre, en son genre, est une réussite! Rien de plus émouvant que cette histoire d’une mère dont la santé décline, qu’on soigne longtemps en famille puis qu’on confie à une institution, séjour vécu comme une descente aux enfers, qu’on ramène à la maison et qui disparaît alors même qu’on l’a quittée pour quelques jours. La douleur et la culpabilité de n’avoir pas été là au dernier moment sont accablantes. Tel sera mon résumé du livre parce que tel est pour moi l’essentiel. Le reste n’est que l’histoire particulière d’une famille, celle de l’auteur. C’est touchant, intéressant et bien écrit.
Maman, Isabelle Alonso , roman, Hasta siempre (Éditions H&loïse d’Ormesson, 2010, 247 p)
vendredi 25 février 2011
John Grisham, Theodore Boone, enfant et justicier
Theodore Boone dit Theo, 13 ans, fils unique d’avocats célèbres, a pour seule ambition celle de devenir juge à son tour. D’ailleurs son chien ne s’appelle-t-il pas Juge ? Il passe tout son temps libre - et quelques heures buissonnières aussi - à fréquenter les salles du tribunal de sa ville où il s’est fait beaucoup d’amis même parmi les hauts magistrats. Les lois et les habitudes de ce milieu n’ont plus de secrets pour lui. C’est pourquoi ses camarades de classe ont souvent recours à ses compétences en cas de divorces ou d’expulsions de leurs parents. Autant dire que c’est une célébrité dans son collège et un camarade très apprécié.
Aussi lorsqu’un grand procès criminel s’ouvre dans ce petit endroit tranquille, il ne veut pas manquer son ouverture et a même réussi à obtenir des places pour sa classe et son professeur.
Ce procès est très médiatisé car c’est la femme d’un notable de la ville qui a été étranglée dans sa propre maison et le meurtrier supposé n'est autre que Pete Duffy, son époux. Cependant, comme il n’y a aucune preuve contre lui, on prévoit son acquittement mais c’est sans compter sur la présence de Theo qui a reçu la confession d' un témoin de la dernière heure. Tout serait simple si ce dernier, un sans papier menacé d'expulsion, ne lui avait fait promettre de ne pas le nommer,
Le dilemme pour Theo est donc le suivant : rompre sa promesse ou laisser acquitter un meurtrier.
C’est un livre destiné aux 10/15 ans, optimiste, efficace et pour une fois sans excès de violence, sans vampires, sans fantômes, sans fées à la mode. Le héros est un élève solitaire mais qui attire la sympathie tant il est plein de bonne volonté et de passion pour le monde du droit. le déroulement du procès m'a semblé très intéressant. Je me suis d'ailleurs bien divertie en lisant ce récit, un peu léger évidemment, un peu facile sans doute étant donné le public visé mais parfaitement bien mené. Une lecture très positive vers laquelle m'ont poussée des jeunes de ma connaissance que je tiens à remercier.
De l'auteur, spécialiste des thrillers juridiques, j'avais déjà beaucoup aimé Le dernier match et on dit aussi beaucoup de bien de La Firme ou de L’Affaire Pélican, ainsi que des films qui en ont été tirés
L' ont aimé aussi Pimprenelle , Sophie, à propos de livres
Aussi lorsqu’un grand procès criminel s’ouvre dans ce petit endroit tranquille, il ne veut pas manquer son ouverture et a même réussi à obtenir des places pour sa classe et son professeur.
Ce procès est très médiatisé car c’est la femme d’un notable de la ville qui a été étranglée dans sa propre maison et le meurtrier supposé n'est autre que Pete Duffy, son époux. Cependant, comme il n’y a aucune preuve contre lui, on prévoit son acquittement mais c’est sans compter sur la présence de Theo qui a reçu la confession d' un témoin de la dernière heure. Tout serait simple si ce dernier, un sans papier menacé d'expulsion, ne lui avait fait promettre de ne pas le nommer,
Le dilemme pour Theo est donc le suivant : rompre sa promesse ou laisser acquitter un meurtrier.
C’est un livre destiné aux 10/15 ans, optimiste, efficace et pour une fois sans excès de violence, sans vampires, sans fantômes, sans fées à la mode. Le héros est un élève solitaire mais qui attire la sympathie tant il est plein de bonne volonté et de passion pour le monde du droit. le déroulement du procès m'a semblé très intéressant. Je me suis d'ailleurs bien divertie en lisant ce récit, un peu léger évidemment, un peu facile sans doute étant donné le public visé mais parfaitement bien mené. Une lecture très positive vers laquelle m'ont poussée des jeunes de ma connaissance que je tiens à remercier.
De l'auteur, spécialiste des thrillers juridiques, j'avais déjà beaucoup aimé Le dernier match et on dit aussi beaucoup de bien de La Firme ou de L’Affaire Pélican, ainsi que des films qui en ont été tirés
L' ont aimé aussi Pimprenelle , Sophie, à propos de livres
John Grisham, Theodore Boone, enfant et justicier, (Oh Editions, 2010, 268 p) Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Emmanuel Pailler, roman jeunesse . C'est ma première participation au challenge de Marion
jeudi 24 février 2011
Coucher de soleil rose et cramoisi, citation de John Muir
23 août 1869
Coucher de soleil rose et cramoisi, suivi de peu par l’apparition des étoiles; la lune s’est levée avec la plus imposante majesté, juste au-dessus du mont Dana. J’ai flâné à travers la prairie dans sa lumière blanche. Les ombres des arbres, noires comme du jais, étaient si merveilleusement distinctes et paraissaient si solides qu’à plusieurs reprises j’ai levé bien haut le pied pour les enjamber, en les prenant pour des branches calcinées et noircies.
Un été dans la Sierra de John Muir, p.206
mercredi 23 février 2011
Peindre sur le rivage de Anneli Furmark, la BD du mercredi
Cet album est l’ autobiographie de jeunesse de Anneli Furmark, la dessinatrice finlandaise qui le présente ainsi dans un prologue d’une page, en noir et blanc :
« Relire mes anciens journaux me donne des sueurs froides. Est-ce que j’étais vraiment à côté de mes pompes ? Et si centrée sur moi-même ? Sur le plan politique, je ne vivrai sans doute jamais plus d’époque aussi turbulente. Et il n’en paraît rien dans ces journaux. Au lieu de ça, 90% est consacré à mes amours compliquées et 9,9% à l’art. Les affaires du monde sont à peine mentionnées. »
En 1990, Hélène a quitté Stockholm pour une petite ville du nord de la Suède. Elle y passe une année dans une école d’art de seconde zone. Elle doute beaucoup d’elle-même, vient de rompre une liaison qu’elle s’efforce d’oublier et se fixe quelques règles :
1 : Travailler chaque jour. Aller à l’école à vélo chaque matin et en revenir le soir
2 : Ne frayer avec personne, du travail et pas de fêtes ! Rirn qui puisse me détourner de l’art.
3 : Devenir la meilleure. Au printemps, être acceptée dans une des meilleures écoles d’art et partir d’ici.
4 : Je ne deviendrai jamais peintre de paysages . Je ferai de l’art,de l’art véritable qui a du sens.
Naturellement, toutes les promesses ne seront pas tenues et son année sera riche de relations et d’apprentissages aussi bien amoureux qu’artistiques. D’abord hésitante quant à son orientation sexuelle au début de son séjour, elle apprend à mieux se connaître et à s’affirmer davantage, elle qui doutait tant d’elle-même. Une année riche en rebondissements par conséquent !
Au début, autant l’histoire me plaisait autant les dessins me rebutaient puis je m’y suis habituée et j’ai fini par apprécier certaines planches à l’aquarelle concernant les paysages. Les portraits, eux, demeurent très rudes et toujours en noir et blanc sur fond de couleurs vives
L’ensemble cependant m’a séduite et j’ai terminé avec intérêt et sympathie l’histoire évoquée par cette jeune femme bien décidée à trouver sa voie malgré ses doutes et ses faiblesses. Rien à faire : c’est vraiment ce genre de BD que je préfère.
Top de Yaneck = 15/20Peindre sur le Rivage de Anneli Furmark publié chez Actes Sud - L’An 2, 2010, 166 p
Participent aux BD du mercredi de Mango:
Benjamin, Choco , Dolly,Emmyne,Estellecalim, Hathaway,
Hilde,Hérisson08,Irrégulière, Jérôme, Kikine, Lounima, Lystig, Manu,Marguerite, Mathilde, Mo', Noukette, Sandrounette, Sara, Soukee, Theoma, Valérie, Vero, Wens, Yaneck, Yoshi73, Mr Zombi
Nouvelle participation au challenge Palsèches de Mo'la fée, à celui de M. Zombi et au Top BD de Yaneck,ainsi que cette fois-ci au Challenge Women BD de Theoma
mardi 22 février 2011
Man Ray, Portraits, Paris-Hollywood-Paris, Centre Pompidou
C’est un très grand, très gros et très bel ouvrage, de ceux qui font référence, que cet album sur les portraits exécutés par Man Ray lors de ses deux séjours à Paris, avant et après la deuxième guerre mondiale.
J’ai passé trois heures avec lui à la bibliothèque, sans m’en apercevoir. Je voulais juste le feuilleter au départ, par simple curiosité et parce que c’est un photographe que j’aime. De plus mon attention avait été attirée par l’information suivante, écrite en présentation de ce livre volumineux : «Cette collection se place entre celle de Nadar pour la seconde moitié du XIXe siècle et celle des studios Harcourt pour l’après-guerre.»
Dès lors, comment résister ?
Je me suis cependant vite rendu compte que ce n’était pas forcément les photos les plus belles et les plus réussies qui m’attiraient mais celles montrant des personnes déjà rencontrées à travers mes lectures
Voici celles qui m’ont le plus émue :
Sylvia Beach (p80) dans sa fameuse librairie de Paris, «Shakespeare et Cie», face à celle d’Adrienne Monnier («La maison des amis des livres») On y lisait plus qu’on n’y vendait !
René Crevel vers 1930 (1900/1935), poète surréaliste, émouvant, mort très jeune. Très élégant ici avec cravate et pochette.
Marcel Duchamp et sa tonsure en étoile (p 126)
Leonor Fini et son chat qui semblent porter tous deux la même fourrure.(p 140)
Le masque mortuaire de Modigliani di différent de ses photographies.
Cet autre de Proust en 1922. Man Ray ne connaissait pas l’auteur et ne l’avait jamais vu mais Cocteau lui avait demandé de prendre cette photo de Proust sur son lit de mort sans la publier. Le cliché sera publié dans certains journaux cependant mais sans le nom de Man Ray
Un Cocteau différent du mondain des dernières années que je connaissais surtout jusqu'ici.
M’ont émue aussi tous les portraits de personnes en vue à cette époque et disparues peu après en déportation.
Ainsi celle de Sonia Mossé (1917/1943), actrice et artiste proche des surréalistes qui tenait avec Agnès Capri le cabaret lesbien, «Le Capricorne»,ouvert en 1938 . On la voit avec Nush Eluard, la compagne de Paul Eluard.
Man Ray disait : "C’est le visage humain qui m’intéresse . Dès que je vois un visage que je trouve intéressant, j’aime le photographier."
Man Ray Portraits,Paris-Hollywood-Paris, Centre Pompidou, Textes de Man Ray , 500 des plus beaux portraits de Man ray,surtout entre 1624 et 1640, à Paris;pris dans le célèbre atelier de Man Ray, 31, bis, rue Campagne-Première. Préface de Alfred Pacquement, Directeur du Musée d’Art Moderne. Sous la direction de Clément Chéroux , Textes de Clément Chéroux et Quentin Bajac. Couverture : Dora Maar en 1936 (détail)
lundi 21 février 2011
Un lundi parmi tant d'autres ou le petit bonheur quotidien
Zaza et Krys veulent savoir aujourd’hui quels sont nos petits bonheurs de chaque jour.
Heureusement il y en a plusieurs mais celui que je retiens, c’est la promenade matinale dans le parc du château, près de chez moi. Bien que ce soit le même parcours chaque jour, presque toujours à la même heure, ce n’est jamais pareil. Tout est nouveau chaque matin : le ciel, le temps, l’herbe dans les prairies mais je ne rate jamais mes deux rendez-vous rituels : le salut aux poneys et aux chevaux qui dorment encore debout et celui aux oiseaux qui s’avertissent d’un arbre à l’autre qu’un importun vient d’arriver. Parfois le sol est sec, parfois très boueux et la marche n’est pas la même, parfois les chiens sont en laisse et parfois en liberté et ceux-là, je les surveille du coin de l’œil car certains sont un peu tout fous ! Puis arrivent les joggeurs, les randonneurs, et les groupes d’enfants des écoles environnantes. C’est alors qu’il est temps de rentrer.
Trouée dans les Nuages de Chi Li
Jin et Xeng forment un couple exemplaire et heureux aux yeux de tous. La presque quarantaine, tous deux sont ingénieurs chercheurs dans une grande université de Wuhan, au centre de la Chine d’aujourd’hui. Elle est belle, intelligente, serviable et modeste, il est travailleur,sobre, amoureux fidèle et collègue exemplaire
Pendant 15 ans leur vie est sans histoire, uniquement assombrie par le manque d’enfant. «Leur vie quotidienne n’était que paix, tranquillité et calme : des existences sages jusqu’à la banalité.»
Un soir cependant leur vie bascule. Ils acceptent de participer à une réunion d’anciens étudiants Rien ne distingue cette soirée des autres, à part cette phrase ajoutée au crayon : «Si tu n’as pas peur que ta femme découvre quel morveux tu étais et si tu ne crains pas d’exhiber un laideron, elle est admise.»
La soirée se déroule comme prévu, pleine de rires et de souvenirs échangés mais en rentrant chez elle, la jeune femme est transformée et ne sera plus jamais pareille. «A coup sûr, il s’était produit quelque chose d’exceptionnel ».
Très courtisée, elle parle et danse avec beaucoup de monde. Désormais elle parlera et fera beaucoup parler son mari, le soir, après le travail. Leur vie devient un enfer.
Dans la journée, rien ne change dans leur comportement et personne ne se doute de rien mais le soir la tension entre eux devient dramatique jusqu’au dénouement très surprenant. Le passé a raison du présent. Certains actes ne peuvent se pardonner.
J’ai aimé ce récit qui ne présente qu’un seul défaut pour ma part, c’est d’être trop court et de s’arrêter trop tôt. J’aurais voulu en savoir davantage, mieux connaître le dessous des choses J’ai en revanche beaucoup apprécié que ce soit une histoire de couple universelle , de celles qui peuvent arriver si on ignore tout de l"enfance et de l'adolescence de son conjoint! Pas question d’exotisme ici ni de clichés régionaux. Les sentiments sont les mêmes partout dans un monde moderne où tout va si vite!
C’est décidé : je vais continuer à lire cette romancière avec un autre livre chez le même éditeur. Je n’ai que l’embarras du choix.
- Pour qui te prends-tu?
- Préméditation
- Soleil Levant
- Tu es une rivière
- Triste Vie
- Un homme bien sous tout rapport
- Les sentinelles de blés
- Le show de la vie
- Trouée dans les Nuages, Chi Li ( Actes Sud,1999) roman traduit du Chinois par Isabelle Rabut et Shao Baoqing.114 pages.
dimanche 20 février 2011
Tu n'en reviendras pas de Louis Aragon
Tu n'en reviendras pas toi qui courais les filles
Jeune homme dont j'ai vu battre le cœur à nu
Quand j'ai déchiré ta chemise et toi non plus
Tu n'en reviendras pas vieux joueur de manille
Qu'un obus a coupé par le travers en deux
Pour une fois qu'il avait un jeu du tonnerre
Et toi le tatoué l'ancien légionnaire
Tu survivras longtemps sans visage sans yeux
On part Dieu sait pour où Ça tient du mauvais rêve
On glissera le long de la ligne de feu
Quelque part ça commence à n'être plus du jeu
Les bonshommes là-bas attendent la relève
Roule au loin roule train des dernières lueurs
Les soldats assoupis que la danse secoue
Laissent pencher leur front et fléchissent le cou
Cela sent le tabac la laine et la sueur
Comment vous regarder sans voir vos destinées
Fiancés de la terre et promis des douleurs
La veilleuse vous fait de la couleur des pleurs
Vous bougez vaguement vos jambes condamnées
Déjà la pierre pense où votre nom s'inscrit
Déjà vous n'êtes plus qu'un mot d'or sur nos places
Déjà le souvenir de vos amours s'efface
Déjà vous n'êtes plus que pour avoir péri
Tu n'en reviendras pas de Louis Aragon, chanté par Léo Ferré
Tableaux de Oskar kokoschka, Zadkine, et John Lavery: Le cimetière d'Oppi.
Jeune homme dont j'ai vu battre le cœur à nu
Quand j'ai déchiré ta chemise et toi non plus
Tu n'en reviendras pas vieux joueur de manille
Qu'un obus a coupé par le travers en deux
Pour une fois qu'il avait un jeu du tonnerre
Et toi le tatoué l'ancien légionnaire
Tu survivras longtemps sans visage sans yeux
On part Dieu sait pour où Ça tient du mauvais rêve
On glissera le long de la ligne de feu
Quelque part ça commence à n'être plus du jeu
Les bonshommes là-bas attendent la relève
Roule au loin roule train des dernières lueurs
Les soldats assoupis que la danse secoue
Laissent pencher leur front et fléchissent le cou
Cela sent le tabac la laine et la sueur
Comment vous regarder sans voir vos destinées
Fiancés de la terre et promis des douleurs
La veilleuse vous fait de la couleur des pleurs
Vous bougez vaguement vos jambes condamnées
Déjà la pierre pense où votre nom s'inscrit
Déjà vous n'êtes plus qu'un mot d'or sur nos places
Déjà le souvenir de vos amours s'efface
Déjà vous n'êtes plus que pour avoir péri
Tu n'en reviendras pas de Louis Aragon, chanté par Léo Ferré
Tableaux de Oskar kokoschka, Zadkine, et John Lavery: Le cimetière d'Oppi.
samedi 19 février 2011
Si je peux aider les Restos du Cœur, c’est avec plaisir.
Ceci n'est pas un billet sponsorisé même si l’opération est à l’initiative de marques connues !
En allant sur plusieurs blogs dont celui de «Mon avis t’intéresse», qui s’indigne avec raison de cette situation , j’ai vu qu'une opération de collecte de denrées alimentaires par les restos du cœur aura lieu les 4 et 5 mars prochains.
J'ai décidé d’y participer en publiant sur mon blog ce billet qui engage Danone et Carrefour à financer 10 repas.
Blogueurs, insérez l'image dans un billet et contactez par mail les restos du cœur pour que votre action soit comptabilisée : blogueurs@restosducoeur.org
En allant sur plusieurs blogs dont celui de «Mon avis t’intéresse», qui s’indigne avec raison de cette situation , j’ai vu qu'une opération de collecte de denrées alimentaires par les restos du cœur aura lieu les 4 et 5 mars prochains.
J'ai décidé d’y participer en publiant sur mon blog ce billet qui engage Danone et Carrefour à financer 10 repas.
Blogueurs, insérez l'image dans un billet et contactez par mail les restos du cœur pour que votre action soit comptabilisée : blogueurs@restosducoeur.org
Constantin Brancusi
Décidément je m’amuse bien avec ces petits graphismes de Google !
Celui d’aujourd’hui sert à fêter le 135e anniversaire de la naissance du sculpteur Constantin Brancusi, né le 19 février 1876 en Roumanie et mort en 1957 à Paris.
« Il a ouvert la voie à la sculpture surréaliste ainsi qu'au courant minimaliste des années 1960 »
Voici quelques-unes de ses œuvres dont le fameux baiser qui, photographié par Ötli , devient bleu .
vendredi 18 février 2011
L'oiseau Canadèche, Jim Dodge
Brève histoire de famille (sous-titre)
Voici un livre bonheur. un petit récit très rafraîchissant, petit par le nombre de pages: (106 sans la postface). mais grand, très grand par le plaisir de lecture qu’il procure.
Tous les ingrédients pour faire pleurer les âmes sensibles sont là dès les premières pages: Le malheur semble s’acharner sur les héros mais semble seulement car ce n'est qu'un leurre!
Je ne résiste pas au plaisir des premières phrases qui m’ont emportée d’emblée dans l’aventure.
«Elle avait dix-sept ans; elle s’appelait Gabrielle Santee; elle était enceinte de trois mois quand elle se maria avec Johnny Makhurst, dit.le Supersonique. Lui, il était pilote d’essai chez Boeing et venait de faire un héritage; il lui était échu la modeste fortune d’un quincaillier de l’état d’Ohio.»
Se succèdent alors la mort du père dans son avion et celle de la mère tombée dans l’eau. Titou, l’enfant de trois ans, est alors confié à son grand père paternel, Jake, qui approchait de ses cent ans et se croyait immortel.
Celui-ci pleura quatre jours la mort de sa fille et accueillit son petit fils non sans difficulté car l’assistante sociale du coin s’opposait vivement à cette adoption vu le penchant à la boisson et le caractère frondeur, râleur et incontrôlable du vieux Jake.
Et c’est alors que le récit vire au délice avec l’arrivée de nouveaux personnages. Titou est l’exact opposé de son grand-père, dans tous les domaines. Sa passion est de dresser des clôtures partout.
Le colvert, l’oiseau canadèche sauvé à sa naissance par les deux hommes, ne les quittera plus. Très organisé, il les accompagne partout, au cinéma comme à la chasse au sanglier; le sanglier justement, leur ennemi favori, redouté et redoutable…
Le décor est planté. L’histoire peut commencer, faite d’optimisme, de tolérance, d’excentricité, d’humour, de tendresse et de violence naturelle, de prosaïsme et de magie, bref un mélange de ces choses exquises et audacieuses qui font les vrais chefs d’œuvre. Je vois très bien ce récit transposé avec bonheur en BD ou en film, pourquoi pas?
Voici un livre bonheur. un petit récit très rafraîchissant, petit par le nombre de pages: (106 sans la postface). mais grand, très grand par le plaisir de lecture qu’il procure.
Tous les ingrédients pour faire pleurer les âmes sensibles sont là dès les premières pages: Le malheur semble s’acharner sur les héros mais semble seulement car ce n'est qu'un leurre!
Je ne résiste pas au plaisir des premières phrases qui m’ont emportée d’emblée dans l’aventure.
«Elle avait dix-sept ans; elle s’appelait Gabrielle Santee; elle était enceinte de trois mois quand elle se maria avec Johnny Makhurst, dit.le Supersonique. Lui, il était pilote d’essai chez Boeing et venait de faire un héritage; il lui était échu la modeste fortune d’un quincaillier de l’état d’Ohio.»
Se succèdent alors la mort du père dans son avion et celle de la mère tombée dans l’eau. Titou, l’enfant de trois ans, est alors confié à son grand père paternel, Jake, qui approchait de ses cent ans et se croyait immortel.
Celui-ci pleura quatre jours la mort de sa fille et accueillit son petit fils non sans difficulté car l’assistante sociale du coin s’opposait vivement à cette adoption vu le penchant à la boisson et le caractère frondeur, râleur et incontrôlable du vieux Jake.
Et c’est alors que le récit vire au délice avec l’arrivée de nouveaux personnages. Titou est l’exact opposé de son grand-père, dans tous les domaines. Sa passion est de dresser des clôtures partout.
Le colvert, l’oiseau canadèche sauvé à sa naissance par les deux hommes, ne les quittera plus. Très organisé, il les accompagne partout, au cinéma comme à la chasse au sanglier; le sanglier justement, leur ennemi favori, redouté et redoutable…
Le décor est planté. L’histoire peut commencer, faite d’optimisme, de tolérance, d’excentricité, d’humour, de tendresse et de violence naturelle, de prosaïsme et de magie, bref un mélange de ces choses exquises et audacieuses qui font les vrais chefs d’œuvre. Je vois très bien ce récit transposé avec bonheur en BD ou en film, pourquoi pas?
Billet d'humeur! Un livre comme de la pâtée pour chien ou la solitude de la blogueuse littéraire
Ce livre tu liras!
J'ai reçu un livre
comme on reçoit une gifle,
comme on jette sa pâtée au chien,
sans nom ni adresse de l'expéditeur.
Pas un seul petit mot à l'intérieur
Ma réaction m'a étonnée:
Je me suis sentie maltraitée,
un rien vexée!
Manipulée.
Ai-je eu tort ou raison?
J'ai publié le billet mais qui remercier?
Un mail a levé le secret.
Trop tard! Le mal était fait.
Rudesse des services d' éditions parfois!
J'ai reçu un livre
comme on reçoit une gifle,
comme on jette sa pâtée au chien,
sans nom ni adresse de l'expéditeur.
Pas un seul petit mot à l'intérieur
Ma réaction m'a étonnée:
Je me suis sentie maltraitée,
un rien vexée!
Manipulée.
Ai-je eu tort ou raison?
J'ai publié le billet mais qui remercier?
Un mail a levé le secret.
Trop tard! Le mal était fait.
Rudesse des services d' éditions parfois!
jeudi 17 février 2011
Caricatures d'écrivains anciens et modernes
Toujours en plein dans le plaisir de lire et relire John Irving, je suis tombée sur sa caricature par un dessinateur anglais. Je la trouve excellente et j'ai voulu continuer à en trouver d'autres. J'ai eu de jolies surprises!
1) John Irving vu par Russ Cook
et par Courbet
(Musée de la ville de Paris)
3) Emile Zola
4) Victor Hugo par Daumier
5) George Sand
En cherchant d'autres caricatures d'écrivains , je tombe sur ce blog aux dessins fabuleux d'un dessinateur plein de talents: L'Ergastule Il a caricaturé de nombreux écrivains dont celui-ci par exemple
Autre blog de très bon dessinateur que tout le monde doit sûrement déjà connaître sauf moi! L'Iconophage de Laurent Blachier et ses caricatures dont celle de Patrick Rambaud pour le Monde
Et vous, à votre tour, des caricatures d'écrivains, en connaissez-vous d'autres qui vous plaisent?