dimanche 28 février 2010
La jeune Tarentine , André Chénier
Pleurez, doux alcyons, ô vous, oiseaux sacrés,
Oiseaux chers à Thétis, doux alcyons, pleurez.
Elle a vécu, Myrto, la jeune Tarentine.
Un vaisseau la portait aux bords de Camarine.
Là l'hymen, les chansons, les flûtes, lentement,
Devaient la reconduire au seuil de son amant.
Une clef vigilante a pour cette journée
Dans le cèdre enfermé sa robe d'hyménée
Et l'or dont au festin ses bras seraient parés
Et pour ses blonds cheveux les parfums préparés.
Mais, seule sur la proue, invoquant les étoiles,
Le vent impétueux qui soufflait dans les voiles
L'enveloppe. Étonnée, et loin des matelots,
Elle crie, elle tombe, elle est au sein des flots.
Elle est au sein des flots, la jeune Tarentine.
Son beau corps a roulé sous la vague marine.
Thétis, les yeux en pleurs, dans le creux d'un rocher
Aux monstres dévorants eut soin de la cacher.
Par ses ordres bientôt les belles Néréides
L'élèvent au-dessus des demeures humides,
Le portent au rivage, et dans ce monument
L'ont, au cap du Zéphir, déposé mollement.
Puis de loin à grands cris appelant leurs compagnes,
Et les Nymphes des bois, des sources, des montagnes
Toutes frappant leur sein et traînant un long deuil,
Répétèrent : « hélas ! » autour de son cercueil.
Hélas ! chez ton amant tu n'es point ramenée.
Tu n'as point revêtu ta robe d'hyménée.
L'or autour de tes bras n'a point serré de nœuds.
Les doux parfums n'ont point coulé sur tes cheveux.
Les Bucoliques est un recueil d’André Chénier (1762-1794). Le poème La jeune Tarentine fait partie des poèmes inachevés.
André Chénier, lui-même révolutionnaire, sera guillotiné deux jours avant la chute de Robespierre, en 1794
.
Tableau de Joseph Vernet (1714-1789), La tempête
Statue du musée d'Orsay: La jeune Tarentine de Alexandre Schoenewerk
Les autres participants sont ici
encore une découverte, belle scupture et la tempête que trop d'actualité, elle souffle derrière mon dos alors que j'écris ce message, ça me donne des frissons;;
RépondreSupprimerbon dimanche,
pascale de mot à mot
J'ai en effet pensé à la tempête qui soufflait pendant que je choisissais ce poème, un peu difficile en raison du vocabulaire, mais que j'ai appris par cœur au lycée et que j'aime bien maintenant! :)
RépondreSupprimerJ'ai une nette préférence pour le poème qui est dans ton blog-it ! Tu ne t'es pas encore envolée ?
RépondreSupprimerQuel destin tragique...
RépondreSupprimerArff, ce poème me rappelle le concours ... je suis tombée dessus sur une colle ! :D
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas (comme presque tous les dimanches). Mais c'est un très beau poème.
RépondreSupprimerC'est un très beau poème. Je ne connais pas du tout les textes d'André Chénier et c'est pour moi une jolie découverte!
RépondreSupprimerOh, j'avais des profs qui le citaient par coeur... Merci pour cette redécouverte :)
RépondreSupprimerC'est un très beau poème que je ne connaissais absolument pas.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup la statue en illustration.
Aifelle, ça va! ici la tempête a été nettement moins forte qu'en 99! Alors la plupart des arbres du parc étaient à terre, cette fois, pas du tout, heureusement!
RépondreSupprimerALex, oui, noyée la veille de son mariage!
RépondreSupprimerLeiloona, pas facile! Coup dur!
RépondreSupprimerbookworm, poème classique, pas facile, mais que j'aime pour l'avoir appris!
RépondreSupprimerLa plume et la page, destin tragique que le sien !
RépondreSupprimerNeph, on le tenait en haute considération dans certains lycées classiques!
RépondreSupprimerLounima, je me demande si Chénier est encore étudié! Pas sûr!
RépondreSupprimerJe ne le connaissais pas ! Merci pour la découverte !
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