La connais-tu, *Dafné, cette ancienne romance,
Au pied du sycomore, ou sous les lauriers blancs,
Sous l'olivier, le myrte, ou les saules tremblants,
Cette chanson d'amour qui toujours recommence?...
Reconnais-tu le Temple au péristyle immense,
Et les citrons amers où s'imprimaient tes dents,
Et la grotte, fatale aux hôtes imprudents,
Où du dragon vaincu dort l'antique semence?
Ils reviendront, ces Dieux que tu pleures toujours!
Le temps va ramener l'ordre des anciens jours;
La terre a tressailli d'un souffle prophétique...
Cependant la sibylle au visage latin
Est endormie encor sous l'arc de Constantin
- Et rien n'a dérangé le sévère portique.
Gérard de Nerval
(1808/1855)
Mythe de la nymphe Daphné:
Eros, qui s'exerçait à tirer à l'arc, subit les railleries du dieu Apollon. Mis en colère par les sarcasmes du dieu, Eros envoie deux flèches: l'une, d'or, atteint Apollon et l'enflamme d'amour pour Daphné, fille du dieu-fleuve Pénée, en Thessalie. L'autre, de plomb, dégoûte Daphné de l'amour. La nymphe s'enfuit à travers les forêts et la montagne, poursuivie par Apollon. Au moment où elle va être atteinte, elle supplie son père de l'aider à échapper au dieu. Entendant sa prière, Pénée la métamorphose en laurier. (Wikipedia)
Tableau de Nicolas Poussin
C'est un très beau poème. J'ai beaucoup aimé
RépondreSupprimer