C’est un volume mince. Seulement 80 pages. Ce pourrait être une
nouvelle un peu longue mais ce sont trois récits comme autant de chroniques sur
des abbés dans la vieille Gaule, autour des années Mil, des abbés bâtisseurs
d’abbayes et de monastères, des Bénédictins sous l’influence de Cluny qui luttent
presque corps et âme, violemment,
entre ciel, mer et terre, dans les marais et les îles de Vendée, au
plus près des éléments, dans un dépouillement total et une ferveur de la plus
grande intensité.
Leur foi est immense, sauvage et naïve à la fois, un mélange de
force presque surnaturelle et une candeur des plus infantiles. Ils se montrent
tour à tour cruels et fous, ardents, passionnés, faibles dans leur chair,
aveuglés de gloire tant terrestre que
céleste, vaillants et superstitieux, croyants envers et contre tout, prêts à
mourir et à tuer pour des reliques qui
n’en sont pas et qu’ils rejettent comme ils renoncent à tout d’une seconde à
l’autre quand se révèle la vérité.
Au centre, trois chroniques qui racontent ces histoires dont deux écrites par Pierre de Maillezais, moine dans l'abbaye du même nom, "qui trouve le vers qui bien plus tard sera le dernier de sa chronique: comme toutes choses sont muables et proches de l'incertain."
C’est beau, magnifiquement écrit. J’ai été touchée comme peu
souvent, comme à l’ écoute d’une musique puissante qui commencerait tout
doucement pour exploser dans un déchaînement de sons sacrés qui font vibrer
le corps et élèvent l’ esprit vers un ailleurs qu’on voudrait tellement plus
beau, tellement meilleur.
oups j'ai fait une fausse manoeuvre
RépondreSupprimerje disais donc que celui là je ne l'ai pas lu mais bien noté dans mon panier virtuel de bibliothèque
Michon mon héros ! Cet écrivain est le plus beau styliste de la littérature française actuelle. Sa langue est d'une beauté rare, un émerveillement permanent.
RépondreSupprimerMais oui, Michon, ne pas l'oublier (j'en ai lu deux, alors tu penses si je partage l'avis des précédents commentateurs...)
RépondreSupprimerje ne peux que noter !!!!!
RépondreSupprimerMoi aussi ! je n'ai pas encore lu cet auteur.
RépondreSupprimerJe ne connais Pierre Michon que de nom, et encore, et ton billet donne vraiment envie de découvrir ce livre !
RépondreSupprimerAlors ça je note, vu comme j'avais aimé les Onze !
RépondreSupprimerEt moi je ne connais pas ! Et ça parle de la Vendée en plus, je suis impardonnable, tu penses que je le note, très beau billet Mango !^^
RépondreSupprimerJ'ai lu Les vies minuscules et Les onze de Pierre Michon, et j'y ai trouvé exactement ce que tu en dis, c'est beau et touchant comme rarement
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