"La viande est pleine de vie et la vie se transmet."
"Pim a consacré sa vie à la boucherie et on vient désormais de loin pour lui acheter de la viande."
Roman vraiment étonnant, obsessionnel, autour de l’animal devenu viande et nourriture de l’homme. La boucherie comme métier de A à Z. Le jeune boucher breton qui adore les vaches et en fait son métier. Il apprend les techniques pour devenir le meilleur et moi, lectrice, il m’entraîne dans son apprentissage et sa passion qui tourne à l’absolu.
"Pim a consacré sa vie à la boucherie et on vient désormais de loin pour lui acheter de la viande."
Roman vraiment étonnant, obsessionnel, autour de l’animal devenu viande et nourriture de l’homme. La boucherie comme métier de A à Z. Le jeune boucher breton qui adore les vaches et en fait son métier. Il apprend les techniques pour devenir le meilleur et moi, lectrice, il m’entraîne dans son apprentissage et sa passion qui tourne à l’absolu.
J’ai appris un tas de choses sur les méthodes de
travail, les élevages, les abattoirs,
le découpage de la viande, le désossage, le nettoyage, la mise en valeur à
l’étalage, les bons et les mauvais morceaux. Et ceci et cela, sur 164 pages.
Dit ainsi, ça pourrait sembler lassant et en réalité ça l’a été un peu pour moi
par moments mais le tour de force de Joy Sorman est d’avoir réussi à éviter
l’impression de documentaire qu’un tel thème aurait vite pu donner.
Je n’ai pas particulièrement aimé le personnage de Pim, le
jeune héros apprenti boucher qui devient propriétaire de la meilleure boucherie
de Paris et dont le corps lui-même se transforme au contact de la viande: sa
peau se pique de points roses, ses mains enflent et s’arrondissent, faisant
disparaître, dans l’épaisseur de la
chair bombée, ongles, phalanges et
veines. C’est un jaguar, divin et
magique et les femmes l’adorent.
Elles s’accommodent de l’étrangeté amoureuse de Pim qui semble prendre davantage de plaisir à cuisiner un lapin à la moutarde – cuisiner pour elles cependant - qu’à coucher. Et qui ne peut pas envisager le moindre commerce sexuel avant d’avoir grillé une entrecôte ou rôti une pintade.
Mais le boucher rêve vite d’autre chose. Il veut entrer dans
l’histoire de la boucherie, y inscrire son nom
et pour cela il doit aller plus loin encore, achever sa mission, porter l’art
de la boucherie à son achèvement. Il va mener l’ultime bataille, affronter la
viande.
La fin m’a surprise.
Le plus surprenant c’est que malgré toutes les
nombreuses raisons que j’avais de ne pas aimer ce roman, en réalité
je l’ai admiré et apprécié pour la
folie de l’entreprise d’une part mais surtout pour la beauté du style et la
perfection du résultat: la maîtrise de la construction est totale. La montée de
la folie et le retour aux mythes les
plus primitifs, tout est admirable. Je le redis: étrange et beau roman qui méritait parfaitement d’avoir été dans la liste du Prix Goncourt des Lycéens 2012
Comme une bête, de Joy Sorman
(Roman, nrf, Gallimard, 2012, 165 p.)
Joy Sorman est née en 1973. Elle a reçu le prix de Flore
pour son premier livre Boys, boys, boys (2005). Elle est également l’auteur de
Du bruit, Gros œuvre et Paris Gare du Nord parus aux Éditions Gallimard.
Les histoires de boucherie ce n'est vraiment pas pour moi ..
RépondreSupprimerJe le croyais aussi mais finalement ce livre c'est plus que ça: une vraie expérience. Ceci dit, je n'en lirais pas deux sur le même sujet!
SupprimerUn livre vraiment original, en tout cas !
RépondreSupprimerC'est le moins qu'on puisse dire! Quel travail de documentation il a dû falloir pour écrire ce roman!
SupprimerBelle surprise :)
RépondreSupprimerUn roman très curieux!
SupprimerMon avis est très proche du tien. Oui, on s'ennuie parfois un peu mais quel tour de force! Ce roman a fini deuxième du Goncourt des lycéens, nous avons eu des discussions passionnantes avec mes élèves.
RépondreSupprimerDes discussions passionnantes au sujet de ce livre? Ça ne m'étonne pas car il s'y prête bien!
SupprimerJ'ai hésité à le lire, mais un avis comme le tien ça me motive du coup...
RépondreSupprimerC'est étrange comme je me suis laissée prendre sur un tel sujet qui me rebute en fait mais je ne suis pas la seule ...
SupprimerJ'ai lu beaucoup de bonnes à propos de ce roman et pourtant je ne suis toujours pas tenté. En poche peut-être, mais ce sera sans conviction...
RépondreSupprimerOui, les critiques sont bonnes. je ne m'y attendais pas car en lisant le résumé, je pensais ne pas l'aimer; je ne l'ai choisi que pour sa place dans la liste du Goncourt!
SupprimerDrôle de sujet, joli billet !
RépondreSupprimerMerci mais le sujet n'est pas des plus aguicheurs et pourtant!
SupprimerEuh... la viande, bof... Un a priori idiot, je sais, à te lire...
RépondreSupprimerNon, j'avais le même! J'ai découvert une romancière qui a réussi à bien s'en sortir avec un sujet bien rebutant du moins pour moi au départ.
SupprimerJ'aimerais savoir ce qu'en pense Brigitte Bardot,elle qui n'a cessé de défendre les animaux! Alors parler de nourriture de l'homme, qu'est la viande!!
RépondreSupprimerEn fait, c'est par amour pour les vaches que ce personnage devient boucher au début mais c'est vrai que le fin du livre révolterait BB!
SupprimerNon, alors là, pour la végétarienne que je suis, ce n'est pas possible !
RépondreSupprimerTu ne supporterais pas la visite dans les abattoirs par exemple: le pire des chapitres pour moi. N'empêche je ne peux m'empêcher d'admirer le talent de cette romancière!
SupprimerLa végétarienne de la classe n'a pas du tout été gênée, moins que d'autres élèves.
SupprimerTu me tentes, malgré le sujet.
RépondreSupprimerLes lecteurs ont plutôt beaucoup aimé dans l'ensemble!
SupprimerUn roman qui semble original... Pourquoi pas ?
RépondreSupprimerTrès spécial mais réussi. Évidemment le thème à lui seul peut refroidir! ;)
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