samedi 28 avril 2012

William Boyd. La vie aux aguets.

La particularité de ce roman tient à l’alternance des récits: celui de Ruth Gilmartin la  narratrice, qui raconte comment sa vie tranquille de jeune mère célibataire,  heureuse de son sort, a été bouleversée  en 1976 par la révélation de sa mère Sally, en réalité Eva Delectorskaya, une émigrée russe,  qui lui remet un gros document où elle raconte les événements vécus en tant qu’agent secret en Amérique, chargée de participer à l’intervention des Etats-Unis aux côtés de l’Angleterre juste avant que les événements de Pearl Harbour ne changent la donne.
Une belle histoire d’amour se greffe sur tout ça mais Eva, à la fin de sa vie,  se sent à nouveau menacée et veut à tout prix que sa fille lui obtienne un ultime rendez-vous avec celui qui, selon elle, l’a trahie, l’obligeant à fuir et à se cacher durant toute sa vie.

Avec ce livre, je renoue à la fois avec l’auteur et avec un certain intérêt pour les personnages  espions. J’ai toujours cru que je n’aimais pas  les aventures d’espionnage mais «La vie aux aguets» me donne tort puisque le double récit de cette fille et de sa  mère, agent secret dans les années 39/41,  m’a passionnée dès les premières phrases. 
Quand, petite, je me montrais grincheuse, contrariante et dans l’ensemble insupportable, ma mère me réprimandait avec des: "Un jour, quelqu’un viendra me tuer et tu le regretteras". Enfant, on ne prend pas au sérieux ce genre de remarque. Aujourd’hui - alors que je repense aux événements de cette interminable canicule de 1976, cet été pendant lequel l’Angleterre tituba, suffoquée, terrassée par une vague de chaleur interminable - je sais ce dont ma mère parlait: je comprends ce sombre courant d’une peur profonde qui circulait sous la calme surface de la vie ordinaire, et qui ne l’a jamais quittée, même après des années d’une existence paisible, sans rien d’exceptionnel. Je m’en rends compte maintenant: elle a toujours redouté qu’on vienne la tuer. Et elle n’avait pas tort. 
Ainsi racontée, l'histoire peut sembler peu intéressante mais à lire, c’est passionnant. C’est tout l’art de l’auteur. Bravo!
 William Boyd. La vie aux aguets. Roman. (Éditions du Seuil, 2007, 333 p.) Traduit de l’anglais par Christiane Besse. Titre original: Restless

11 commentaires:

  1. J'avais son dernier livre dans ma PAL, maintenant, c'est son avant-dernier : le temps passe trop vite... (on dirait que je ne suis pas la seule à essayer des changements de look pour mon blog en ce moment...)

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  2. Un roman qui me tente beaucoup, même si Orages ordinaires ne m'a pas complètement séduite.

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  3. Une bonne piste pour découvrir (enfin pour moi) cet auteur ;)

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  4. J'avais bien aimé ce roman, je n'en ai pas un souvenir très vivace, mais ce n'est pas possible, avec tout ce que je lis ! ;-)

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  5. Un titre de Boyd que je n'avais pas repéré et qui m'intéresse beaucoup, grâce à toi !

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  6. Un livre qui m'intéresse fortement, je le note.

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  7. Un auteur que j'apprécie beaucoup également.

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  8. Je découvre grâce à toi un auteur dont j'avoue n'avoir jamais rien lu, merci Mango pour ce joli billet!
    Je te remercie également de ton adorable commentaire, je suis très touchée!
    Bisous et bon week-end du premier mai ma belle

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  9. Je me suis un peu éloignée de Boyd aussi sans autre raison que le manque de temps. Qu'est-ce que j'ai aimé ses premiers livres ! tu me donnes envie d'y revenir.

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  10. Tu me tentes beaucoup là. Je ne connais pas l'auteur mais je pense qu'il est très reconnu et j'aime beaucoup les histoires d'espions qui en fait, me fascinent.

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  11. Je viens de le lire pour le club de lecture de septembre. j'ai beaucoup aimé la partie sur Eva, moins celle où Ruth est la narratrice.

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