Mourir. On ne fait pas ça à un chat.
Car que voulez-vous qu’ il fasse maintenant, le chat,
dans un appartement vide ?
Grimper au mur.
Se frotter aux meubles.
Rien n’ a changé semble-t-il
et pourtant rien n’ est pareil.
Rien n’ a été déplacé,
et pourtant rien n’ est à sa place.
Et même le soir, la lampe ne s’ allume plus.
On entend des pas dans l’ escalier,
mais ce ne sont pas les bons.
Et la main qui met le poisson dans l’ assiette
n’ est pas la même qu’ avant.
Quelque chose ne commence plus
à l’ heure où les choses commencent.
Quelque chose ne s’ accomplit plus
comme les choses devraient.
Quelqu’ un était là, qui y était toujours,
puis, soudain il a disparu
et s’ obstine à ne plus être du tout.
On a fouillé toutes les armoires.
Parcouru tous les rayons.
On s’ est faufilé sous le tapis, au cas où.
On a même violé l’ interdit
et fichu la pagaille dans les papiers.
Que reste-t-il à faire désormais ?
Dormir et attendre.
Mais qu’ il revienne seulement,
qu’ il se montre tout à coup.
On lui fera savoir
que cela ne passe pas avec un chat.
On avancera vers lui
comme si on ne voulait pas,
lentement,
sur des pattes fières et boudeuses.
Et pas question de petits sauts, de petits miaous, au début.
«J'aime la poésie de Wislawa pour son sens de l'humour. C'est un art intellectuel et profond. C'est l'oeuvre de quelqu'un qui porte sur le monde un regard amer et ravi en même temps», écrivait Tadeusz Nyczek, critique littéraire.
L’écrivain Janusz Głowacki a décrit sa poésie comme géniale : «Celle – ci contient de la folie, de la sagesse, du lyrisme, du désespoir et du cynisme. Ses poèmes sont à la fois très complexes et très simples, et en même temps très intelligents.»
"Sa poésie est de plus haute qualité, et en même temps elle est accessible à tous. Celle – ci peut être lue et appréciée aussi bien en Pologne comme partout ailleurs dans le monde. Elle fut une personne de chair et de sang, extrêmement modeste et naturelle. Le Prix Nobel ne lui a pas fait prendre la grosse tête. »
Wislawa Szymborska a traduit aussi des poèmes, surtout la poésie classique française, dont celle d'Agrippa d'Aubigné et de Théophile de Viau, et celle du poète juif Icyk Manger.
(Stanislaw Waszak, Agence France-Presse, Varsovie)
La nouvelle m'a complètement échappé et je dois reconnaître que je ne connais pas la dame ..
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas non plus. Il faut qu'un Prix Nobel disparaisse pour qu'on s'y intéresse un peu.
SupprimerJe ne connaissais pas non plus... Le poème est très vrai !
RépondreSupprimerUn poème simple finalement mais avec un point de vue nouveau
SupprimerDécouverte de la dame et le poème du chat !Superbe ! Oui on ne fait pas ça à un chat !
RépondreSupprimerJe vais faire une recherche ilico-presto ! Merci Mango !
Bon dimanche !
J'espère que tu seras plus chanceuse que moi dans tes recherches car je n'ai pas eu beaucoup de choix et ma bibliothèque n'avait rien d'elle à me proposer!
Supprimerunpetit bonjour car depuis longtemps je n'étais venue chez vous quelle richesse , densité et en plus du ludique
RépondreSupprimermerci d'être là et de nous mettre la puce à l'oreille de ne pas nous endormir sur le bureau il y ades mots à découvrir des livres à lire
bon dimanche
Bonjour Frankie. Qu'une semaine passe vite, sur les blogs comme dans la vie le temps nous échappe à toute allure!
SupprimerMerci pour ce billet. Et joli choix de poème.
RépondreSupprimer" ...Quelque chose ne commence plus
à l’ heure où les choses commencent.
..."
Bon dimanche à toi.
Merci Emmyne, ce n'est pas très gai tout ça, plus la neige, plus le livre que je termine sur la mort d'un fils, ce qui n'était pas prévu. Dimanche bien nostalgique! Bonne semaine à toi.
Supprimerquel beau poème, mango, merci beaucoup
RépondreSupprimerje connaissais l'auteure via un billet que j'avais fait sur les femmes lauréates du prix nobel de littérature, il y a longtemps déjà, mais je n'avais jamais rien lu d'elle :)
Tiens, je n'ai pas vu ton billet lors de mes recherches concernant ce Nobel. Peut-être sera -t-elle un peu mieux publiée en France maintenant mais j'en doute. La poésie actuelle ne se vend pas.
SupprimerCette dame n'a qu'un livre disponible en français mais par contre deux à la bibliothèque, je vais pouvoir assouvir ma curiosité , je ne connaissais même pas son nom !!! honte !!!
RépondreSupprimerCombien de personnes s'intéressent vraiment aux Prix Nobel et achètent leurs livres l'année de leur consécration? Assez peu probablement. J'ai trouvé beaucoup plus d'informations et d'articles écrits en italien qu'en français, je ne sais pas pourquoi.
SupprimerQue de chats sur ton blog dans tes derniers billets... Manu doit être aux anges chez toi, en ce moment :0) Un très beau poème, très émouvant, j'aime beaucoup !! Bon dimanche Mango
RépondreSupprimeroui, une abondance de chats et sans l'avoir voulu mais par pure coïncidence! D'un autre côté; c'est un peu normal avec l'amour que j'éprouve pour cet animal! :) Mais Manu me bat à plate couture!
SupprimerTu as l'art de nous dégotter de vraies bonnes trouvailles ! J'aime bien la forme ce ce poème, ainsi que le sujet, bien évidemment !
RépondreSupprimerC'est l'actualité qui m'a guidée cette fois. Les Polonais louent l'acuité de ses poèmes en même temps que leur simplicité.
Supprimerchère Mango, tu ne peux savoir comme ce que tu m'as écrit me touche. tu fréquentes tellement les auteurs, tu vis dans des bains de leur style et des genres tous différents.
RépondreSupprimerje sais avec qu'olivier Apert , je vais progresser , j'avais déjà travaillé avec lui toutes les semaines pendant un an dans une de ses résidences d'auteur. Cela m'avait déjà fait prendre conscience de choses et amener plus de pointu dans mes lectures
merci à toi cela m'encourage . j'aime trop l'écriture et la lecture , pour avoir un jour la joie d'offrir aux lecteurs
de belle épuration et de l'essentiel
je suis ok avec toi sur l'histoire drôle
c'est plutôt ..... Nous nous sommes comprises
et mardi soir nous serons ensemble à l'émission de fréderic lopez ... nous sommes ses fans
SupprimerLes Lettres en deuil.
RépondreSupprimerOui!
SupprimerC'est triste de ne connaitre de tels monuments qu'à leur décès! C'est tellement prémonitoire, ce poème sur le chat! L'absence est toujours terrible et bouleversante même pour un chat!
RépondreSupprimerEn effet, ce poème est prémonitoire. Il est beau et triste à la fois.
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