Que faire quand on perd son travail à soixante ans, à un mois de sa retraite, après quarante ans de bons et loyaux services?
Que faire surtout quand on découvre que les économies de toute une vie n’ont servi qu’à se soigner et que tout le monde autour de soi cherche un travail, bon ou mauvais, juste pour manger et ne pas perdre pied dans la nouvelle société où la débrouillardise est devenue la qualité primordiale, question de survie et on a beau avoir une morale à toute épreuve et de bonnes mœurs, il faut ce qu’il faut.
C’est ce que se dit le brave Maître Ding, ancien ouvrier modèle d’une usine désormais fermée lorsqu’il découvre un drôle de manège autour d’un autobus désaffecté dans un bois proche de chez lui.
Qu’à cela ne tienne se dit-il alors lorsqu’une idée géniale jaillit qui lui permettra enfin de s’enrichir, il n’hésite pas et s’investit dans ce qui deviendra sa petite entreprise où son sérieux habituel fera merveille. Après tout ne doit-on pas payer partout maintenant pour aller aux toilettes, dans cette nouvelle société devenue capitaliste à son tour?
Il ne réussira que trop bien et la suite est surprenante lorsqu’à l’arrivée de l’hiver l’activité se ralentit et que l’attend une «nuit de terreur».
Ce récit est délicieux et se lit d’une seule traite en moins de deux heures. Idéal lors d’un déplacement!
Ce Maître Ding si naïf, si tendre et si plein de bonne volonté est à la fois touchant, attendrissant, rusé, débrouillard et la nécessité aidant, son humour se développe avec son succès. Il lui en faut d’ailleurs pour conserver la dignité à laquelle il tient tant dans cette nouvelle activité!
C’est Cynthia qui m’avait permis de découvrir cet auteur chinois dont curieusement le pseudonyme signifie «Ne rien dire» et qui dénonce subtilement ici la nouvelle économie de marché de son pays.
"La politique est présente dans les thèmes de mes romans. C’est une critique de la société et de la politique, de la corruption des officiels et aussi des côtés les plus sombres de tout individu quel qu’il soit… La critique n’est pas le but de ma création. L’art de l’écriture, seul, en est la source. Mais un écrivain ne vit pas hors du temps et ni hors de sa société. Je ne suis le porte-parole de personne, je réclame l’indépendance de mes héros tout comme j’exige la mienne."
Ce ne sera sûrement pas le dernier livre que je lirai de cet auteur
Mo Yan - Le Maître a de plus en plus d’humour (Seuil, 2005, 108 pages) Traduit du chinois par Noël Dutrait
Idéal pour un voyage... Tiens, tiens. cela me ferait plaisir de retrouver un peu la Chine de cette façon.
RépondreSupprimerTon blog it : ouaip, moi je n'ai rien reçu, ne t'inquiète pas, mais les pubs quand on ouvre canalblog sont toujours envahissantes...^_^
Je l'ai lu il y a une quinzaine de jours, juste avant de m'embarquer pour une lecture au long cours ! Idéal pour aborder l'oeuvre abondante de cet auteur dont j'ai déjà plusieurs romans qui traînent dans ma pal et que je n'avais pas osé aborder.
RépondreSupprimerMoi c'est avec les blogs blogspot que je suis envahie de publicité, je me demande à quoi çà tient. J'ai reçu le mail en question, mais le contenu en avait été bloqué pour manque de fiabilité. Il vaut mieux aller faire un tour humoristique en Chine tiens ..
RépondreSupprimerL'écrivain et l'intellectuel d'une manière générale, ont souvent été la locomotive de la société, à l'image se Steinbeck, Tolstoi, Zola etc.., alors, je vous rejoins quand vous dites: Mais un écrivain ne vit pas hors du temps ni hors de sa société. Ce que vous décrivez dans ce livre est l'image dominante des réalités de toutes nos sociétés, avec ce libéralisme outrancier, où les riches s'enrichissent et les pauvres s'appauvrissent.
RépondreSupprimerJe m'étonnais aussi de ce mail de ta part. Ca ne te ressemblait pas du tout d'envoyer ça.
RépondreSupprimerC'est celui qui vient de publier "Grenouilles", non ? (moi aussi j'ai reçu le fameux mail, mais me suis doutée que c'était de la mauvvaise blague pirate)
RépondreSupprimerIl a l'air très agréable ce livre. Je le note car c'est complètement le style de livre que j'ai envie de lire en ce moment.
RépondreSupprimerVoilà qui donne envie !
RépondreSupprimerJ'essaierai surement cet auteur avec ce livre.
Je l'ai lu il y a quelques mois déjà et malgré un bon souvenir sur le moment, je ne pense pas qu'il me marquera durablement.
RépondreSupprimerbon, et bien je le note aussi ;)
RépondreSupprimerLa Chine maintenant, après les Japonais... la vague asiatique continue à sévir sur la blogo :-)
RépondreSupprimerBonjour Mango, un récit de 108 pages, je le note et l'histoire m'a l'air sympa et ancrée dans la nouvelle réalité chinoise. Bonne journée.
RépondreSupprimerKeisha, une façon de raconter qui me plaît bien.
RépondreSupprimervirginie, un auteur très agréable. J'ai choisi d'autres romans pour mieux le connaître.
RépondreSupprimerAifelle, ce petit récit a été très apaisant dans toutes ces substitutions d'identité qui m'énervent au possible!
RépondreSupprimerbizak, c'est ce que dit Mo Yan en tout cas et j'aime ce qu'il dit.
RépondreSupprimerValérie, J'espère que tous ceux qui l'ont reçu auront pensé cela!
RépondreSupprimerAnne,oui, en effet c'est lui que je découvre avec ce petit livre mais je suis prête à lire ses livres plus conséquents.
RépondreSupprimerdimitri, un livre charmant et amusant mais qui demeure plein d'enseignements
RépondreSupprimerThomas, Ce livre vaut la peine d'être mieux connu.
RépondreSupprimerCynthia, c'est avant tout un récit détente et c'est pas mal déjà!
RépondreSupprimerniki , à l'occasion!
RépondreSupprimerys, Je connais mieux les Américains mais j'ai plaisir à découvrir l'Asie!
RépondreSupprimerdasola, j'ai eu une belle surprise en prenant connaissance de cet auteur.
RépondreSupprimerTu me tente bien : il se lit vite et il est un peu politique. Allez, je tente.
RépondreSupprimerje n'ai fait qu'une seule incursion dans la littérature chinoise, et ce petit roman me tente beaucoup! c'est noté!
RépondreSupprimerAlex, c'est un livre plein de qualités.
RépondreSupprimerchoupynette, il faut dire que les romans chinois ne sont pas faciles à trouver.
RépondreSupprimerJ'ai déjà noté cet auteur mais je ne suis pas encore passée à l'acte.
RépondreSupprimerPour ton blog it : j'ai reçu le mail mais de toute façon, ce genre de jeu ne fonctionne pas sur mac. J'étais étonnée que cela vienne de toi ;-) Je comprends mieux. Curieux que Keisha ne l'ait pas reçu car j'ai reçu le même mail de sa part.
Manu, si tu savais comme ces mails envoyés à mon insu m'ont rendue furieuse et déprimée à la fois. Je ne m'en suis pas rendue compte tout de suite mais il a fallu que quelqu'un me demande si ça venait bien de moi pour que je vois qu'en effet c'étai bien mon adresse qui était utilisée! Keisha n'a pas dû s'en apercevoir quant à elle!
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