Prix Inter 2004, ce livre a été jugé «cruellement drôle», étonnant et subtil, mais
de quoi s’agit-il ? De rien de moins et de rien de plus que ce que suggère le titre: un homme attend sa sœur durant toute sa vie. Il en est amoureux et les autres femmes qui gravitent autour de lui ne réussissent pas à l’intéresser.
Tout est dit dès les premières lignes sauf qu’on ne le sait pas encore.
«Depuis des années Cooper est prisonnier d’un après-midi. Il ne peut rien y faire. Où qu’il aille, où qu’il s’arrête, il a son après-midi avec lui. Qu’il soit à table avec des amis, ou à la banque, pendant une réunion de travail, il arrive toujours un moment où, sans doute à cause d’un procédé de fixation qui lui échappe, il retourne à son après-midi.»
A six heures du soir, ce jour-là, sa sœur et lui, seuls dans une voiture arrêtée au bord d’une route, attendent le retour du conducteur. «Louise s’était finalement assoupie contre lui, si nue dans sa petite robe de coton blanc que Cooper n’avait pas osé bouger. Aujourd’hui, quand il retourne dans son après-midi, il sent encore sur ses bras le poids de son corps endormi.«Son obsession qui avait commencé il y a si longtemps venait de se cristalliser. Il ne parviendrait plus jamais à s’en défaire.»Voilà c’est dit: sa vie sentimentale s’est arrêtée à ce moment-là. Toute sa vie il attendra le retour de sa sœur partie travailler aux Etats-Unis. Ils n’ont que peu de contacts. Lui sombre «dans une vie intermédiaire entre glaciation et dépression». Elle se rappelle surtout à lui lorsque quelques soucis d’argent la chiffonnent et quand enfin elle revient, c’est la surprise.
Inutile de le cacher : je me suis ennuyée en lisant ce roman. Il est peut-être léger, drôle et subtil comme l’ont écrit les journaux. J’y ai surtout vu une infinie tristesse, de celle qui ne crie pas mais qui vous suit partout ensuite, la tristesse insidieuse d'un être qui se détruit à petit feu pour l'émotion d'un instant qu'il transforme en éternité.
J' ai choisi ce roman en vue de la lecture commune du dernier livre de l'auteur: La vie est brève et le désir sans fin, qui me plaira davantage, j'espère.
L'homme-sœur de Patrick Lapeyre (P.O.L. 2004, 279 p.)
C'est un auteur qui ne me tente pas, je pressens qu'il n'est pas fait pour moi et ton billet me conforte ..
RépondreSupprimerPas envie d'un tristesse poisseuse....
RépondreSupprimerAifelle, je verrai bien si ça se confirme lors de ma deuxième lecture de cet auteur.
RépondreSupprimerclara, Je n'ai ressenti aucune émotion, juste de l'indifférence pour le héros. Je n'ai pas cru à son histoire.
RépondreSupprimerQuel sujet dérangeant.
RépondreSupprimerL'idée de départ m'aurait fait fuir avant de commencer la lecture ! ;)
RépondreSupprimerLe sujet ne me tente pas. Je pense en effet que l'on doit s'ennuyer avec ce livre.
RépondreSupprimerJe n'étais pas tentée par " la vie est brève et le désir sans fin ", et ce n'est pas ce titre qui me fera découvrir cet auteur !
RépondreSupprimerje suis très heureuse d'avoir découvert ton blog car tu nous fais profiter des tes lectures de tes avis
RépondreSupprimeravant et encore je lis la critique littéraire du monde le jeudi en kiosque et maintenant chez toi,
l'idée est intéressante "l'après midi à soi " tenue sur tout un livre
tu l'exprimes bien
à suivre
je te souhaite une bonne semaine
IL me semble avoir commencé de le lire et abandonné, mais comme cela date, je n'en suis plus très sûre...
RépondreSupprimerManu, le pire c'est l"ennui qui est ressorti pour moi de cette lecture.
RépondreSupprimerLeiloona, Le titre cependant m'a intriguée. Je ne savais pas du tout le sujet du livre en le commençant.
RépondreSupprimerdimitri, c'est ce qui m'est arrivé en tout cas.
RépondreSupprimeremmyne, devant bientôt le lire pour une lecture commune, j'espère que ce dernier livre me plaira un peu plus.
RépondreSupprimerKathel, ce n'est donc pas une lecture qui t'a marquée de toute façon,semble-t-il!
RépondreSupprimerFrankie Pain bonne semaine.
RépondreSupprimerJ'avais adoré "la vie est brève" même si ce n'est pas franchement drôle.
RépondreSupprimerBonjour Mango ;-)
RépondreSupprimerAh, moi au contraire, j'ai beaucoup (vraiment beaucoup) aimé ce roman. Plus encore que "La vie est brève..."
Tu sais où aller si tu veux voir mes arguments
Bonne journée
@ +
Ouh la, Tu me fais peur pour notre Lc!
RépondreSupprimerAlex, J'espère que je vais bien l'aimer aussi. Ce que tu me dis là est encourageant.
RépondreSupprimerSibylline, je viens de lire ton billet et effectivement notre appréciation est très différente. A vrai dire j'ai ressenti cette lecture comme une histoire très triste sur quelqu'un de malade qui gâche complètement sa vie pour du vent et tout cela m'agaçait terriblement. Le ton drôle et léger de l"auteur m'a permis d'aller jusqu'au bout de son roman. Sans cela, j'abandonnais ma lecture. Tu y as perçu tout autre chose et c'est intéressant d'être confrontée à un point de vue aussi opposé. J'espère vraiment aimer le prochain que je vais lire très bientôt.
RépondreSupprimerValérie, Pas de panique! :) Tu as vu : les avis divergent! On verra bien!
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