Ma rentrée littéraire commence une nouvelle fois avec Amélie Nothomb. C’est désormais un rituel que je ne veux pas manquer: le signal de la rentrée littéraire. Et puis au moins en le lisant dès sa sortie, je ne suis pas influencée par d’autres jugements ni même par le sujet de l’histoire puisqu’il n’y a pas de résumé en quatrième de couverture.
Tuer le père en 151 pages peut se lire sans précipitation en moins de deux heures, d’une traite et avec entrain. Aucun temps mort. Les pages se tournent toutes seules. Dès les premières lignes j’étais intéressée, prise dans les filets de cette sorcière d’Amélie dont la principale qualité est d’être une excellente conteuse qui ne m’a plus lâchée jusqu’à la fin de son histoire où tout s’est gâché, comme d’habitude, avec mon habituelle indignation :
"Quoi? C’est tout? C’est ainsi que ça finit? Il n’y a pas de suite? Mais c’est n’importe quoi! Elle nous laisse en plan une fois de plus! C’est pas juste! Elle a pas l’ droit … et ainsi de suite jusqu’à ce qu’enfin mon émotion s’apaise, celle de l’enfant qui réclame toujours plus à son parent lecteur du soir : et après, et après? Encore une! N’éteins pas!"
N’éteins pas Amélie! Pourquoi ces fins toujours bâclées ou pour le moins décevantes? Ici, franchement, l’histoire méritait mieux que cette pirouette finale! Tout ça pour en arriver là? Bon, peut-être que ce dernier chapitre plaira aux autres lecteurs après tout!
Je ne veux surtout pas trop dévoiler l’histoire, simplement évoquer les principaux ingrédients de cette année.
Premier et dernier chapitre qui encadrent le récit central : le 6 octobre 2010 à la fête de «L’illégal» à Paris, des magiciens du monde entier sont venus fêter les dix ans du club. Amélie, la narratrice s’y trouve déguisée en Nothomb avec son grand chapeau. Elle remarque deux hommes, deux grands magiciens américains: le plus jeune, Joe Whip, qui gagne au poker admiré par la foule et l’autre, Norman Terence, le seul qui évite de le regarder.
- Il y a un problème entre eux deux ? demandai-je.
- C’est une longue histoire, commença quelqu’un.
C’est cette histoire qui est développée dans le roman et qui commence à Reno, Nevada, en 1994.
Abandonné par son père à sa naissance, Joe, à quatorze ans déjà bon magicien, abandonne à son tour sa mère qu’il méprise. De ses quinze à ses dix-huit ans il sera accueilli comme un fils par un autre magicien plus âgé, Norman qui deviendra son professeur. Christina, sa compagne, une des meilleures fire dancers qui jongle avec des torches enflammées l’accueille aussi avec bienveillance. Ils forment alors une vraie famille. Les deux adultes veillent au mieux sur son éducation lui interdisant par exemple de goûter aux drogues qu’eux-mêmes s’autorisent de temps en temps.
Un moment fort du roman a lieu le 28 août 1998, lors du Burning man, à Black Rock, dans le désert où se rassemble chaque année une foule énorme façon Woodstock. Joe a dix-huit ans, tout lui est désormais permis et il va en profiter. En dire plus serait spoiler
L’un est admirable d’honnêteté, genre mormon, l’autre n’est qu’un tricheur. Condamnés à rester ensemble, qui détruira l’autre?
De quoi s'agit-il au juste? Tuer le père ou tuer le fils? Quel est le plus têtu des deux? Le plus joueur? Le plus fou?
A l'année prochaine Amélie!
Amélie Nothomb: Tuer le père ( Albin Michel, août 2011, 151 pages, 16 €)
Première participation au Challenge de Hérisson08
Première participation au Challenge de Hérisson08
je teste mon "+ 1" de google + :)
RépondreSupprimerje suis comme toi, je n'aime pas les histoires sans fin !
RépondreSupprimerJe ne suis pas fan d'Amélie NOthomb, mais je ne la boude pas toutefois, le personnage m'amuse et j'ai beaucoup aimé "Stupeur et tremblements" et un ou deux autres de ses romans... C'est un peu comme Woody Allen, j'imagine, pour les fans : quelques bonnes surprises et aussi des "tout ça pour ça !" ;-)
RépondreSupprimerComme tu sais, j'ai choisi un autre titre pour mes vacances, qui m'a bien plu d'ailleurs, sans pour autant me faire devenir fan.
RépondreSupprimerAllez, je pourrais le lire cette année? (tu as raison, une petite soirée en général, elle ne fait pas dans le pavé)
RépondreSupprimerJ'ai lu une dizaine de ses titres... et je n'aime pas ce qu'elle écrit. Oui, je sais c'est tout le paradoxe. "Peplum" a même été le premier livre volant car je l'ai envoyé valdinguer à l'autre bout de la pièce. Le seul que j'ai aimé c'est "Antechrista". Je hais sa manière de se mettre en scène dans ses bouquins, à un moment ou à un autre. Je trouve son écriture platissime et sa manière de faire à chaque rentrée un roman de 150 pages avec vingt mots par page. Et puis en effet, si c'est pour se dire "c'est tout", j'aime autant acheter et lire autre chose. J'ai lu et détesté celui de l'an dernier. Je crois qu'il est temps que j'arrêté (et ton billet me laisse à penser que ce roman excelle dans ce que je déteste le plus chez elle)
RépondreSupprimerJe peux l'avouer ? je n'ai encore jamais lu cette auteure !
RépondreSupprimerC'est vraiment très étonnant ce choix, de ta part, rires.
RépondreSupprimerAh zut alors... Je vais peut-être manquer le rendez-vous. De fait, j'aime bien la lire ; mais, lorsque je quitte un de ses livres, il me manque quelque chose... et il ne me reste presque rien. Un auteur qui ne tient pas "au corps" comme aurait pu dire ma grand-mère des nourritures terrestres ? Ou "à l'esprit" ?
RépondreSupprimerEtrange, pourtant, malgré tout, je la lis quand même.
Elle est un peu à part, très particulière. Je me fais les mêmes réflexions à la fin de ses livres.
RépondreSupprimerUne auteure dont j'aime suivre le parcours, et les écrits.
une rentrée sans Amélie Nothomb n'est pas une rentrée !
RépondreSupprimerEh ben je ne suis pas prête de relire du Nothomb moi :)
RépondreSupprimerD'après les commentaires, c'est tout ou rien pour Amélie :) Faisant partie de ses fidèles admiratrices j'ai très très hâte que ce livre paraisse chez-nous; ce sera seulement le mois prochain. Bon, je m'attends à être un peu déçue par la fin (peut-être), mais je ne pourrai pas l'être davantage qu'avec celle de Une forme de vie.
RépondreSupprimerAmélie je lui pardonne toujours tout!
Lise qui n'a pas de blogue
Commet toujours j'attendrai qu'il soit à la médiathèque :)
RépondreSupprimerMême si la pirouette finale n'est pas au top. Ton article est construit de telle façon que j'ai très envie de lire ce nouveau roman de l'auteure. Je signale tout de même que j'aime beaucoup cette écrivain et que je ne suis donc pas assez critique envers elle mais c'est souvent les fins de ses romans qui m'emballent !!
RépondreSupprimerAnne (De poche en poche).
Pour moi cette rentrée littéraire se fera sans Amélie, je n'arrive toujours pas à m'y faire...
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup aimé La métaphysique des tubes et Stupeur et tremblement...ses romans ne sont pas de qualité égale. Celui-ci ne me tente guère...
RépondreSupprimerJe crois que j'ai déjà dit que je n'aimais que ses livres autobiographiques. Donc celui de cette année n'est pas pour moi.
RépondreSupprimerJ'ai lu tous ses romans sauf "Une forme de vie" et maintenant celui-ci.
RépondreSupprimerAdo, j'étais fan et j'avais l'habitude d'acheter religieusement son petit dernier à la rentrée.
Mais j'étais toujours un peu plus déçue, d'autant que je lisais de plus en plus d'autres auteurs en parallèle qui me faisaient dire que finalement Nothomb, c'était pas si génial que ça.
Maintenant, je n'ai pas définitivement renoncé à lire ses romans mais je ne me précipite plus en librairie en août et j'arrive à attendre la sortie poche.
J'ai beaucoup lu au Nothomb à ces débuts, mes favoris étant ses romans autobiographiques ( Stupeur et tremblement, Métaphysique des tubes ) et ceux dans lesquels sont talent de dialoguiste est à l'oeuvre ( comme Peplum qui est peu apprécié d'après ce que j'ai lu ). Mais trop de déception ces dernières années sur les thèmes et l'écriture. Et pourtant, je finis toujours par le lire son dernier roman bien que, comme toi, les épilogues m'exaspèrent !
RépondreSupprimerWictoria, ça semble marcher! :)
RépondreSupprimerWictoria, il y en a une ici, mais trop facile, plaquée, genre: je dois me limiter à 150 pages!
RépondreSupprimerKathel, C'est un peu ça. Je ne me sens pas fan mais c'est comme le coup de sonnette pour commencer mes lectures de rentrée!
RépondreSupprimerYs, oui, et de l'avis de la plupart, celui-là est un de ses meilleurs titres!
RépondreSupprimerkeisha, Une lecture à la vitesse V
RépondreSupprimerStephie, j'ai comme l'impression que tu ne l'aimes pas beaucoup! :)
RépondreSupprimerClara, pur hasard ou volonté délibérée?
RépondreSupprimerAlex,J'ai lu pire! :)
RépondreSupprimerÖtli, ta grand-mère aurait eu raison.
RépondreSupprimerdimitri, un jour ou l'autre, on finit par lire au moins un de ses livres!
RépondreSupprimerLystig, oui, c'est aussi l'impression que j'aurais!
RépondreSupprimerbelledenuit, Elle t'a tellement déçue?
RépondreSupprimerLise, Je finis par oublier comment ses romans se terminent: ça n'a plus d'importance à la longue!
RépondreSupprimerherisson08 , dans deux mois sans doute, non? Du moins si c'est comme pour la mienne!
RépondreSupprimeredencoon, Tu aimes la fin de ses romans? Et pourquoi pas? Dans ce cas, je suppose que tu dois aimer aussi le genre de la nouvelle . C'est ce que je ressens quand le récit s'arrête aussi brutalement et c'est la raison pour laquelle rares sont les nouvelles que j'apprécie.
RépondreSupprimerNoukette, comme la grande majorité des blogueurs!
RépondreSupprimerNadael, J'ai beaucoup aimé ceux que tu cites mais la fin mise à part, j'ai bien aimé celui-ci aussi.
RépondreSupprimerAifelle, oui, le contraire m'aurait étonnée. Remarque, elle s'est quand même bien renseignée puisqu'elle a passé ses vacances d'été 2010 dans le Nevada où se passe une bonne partie de l'action.
RépondreSupprimerCynthia, Je me reconnais là sauf que tu es devenue plus adulte donc plus sage et que je suis redevenue un peu adolescente, donc plus inconséquente!
RépondreSupprimerEmmyne, je n'ai pas lu Péplum mais j'ai trouvé celui-ci meilleur que tous ceux de ses dernières années. En tout cas j'ai passé un bon moment de lecture facile. Je n'en demande pas plus.
RépondreSupprimerJ'ai lu son premier quand elle n'était pas connue et j'ai détesté. Depuis, comme je n'aime pas le personnage, je n'ai vraiment plus envie de la lire.
RépondreSupprimerManu, Tu réagis comme bien d'autres! Ceci dit, elle surfe un peu trop sur la vague de son succès. Je la pensais moins sage et espérais d'elle une œuvre plus ambitieuse!
RépondreSupprimerPlus de Nothomb pour moi depuis longtemps !
RépondreSupprimerMoka, je persiste!
RépondreSupprimerAvec Amélie Nothomb (et même si je ne suis pas une fidèle, je n'ai lu que quelques uns de ses livres), j'ai déjà eu cette impression d'une fin me laissant sur ma faim, comme si l'auteur ne s'était pas donné la peine de faire mieux, consciente qu'elle est douée mais n'ayant pas envie de travailler plus que ça.
RépondreSupprimerBrize, Je suis également persuadée qu'elle ne se donne pas assez et se contente du minimum! Elle est devenue une bonne ouvrière, une faiseuse de livres très régulière! Elle pourrait tellement faire mieux! C'est du moins mon impression, toujours, en terminant ses livres.
RépondreSupprimerJe n'ai pas lu l'intégralité de ton post pour ne pas en savoir trop. Je viens de l'acheter et je vais le commencer.
RépondreSupprimerMais le peu que j'ai lu me dérange car j'avais moi aussi constaté à quel point Amélie bâcle ses fins, comme si, au bout de 150 pages, elle se disait : "bon allez j'en ai marre, on abrège!".
J'avais eu ce sentiment de manière encore plus prononcée avec "Robert des noms propres" où tout était plié rapidement en un minuscule chapitre.
J'espère que cette impression sera moins forte que la tienne pour ce dernier opus.
Ah, j'ai trop hâte de le lire. je pensais devoir être patiente, car ma bib ne fera ses achats de rentrée que mi septembre... mais cet aprem, un copain m'a dit l'avoir acheté, mais n'a pas le temps de le lire pour l'instant et propose de me le prêter. Il va même me l'apporter chez moi mercredi. ah, vivement mercredi !
RépondreSupprimerPas d'Amélie Nothomb pour moi cette année...je n'aimais déjà pas trop mais l'année dernière je l'ai trouvé pas terrible alors non cette année non !
RépondreSupprimerArf, je déteste quand elle écrit des fins en pirouette. M'enfin, c'est du Nothomb et je sais très bien que je vais le lire ;).
RépondreSupprimerJ'ai également été déçu de la fin, comme trop souvent ces derniers temps... Mais j'ai aimé lire le roman, il est très agréable, et différent des autres. Si tu veux voir mon avis, n'hésite pas à venir sur mon blog !
RépondreSupprimerBonjour !!
RépondreSupprimerPerso, moi aussi, j'en suis arrivé à me dire : "Quoi, c'est tout !?" à la fin de la lecture... En effet, qui est le plus joueur ? Qui veut tuer qui finalement ?
Je trouve les romans d'Amélie Nothomb de plus en simples et "baclés"...Baclés parcequ'elle capable de tellement mieux. Je reconnais cependant une habileté et un talent d'écrivain... mais je me sens frustré depuis quelques romans... Pas toi ?
Lepetitmouton, c'est exactement ça. j'attends ton billet pour savoir ce que tu en as pensé cette année.
RépondreSupprimerGéraldine, J'ai cherché ton avis mais je vais attendre que tu aies lu le livre. Quelque chose me dit que tu vas l'aimer.
RépondreSupprimerUn autre endroit. Celui-ci m'a plu bien davantage que celui de l'an dernier, remarque, malgré les habituels défauts signalés.
RépondreSupprimeriluze ,Oui, oui, ma déception est d'autant plus grande que le roman s'arrête si vite que cette fois-ci j'ai eu le temps de m'intéresser aux personnages.
RépondreSupprimerSébastien, je viens de lire ton billet qui me plaît beaucoup. C'est vrai que c'est un livre cher pour le nombre de pages ( et de lignes)! Je garde espoir pour que celui de l'année prochaine soit enfin le chef d'œuvre que nous attendons.
RépondreSupprimerricketpick, Oui, toujours un peu et depuis trop longtemps maintenant. Que ne se donne-t-elle la peine de faire aussi bien qu'à ses débuts! L'an prochain peut-être! :)
RépondreSupprimerEt bien moi, j'ai adoré cette fin abrupte, comme j'ai adoré les précédentes !
RépondreSupprimerUn bon Nothomb, bien meilleur à mes yeux que les deux derniers. J'ai accroché!
RépondreSupprimerEt voilà le dernier roman d’Amélie Nothomb, qui nous plonge dans l’univers des joueurs et des magiciens. Oui mais pas seulement car comme à son habitude l’auteur nous entraîne dans un autre monde.
RépondreSupprimerJe suis d'accord avec ta conclusion qui veut vraiment tuer qui?
Telle est le question?
j'ai aimé ce livre ...mais au fil de ces romans je suis probablement de moins en moins objectif ..