Un livre et deux noms accolés sur la couverture, voilà qui n’est pas banal mais pas nouveau non plus. Des livres écrits à plusieurs, certains sont célèbres à commencer par le journal des Tharaud, celui à quatre mains des sœurs Groult, Benoîte et Flora, certains romans des frères Poivre d’Arvor mais ici est-ce une biographie ou une autobiographie ? Rien n’est précisé si ce n’est très vaguement en quatrième de couverture :
(Ce petit livre) «est mon au revoir à ceux que je laisse sur le quai. Il est mon au revoir à mon enfance de petite fille.»
La narratrice est l’héroïne. C’est Aya Cissoko qui raconte sa vie depuis sa naissance en France de parents maliens jusqu’à son titre de championne du monde de boxe anglaise.
Quel est alors le rôle de Marie Desplechin, la romancière aux quarante livres? N’a-t-elle fait que prêter sa plume ou est-elle plus que le nègre habituel dont on ne connaît pas le nom généralement? J’aurais aimé un minimum d’explication à ce sujet dans le corps même du récit.
Celui-ci est d’ailleurs agréable à lire dans la mesure où l’accent est mis sur les temps forts de la vie de la jeune Aya : ses parents, sa famille malienne, ses frères et sœurs, les drames de sa vie, la pauvreté, le quartier, les études, les amis, les petits métiers et la boxe jusqu’ à la victoire suprême et ensuite l’accident qui met fin à sa carrière de boxeuse, en somme les hauts et les bas d’une vie marquée avant tout par le danbé, la dignité.
La figure et la vie de Aya Cissouko m’ont été sympathiques , certains passages m'ont émue mais j’ai trouvé le style et le récit trop sobres, trop froids, trop rapides, un simple témoignage un peu trop sec. Je n’ai pas eu le temps de m’attacher au personnage. Ce n’était que le survol d’une vie en pointillés, avec de grands espaces vides entre les moments évoqués. L’héroïne en sort grandie mais à la manière d’un mythe moderne : celui de la jeune émigrée défavorisée hissée au rang de championne du monde grâce au sport et à sa volonté.
J’ai aimé ce livre mais je n’ai pas envie de le relire. C'était comme un article de journal qui serait juste un peu plus développé que d’habitude.
Danbé, Aya Cissoko & Marie Desplechin, (Calmann-Levy, 2011, 182 p)
Merci à l'éditeur pour l'envoi de ce livre. Très nombreux sont les billets qui tous ont aimé ce récit.
J'ai été plus en retrait dans la 2ème partie du livre, peut-être à cause du style, peut-être à cause du sujet ... mais le début m'a profondément remuée.
RépondreSupprimerLeiloona, ah,oui, c'est tout à fait ce que j'ai ressenti aussi. J'ai préféré la première partie, bien plus développée et plus émouvante aussi. La fin se rapproche du résumé CV.
RépondreSupprimerMoi j'ai été vraiment emballée et je l'ouvre de temps en temps pour en relire quelques passages. J'ai trouvé que le style, au contraire, avait su à merveille correspondre au désir d'Aya, qui voulait en effet rendre compte d'une expérience sans jamais sombrer dans le pathos. et en cela, pour moi, le pari est parfaitement réussi.
RépondreSupprimerStephie, Si c'est le désir d'Aya, je m'incline, n'empêche que la lectrice en moi n'est pas totalement satisfaite.
RépondreSupprimerje l'ai acheté, suite à l'avis enthousiaste de Stephie...
RépondreSupprimerJe fais partie de ceux qui ont beaucoup aimé le livre. En tant que sportive, j'ai été très touchée par les exploits d'Aya et surtout sa manière de les envisager.
RépondreSupprimerAnne Sophie, Tu as bien fait: rien de mieux que de juger par soi-même.
RépondreSupprimerSaxaoul, je l'ai trouvée admirable aussi et très courageuse. J'aurais d'ailleurs aimé que la partie concernant sa carrière sportive soit un peu plus développée.
RépondreSupprimerDepuis le temps que j'en entend parler (blogs, radio, TV), il faudra bien qu'il tombe entre mes mains un jour !
RépondreSupprimerKikine, oui, on en parle beaucoup en ce moment.
RépondreSupprimerJ'ai vu et entendu Aya sur une chaîne de télévision dernièrement et j'ai aimé ce qu'elle disait. Cela m'avait donné envie de lire ce livre d'ailleurs.
RépondreSupprimerJe constate que les avis concernant ce livre ne sont pas unanimes et ce n'est pas pour me déplaire. Ainsi, en le lisant, je me ferai ma propre opinion.
Bonne soirée, Mango
Y.
y, Je pense que tu l'aimeras car il est très agréable à lire simplement je m'attendais à être plus emportée et admirative vu les nombreuses louanges qu'il a reçues. C'est un bon témoignage sur une vie difficile mais réussie.
RépondreSupprimerCette lecture m'a beaucoup touchée, j'ai été prise dans l'histoire tout de suite...
RépondreSupprimerNoukette, c'est ce qui frappe tout de suite: un style très direct et pas de digressions. On va uniquement à l'essentiel. C'est ce qui m'a un peu gêné, ce style résumé.
RépondreSupprimerCe livre ne m'a jamais attirée. Je crois que je serais sensible aussi aux points "négatifs" que tu soulèves. Pourtant après le coup de coeur de Stéphie, j'ai hésité !
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