Un vieux juge ! Elle marche impérialement.
Elle parle - et ses dents font un miroitement -
Italien, avec un léger accent russe.
Ses yeux froids où l'émail sertit le bleu de Prusse
Ont l'éclat insolent et dur du diamant.
Pour la splendeur du sein, pour le rayonnement
De la peau, nulle reine ou courtisane, fût-ce
Cléopâtre la lynce ou la chatte Ninon,
N'égale sa beauté patricienne, non !
Vois, ô bon Buridan : " C'est une grande dame ! "
Il faut - pas de milieu ! - l'adorer à genoux,
Plat, n'ayant d'astre aux cieux que ses lourds cheveux roux
Ou bien lui cravacher la face, à cette femme !
Poèmes saturniens, Caprices, IV, de Paul Verlaine
Tableau de Angelo Bronzino: Lucrezia Panciatichi (1503/1563)
Tableau de Angelo Bronzino: Lucrezia Panciatichi (1503/1563)
Haine, amour, admiration... Un fameux mélange!
RépondreSupprimerj'ai écouté cette semaine une émission sur Bronzino , ce portrait tombe à pic
RépondreSupprimerToujours un plaisir les vers de Verlaine...
RépondreSupprimerMargotte, La chute est surprenante!
RépondreSupprimerElizabeth, Il était tourmenté le pauvre Lélian!
RépondreSupprimerDominique, Cette émission m'aurait bien intéressée aussi! C'était sans doute sur France Culture?
RépondreSupprimerVerlaine avait une écriture unique et remarquable.
RépondreSupprimerUn beau poème parfaitement illustré avec ce tableau de Bronzino.
dimitri J'aime beaucoup ce portrait.
RépondreSupprimerJ'aime le lien entre le tableau et les vers de Verlaine
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