Voici leur rencontre sur le paquebot, racontée par le jazzman, son ami:
"Et enfin, au piano ... Danny Boodmann T.D.Lemon Novecento.
Le plus grand.
Il l'était vraiment, le plus grand. Nous, on jouait de la musique, lui, c'était autre chose. Lui, il jouait ... quelque chose qui n'existait pas avant que lui ne se mette à le jouer, okay? Quelque chose qui n'existait nulle part. Et quand il quittait son piano, ça n'existait plus ... ça n'était plus là, définitivement ...
Danny Boodman T.D. Lemon Novecento.
La dernière fois que je l'ai vu, il était assis sur une bombe. Sans blague. Il était assis sur une charge de dynamite grosse comme ça. Une longue histoire ..."
C'était pendant la guerre et alors que la liberté se présentait devant lui, alors que le bateau allait être dynamité pour vétusté, il ne put descendre: il avait le mal de terre . Il suffisait de monter sur une passerelle mais la terre lui semblait trop grande... alors ...
J'ai été infiniment séduite par ce roman tout simple pourtant mais riche comme une fable.
L'orphelin, le voyage ininterrompu sur les mers du monde, d'un point à un autre et aller retour, sans cesse, la mer, la musique, l'amitié et puis la fin, brutale mais choisie. C'est très bien écrit, en italien sur les pages de gauche et en français sur celles de droite, en correspondance. C'est superbe.
Je lirai "Soie" maintenant.