lundi 30 novembre 2009

L'intranquille de Gérard Garouste avec Judith Perrignon

Fils,  peintre et fou, tel se présente avant tout le peintre à succès  Gérard Garouste, un des plus grands peintres français actuels,  internationalement célèbre qui  vient de publier son  autobiographie.  Né en 1946 et vivant en Normandie, il y  raconte ce qu’il considère comme le plus important dans sa vie,  son parcours d’homme en tant que fils d’un père détesté et antisémite, peintre à succès et  fou à lier,  familier, par épisodes, des hôpitaux psychiatriques.
Ce livre ne s’adresse manifestement  pas aux spécialistes de sa peinture, ni aux marchands, ni aux acheteurs, encore moins aux experts. C’est un livre grand public qui frappe à la fois par son  écriture rapide et sans fioritures et par son apparente franchise. Il semble ne rien vouloir cacher de son mal être,  de ses souffrances d’enfant solitaire et mal aimé par sa famille bourgeoise de grands fabricants de meubles parisiens, de son long séjour en internat  très strict d’où il a fini par être renvoyé au bout d’une dizaine d’années!



Sa jeunesse a été une longue errance à la recherche de ce qu’il aimerait devenir, dans le domaine des beaux-arts de préférence! Sa seule supériorité tient au dessin. Il sera dessinateur,  décorateur, sculpteur avant de se faire vraiment reconnaître comme peintre dont on s’arrache les toiles.
Sa chance aura été sa femme Elizabeth, qui l’a toujours soutenu et qui, surtout, juive,  l’a  conduit à apprendre l’hébreu et à étudier les grands penseurs du judaïsme ainsi que la bible dont on retrouve  la grande influence dans son œuvre..
Son drame, ce sont ces crises terribles de folie pure qu’il décrit très bien et qui le conduisent régulièrement à l’internement thérapeutique dans les lieux de grande souffrance. Serait-ce le prix à payer pour la vie créatrice uniquement consacré à son art?
Sa générosité cependant le conduit à créer l’association La Source, en 1991, créée pour aider des jeunes défavorisés,  comme il l’a été lui-même, sur le plan affectif et créatif.
J’ai beaucoup aimé ce témoignage d’une vie contrastée où la grande réussite sociale, financière et artistique alterne avec une terrifiante souffrance intérieure et mentale!
«Si je ris, si je parle beaucoup, si j’ai l’air très en forme, si j’écoute de la musique très fort, si je danse, si je fais rire les autres, alors il faut s’inquiéter. Le pire est à venir. Etre heureux est dangereux pour moi, être en colère aussi. L’émotion forte m’est interdite. Elle bouscule trop de choses dans ma tête aux pensées et aux souvenirs mal accrochés. Une crise s’annonce»
In Cold BlogZarline, Malice , Sophielit  en ont parlé  et l'ont aimé aussi. Lire aussi l'article de
Pierre Assouline 
(Dépôt légal en mai 2009 mais imprimé en août, ce livre sera-t-il accepté comme appartenant à la rentrée littéraire par Levraoueg? Ce qui me ferait atteindre enfin la barre du 2%.
Edit du 1/12/2009: Livre rejeté! C'est très strict le challenge de Levraoueg! On ne plaisante pas!  La rentrée  ne commence qu'à la mi-août! C'est le dépôt légal qui compte! CQFD!)
L’intranquille de Gérard Garouste avec Judith Perrignon Autoportrait d’un fils, d’un peintre, d’un fou.(L’Iconoclaste, dépôt légal : mai 2009,  achevé d’imprimer en août 2009, 202 p.)

dimanche 29 novembre 2009

Tristesse de Musset, dimanche poétique

Tristesse

J’ai perdu ma force et ma vie,
Et mes amis et ma gaîté ;
J’ai perdu jusqu’à la fierté
Qui faisait croire à mon génie.


Quand j’ai connu la Vérité,
J’ai cru que c’était une amie ;
Quand je l’ai comprise et sentie,
J’en étais déjà dégoûté.


Et pourtant elle est éternelle,
Et ceux qui se sont passés d’elle
Ici-bas ont tout ignoré.


Dieu parle, il faut qu’on lui réponde,
Le seul bien qui me reste au monde
Est d’avoir quelquefois pleuré.


Musset


Les amateurs de poèmes du dimanche sont ici, chez Celsmoon, 

samedi 28 novembre 2009

Elégie pour un Américain par Siri Hustvedt


Le narrateur, Eric Davidsen, psychiatre divorcé, et sa sœur Inga, veuve récente d’un écrivain célèbre, découvrent la lettre qu’une femme a jadis adressée à leur père. Celui-ci  aurait été impliqué dans une mort mystérieuse. Ils n’auront de cesse de découvrir qui était cette mystérieuse correspondante et de quel événement il s’agissait. Mais chacun a ses propres problèmes dans une Amérique traumatisée par les événements du 11 Septembre survenus quatre ans plus tôt et la recherche se prolonge indéfiniment et souvent s’égare et le lecteur avec!

Autant j’ai aimé les premières pages du livre et beaucoup d’autres encore par ci, par là,  autant je suis déçue par l’impression d’ensemble que j’en retire !  Je regrette de n’avoir pas abandonné ma lecture. J’ai espéré trop longtemps que toutes les histoires  se réuniraient à un certain moment, qu’on découvrirait suffisamment tôt le secret du père pour que les histoires concernant son passé et celles du présent de ses enfants se rejoignent enfin ! Je me suis lassée et j’ai perdu le fil de la narration à plusieurs reprises. Seule m’a vraiment intéressée l’histoire des deux locataires du narrateur,  Miranda et son adorable petite fille Eggy  mais elles sont restées jusqu’au bout des personnages secondaires !

 Non, je l’avoue, je n’ai pas aimé ce livre malgré le plaisir que j’ai pu trouver à lire certains très beaux passages et à suivre quelques personnages attachants mais je n’aime pas les livres décousus où il faut faire trop d’efforts pour suivre le fil de l’histoire !  Immigration, importance du passé, secrets de famille, rêves, santé mentale, rôle de la mémoire et de la solitude, trop de thèmes sont abordés à la fois qui en font un livre trop ambitieux sans doute! Je n'en garderai pas un bon souvenir! 

Première page :
« Je crois que nous avons tous des fantômes en nous, et que c’est mieux s’ils parlent que s’ils restent muets. Après la mort de mon père, je n’ai plus pu lui parler en personne, mais je n’ai pas cessé d’avoir  avec lui des conversations dans ma tête. Je n’ai pas cessé de le voir dans mes rêves ni entendre ses paroles. Et pourtant c’est ce que mon père n’avait pas dit qui a pris un moment possession de ma vie. »
Alice est du même avis concernant la trop grande dispersion des thèmes !
Elégie pour un Américain par Siri Hustvedt (Actes Sud, 2001, 394 p.) Traduit  de l’américain par Christine le Bœuf. Titre original : The Sorrows of an American

vendredi 27 novembre 2009

Caprices et remords d'une blogueuse taguée


Caprices et remords d'une blogueuse - mais souriants les remords!
Aifelle et Titine, dans leur grande bienveillance, ont tenu à m'offrir un dernier Tag pour cette fin d'année - qui en a déjà vu beaucoup! Les deux se ressemblant et comme j'ai déjà répondu à celui de l'amitié, je ne retiens que le second, celui du "Kreativ Blog".

A mon tour de détailler mes activités préférées du moment!  Ce sera vite fait!  Pas besoin de réfléchir longtemps, mon loisir préféré consistant à dialoguer, à bavarder, à communiquer! Tout le reste en découle!
Dialogue avec un auteur d'abord, et c'est mon activité première.

Dialogue avec les blogueurs et blogueuses très chéris ensuite, ceux qui veulent bien faire un tour sur mon blog, et c'est mon loisir le plus accaparant, un vrai dévoreur de temps qui m'oblige à m'organiser comme jamais encore je n'ai réussi à le faire!

Exemple: ma journée d'hier!
D'habitude (en temps normal!), un coup de blues et c'était aussitôt une barre de chocolat!
Maintenant, c'est immédiatement un petit tour innocent au magasin culture le plus proche!

- "Juste un coup d'oeil!"
Jolie excuse! Puis une fois devant les rayons nouveautés:
- "Ce sera mon cadeau de Noël!"!
 Et hop! un nouveau livre rejoint les autres dans le panier!
Le pire, c'est que je n'ai rien trouvé de ce que je cherchais!

La bonne excuse était le Challenge de Pimpi: Les auteurs russes! Je voulais voir les nouveaux titres,les contemporains, ceux dont on ne parle presque jamais malgré leur succès, là-bas, en Russie! En vain!  Rayons vides! Inexistants même!
Qu'à cela ne tienne! Au lieu de Russes, ce sera les Vampires!
 De Pimpi je passe à Laetitia la Liseuse! En ce domaine également j'ai des lacunes! En réalité, je n'y connais rien et Laetitia est spécialiste! Elle m'a vivement conseillé de commencer par le début, l'initiateur, le seul, le vrai , l'irremplaçable, Dracula, l'immortel! de Bram Stoker. Tiens! celui-là au moins est facile à trouver! Il est partout, en grosses piles sur les rayons, sur les présentoirs! Je ne peux pas y échapper! Hop! Sans hésiter, dans mon panier aussi!
En bonne logique, j'aurais dû m'arrêter là, mais c'était sans compter sur le passage obligatoire, avant la caisse,  des files de DVD! 

Justement il me manque "Chambre avec vue" de James Ivory d'après le roman de E.M. Forster: "Avec vue sur l'Arno" que j'aime tant et dont Yueyin vient de parler après tant d'autres.
Introuvable? Tant pis!
 Voici deux films que j'aimerais bien revoir:
-  "Autant en emporte le vent" et "Arsenic et vieilles dentelles"! Dans le panier!

Enfin, parce que j'ai fait un tour, la veille,  sur le blog des "Roses de décembre" consacré à  J.M. Barrie,  l'auteur de Peter Pan,  je glisse aussi  mine de rien "Peter Pan" en Librio ( pas ruineux et bon pour le Challenge de Cynthia!) Dans le panier encore!

Le seul problème, c'est que le temps, lui, ne s'achète pas !!! Et je n'en ai jamais assez à ma disposition! Ce n'est pas comme ça que je réussirai le Challenge d'Antigone Objectif PAL! Je ne l'ai même pas commencé! Au contraire, je cours en sens opposé!

Le pire - mais là je m'en veux vraiment!- je m'aperçois seulement maintenant que c'est un ersatz de Dracula que j'ai pris! celui de Dacre Stoker, l'arrière petit neveu, le commercial, la suite de l'original. C'est le comble: Je vais devoir lire le vrai en Poche! Mais quand?

Comme Aifelle, ce sera mon dernier Tag de l'année et je nomme à leur tour pour reprendre celui-ci, si l'envie leur vient: Zarline, Mirontaine, Alex Mot-à-Mots,  Yoshi 73,

jeudi 26 novembre 2009

Une séparation de Véronique Olmi


 Il s'agit de la  correspondance entre  deux quadragénaires qui s' aiment et vivent ensemble, depuis des années, sans lien officiel et sans enfants. Ils sont  en Provence au début de l'été et  très tôt,  un matin, elle s'en va,  lui laissant une lettre d'adieu définitif. Il n'y a pas eu de drame, ils s'aiment encore et il pleure en lisant cette lettre. Il ne comprend pas les raisons qu'elle lui donne: "C'est sérieux car nous n'avons pas pris soin de notre amour. la cause en est notre désœuvrement, cette distraction meurtrière qui est la nôtre. 
Tu es un assassin. Je suis un assassin. Tu me gardais près de toi par simple esprit d'étourderie".
Ils ne se reverront plus pendant plusieurs mois mais ils continuent à s'écrire presque tous les jours.
Lui maigrit, perd le sommeil, reste prostré dans l'appartement, veut savoir ce qu'elle a aimé en lui, respire son écharpe encore imprégnée de son parfum. Il se sent "aussi triste qu'un mourant au fond d'un couloir d'hôpital, discret, désespéré, inutile."
Elle cherche un protecteur qui la rassure. Elle ne veut plus de ce couple sans feu, sans étincelles qu'ils sont devenus. Elle sort avec un autre.
Il reste longtemps silencieux. Elle s'inquiète. Il lui répond sur des Post-it. Elle s'agace. S'installe alors l'inévitable jeu du  "Je t'aime - Moi, non plus!"

C'est court, vif, incisif, sans temps mort. "Cela va vite une séparation!" Les groupes de lettres, de billets plutôt, alternent avec des passages musicaux. C'est un texte écrit pour deux comédiens, une correspondance théâtrale! A Grignan, dans le cadre du Festival de la correspondance, il a obtenu un grand succès, selon la presse! 
Une séparation de Véronique Olmi (Triartis, juillet 2009), Festival de la correspondance de Grignan. L'auteur a reçu une bourse d'écriture annuelle lui permettant d'écrire une pièce de théâtre autour du thème du parfum. ( Lu dans le cadre du Challenge de Levraoueg,  le 2% rentrée littéraire)

mercredi 25 novembre 2009

Le contraire de la mort par Roberto Saviano


Maria aime Gaetano d'amour fou. Elle a dix-sept ans et vit dans une des plus belles régions du monde: la baie de Naples où les chansons d'amour résonnent encore à tous les coins de rue et attendrissent tous les cœurs.  Elle est heureuse: ils vont bientôt se marier. Les préparatifs sont déjà en cours; reste à obtenir des prêts à la banque pour leur maison! "Non!" disent les banquiers , "vous n'avez pas assez d'argent devant vous!" Alors Gaetano saisit le seul moyen d'en avoir légalement: il s'engage pour l'Afghanistan!
Maria n'aura pas assez de toute sa vie ensuite pour le pleurer.
C'est là que commence le récit, un récit bouleversant, bien sûr, sur cette terre où la plus extrême violence s'allie à la plus extrême beauté, où le contraire de la Mort n'est pas la Vie, comme on aurait pu s'y attendre,  mais l'Amour. 
Ne nous y trompons pas! Naples pour l'auteur n'est pas une région touristique, c'est sa ville, celle, terrible, de la camorra,cette mafia encore pire que la sicilienne si c'est possible, celle où le mot honneur n'a plus aucun sens! C'est un pays de guerre et en guerre dont il est question ici et c'est bouleversant de réalité vécue.
Ici pour les enfants,la dernière guerre n'est pas, comme pour les autres petits italiens et européens, celle de 39/45, c'est l'Afghanistan, ou bien le Kosovo, en 1999, là où sont morts des hommes de leur famille, trop pauvres pour gagner rapidement leur vie mais suffisamment honnêtes pour ne pas se vendre à l'horrible pieuvre mafieuse!
 "Plus de la moitié des soldats italiens tombés au front viennent du sud.La région regorge de vétérans. De soldats revenus de Bosnie ou, encore avant, du Mozambique. De soldats revenus du Kosovo, de Somalie ou d'Irak, de soldats revenus du Liban ou attendant d'y retourner. De soldats dont seuls les corps, brûlés, meurtris, en morceaux, sont revenus. Chez moi, quand quelqu'un meurt à la guerre, tout l'immeuble s'habille de noir."
C'est un livre magistralement écrit et bouleversant qui ne craint pas de dévoiler l'autre face de l'Italie, au-delà des paillettes de la RAI.!
L'auteur: Né en 1979, à Naples, Roberto Saviano devient journaliste après des études de philosophie. Il est depuis l'immense succès de Gomorra (Gallimard, 2007), sous protection policière permanente.

Son passage à l'émission de Frédéric Ferney:"La Grande Librairie" ICI, (Merci Cynthia pour le lien!)

Le contraire de la mort, Retour de Kaboul, scènes de l a vie napolitaine, suivi de "La bague"(Robert Laffont, 88 pages, mars 2009) Traduit de l'italien par Vincent Raynaud. Titre original: "Il contrario della morte"

lundi 23 novembre 2009

Le secret de lady Audley par Mary Elizabeth Braddon

Lucy Graham, institutrice dans la famille d'un chirurgien du comté d'Essex, est une très belle et gracieuse jeune femme que tout le monde aime et qui finit par épouser sir Michael Audley, un riche baron, veuf de 56 ans. D'elle, on ne sait que peu de choses, mais tous s'accordent pour la trouver "de nature douce et aimable, toujours riante, toujours heureuse et s'accommodant de tout. Partout où elle allait, elle semblait apporter la joie et la lumière." Elle était fascinante, sauf pour Alicia Audley, la fille de son mari!

Pendant ce temps, George Talboys,débarque sur le sol anglais pour y retrouver sa femme chérie qu'il a quittée brusquement, à peine marié, pour aller s'enrichir pendant trois ans en Australie, mais personne n'est au rendez-vous et il se désespère lorsqu'il rencontre, à Londres, Robert Audley, le neveu du baron, son ami à Eton. Ensemble, ils apprennent la mort subite de la femme de George, Helen Talboys, âgée de 22 ans! Dès lors, ils ne se quittent plus et se retrouveront ensemble au château d'Audley où les aventures vont s'enchaîner. On sait, de toute évidence, grâce au titre lui-même, que lady Audley a un secret autour duquel tourne tout le récit mais lequel?

J'ai très vite compris ce dont il s'agissait, ce qui m'a un peu gâché mon plaisir, mais c'est que j'ai cru tout d'abord lire un roman à suspense,ce qu'il n'est pas vraiment, je trouve. Tout le charme de la lecture tient à l'ambiance délicieusement surannée et typiquement anglaise  du XIXe siècle. "Effrayant et machiavélique", écrit l'éditeur! Vraiment? Oh, très cher, on a connu pire depuis mais si je n'ai pas tremblé un seul instant, j'ai été, en revanche, doucement séduite!

Deux passages pour me rappeler ces instants enchanteurs!

"Elle paraissait vraiment jolie et innocente, assise derrière l'ensemble gracieux que formait le délicat opale de Chine et l'étincelante argenterie. Une femme n'est jamais plus jolie que lorsqu'elle fait le thé. La plus féminine de toutes les occupations communique une harmonie magique à chacun de ses mouvements, un charme à chacun de ses regards. La vapeur flottante du liquide en ébullition dans lequel elle infuse les feuilles délicieuses dont les secrets sont connus d'elle seule l'enveloppe d'un nuage de senteurs embaumées; elle semble la fée de la réunion, et c'est comme si elle fabriquait des philtres puissants avec la poudre à canon et le Bohéa. A la cérémonie du thé, elle règne omnipotente et inabordable."
"Souhaitons à l'auteur de ce roman des lecteurs plus consciencieux que la jeune fille. Elle avait parcouru le volume sans savoir ce qu'elle lisait, et l'avait mis plusieurs fois de côté pour guetter à la fenêtre l'arrivée d'un visiteur qu'elle n'avait plus grand espoir de voir venir."


Cette lecture a été faite dans le cadre du challenge de Lou,consistant à lire au moins deux livres de Mary Elizabeth Braddon avant fin 2010. Il comptera aussi pour le challenge de Karine:) English Classics.


De très nombreux blogs ont déjà écrit un billet sur ce livre:Lou, Cécile's blog, Malice, Virginie, Argantel,

Le secret de lady Ausley par Mary Elizabeth Braddon ( Editions Joelle Losfeld, 431 p.) Traduit de l'anglais par Maseleine Jodel, titre original: Lady Audley's Secret.

dimanche 22 novembre 2009

L'Eternité de Rimbaud

L'Eternité

Elle est retrouvée.
Quoi ? - L'Eternité.
C'est la mer allée
Avec le soleil.

Ame sentinelle,
Murmurons l'aveu
De la nuit si nulle
Et du jour en feu.

Des humains suffrages,
Des communs élans
Là tu te dégages
Et voles selon.

Puisque de vous seules,
Braises de satin,
Le Devoir s'exhale
Sans qu'on dise : enfin.

Là pas d'espérance,
Nul orietur.
Science avec patience,
Le supplice est sûr.

Elle est retrouvée.
Quoi ? - L'Eternité.
C'est la mer allée
Avec le soleil.

L'Eternité de Rimbaud,Mai 1872.

Les métamorphoses du vampire de Baudelaire

Ce dimanche de fin novembre, l'actualité cinématographique est aux vampires. J'ai donc choisi un des six poèmes de Baudelaire condamné en 1857. Il faisait partie des "Fleurs du Mal".


La femme cependant, de sa bouche de fraise,
En se tordant ainsi qu’un serpent sur la braise,
Et pétrissant ses seins sur le fer de son busc,
Laissait couler ces mots tout imprégnés de musc :
-« Moi, j’ai la lèvre humide, et je sais la science
De perdre au fond d’un lit l’antique conscience.
Je sèche tous les pleurs sur mes seins triomphants,
Et fais rire les vieux du rire des enfants.
Je remplace, pour qui me voit nue et sans voiles,
La lune, le soleil, le ciel et les étoiles !
Je suis, mon cher savant, si docte aux voluptés,
Lorsque j’étouffe un homme en mes bras redoutés,
Ou lorsque j’abandonne aux morsures mon buste,
Timide et libertine, et fragile et robuste,
Que sur ces matelas qui se pâment d’émoi,
Les anges impuissants se damneraient pour moi ! »

Quand elle eut de mes os sucé toute la moelle,
Et que languissamment je me tournai vers elle
Pour lui rendre un baiser d’amour, je ne vis plus
Qu’une outre aux flancs gluants, toute pleine de pus !
Je fermai les deux yeux, dans ma froide épouvante,
Et quand je les rouvris à la clarté vivante,
A mes côtés, au lieu du mannequin puissant
Qui semblait avoir fait provision de sang,
Tremblaient confusément des débris de squelette,
Qui d’eux-mêmes rendaient le cri d’une girouette
Ou d’une enseigne, au bout d’une tringle de fer,
Que balance le vent pendant les nuits d’hiver.
 Les Métamorphoses du Vampire de Baudelaire (VII, Les Epaves, Pièces condamnées)
Poème interprété par Léo Ferré en1986, http://www.wat.tv/video/baudelaire-metamorphoses-vampire-v7y8_2fgqp_.html
Tableau de Pierre Soulages, exposition au Centre Pompidou jusqu'au 10 mars 2010.

samedi 21 novembre 2009

Tag de l'amitié


Tag de l’amitié,
 Cynthia, Marie, Valérie, Soukee et Canel, m’ayant passé le flambeau de l’amitié, je m’empresse d’y répondre, bien qu’avec un peu de retard.

Ayant déjà donné ici ma liste des sept choses que j’aime faire en ce moment et comme je ne veux pas trop me torturer l’esprit à en trouver d’autres qui se révèleraient factices, je préfère détourner ce prix et puisque c’est d’amitié dont il s’agit, voici le cadeau que j’aimerais m’offrir, sans attendre, là, tout de suite, maintenant,  à partager avec mes amies justement !



1)      une semaine au Mont-Saint-Michel, en cette saison froide où les touristes sont moins nombreux. On choisirait une maison tout en haut, pour la vue et on vivrait comme des pèlerins du Moyen-âge, entre la mer et le cloître.

2)      Ça pourrait d’ailleurs aussi bien être à Paimpol, à  l’Abbaye de Beauport, entourée des marées  du grand large, ce que ne montre pas la photo.

3)      Ou à Vézelay, là où choisirent de vivre entre autres, Romain Rolland et Jules Roy, pour la beauté spirituelle de l’endroit

4)      Ou sur la Grande Muraille de Chine, on peut maintenant y vivre tout près et méditer sur la grandeur et la décadence des projets humains, tour à tour !  6700 kilomètres de muraille !

5)      Ou bien à Saint-Pétersbourg, depuis le temps que j’ai envie d’y aller, sur les traces de Anna Karénine.
6)      Ou  au Raffles hôtel, à Singapour, connu grâce au livre de Murakami Ryû .

7)      Enfin, pour maintenir la tradition du chiffre 7, revenir tranquillement passer l’hiver au Crillon, à Paris, et y retrouver des plaisirs bien matériels mais si luxueux !

Ce moment de rêve terminé, je passe le relais de l’amitié à des blogs qui me font quelquefois l’amitié de me lire : paradoxalearmande, Géraldinebookworm, zarline, lounima , Brize., Emma666. Je ne crois pas les  avoir déjà désignés pour d’autres tags
Tag de l’amitié,

jeudi 19 novembre 2009

Dans les limbes de Jack 0'Connell


Au début du roman, Sweeney, un pharmacien de Cleveland, lit une bande dessinée « Limbo », dont des monstres de cirque sont les héros et curieusement, ceux-ci auront une grande importance par la suite. Danny, son fils de six ans, depuis un an dans le coma,  à la suite d’un traumatisme crânien,  adorait lire ces sortes d’ histoires. Après ce drame, la femme du héros s’est suicidée. Lui,  qui a tout quitté pour son enfant,  se retrouve rongé par le chagrin, le remords, l’anxiété et la peur. Sa mémoire  lui joue des tours. Il devient parfois tellement fou de douleur qu’il se laisse aller à de terribles accès de rage. Il vient confier son enfant au Dr Peck, un médecin visionnaire qui se vante d’avoir déjà « réveillé » deux de ses malades.
Mais cette clinique haut perchée sur une colline de Quinsigamond, ressemble à un manoir gothique plein de pièces étranges, des souterrains  marécageux jusqu’à la coupole réservée au dangereux docteur et à sa salamandre favorite.

C’est un roman noir, gothique et les personnages ont tous des mobiles cachés, que ce soient  les  monstres de la  BD, plus vrais que nature, les  médecins et les infirmières ou encore la bande de bikers, motards très particuliers à laquelle se heurte sans cesse le héros. Bientôt l’espace se réduit, on rampe beaucoup sous terre pour chercher une certaine forme de vérité ou de délivrance.  La menace qui pèse sur le père et le fils s’accentue. Les  rêves et la réalité se confondent souvent,  les personnages se rejoignent, tout s’enchaîne et se déchaîne. La fin est magnifique et irracontable.

Dès la préface, O’Connel nous a mis en garde ! « oui, ceci est un livre sur le deuil, le chagrin et la rage. (…) Mais,  au bout du compte, c’est un livre sur la moralité complexe de l’écriture elle-même, de la fabrication d’un récit, d’une histoire. Sur ce que le processus fait à l’écrivain. Ce qu’il fait à son entourage. Ce qu’il a le potentiel de faire au lecteur- et pour lui. »

En refermant ce livre, je m’étire, je souris, je me sens bien, encore un peu dans un état second, avec le désir de rester dans l’histoire un moment encore, de ne pas retourner trop vite dans ma réalité ! Je n’ai peut-être pas tout très bien compris mais curieusement, pour une fois,  ça ne me dérange pas ! J’ai adhéré à l’histoire, j’ai encore un peu de mal à m’en détacher, je suis admirative, enchantée ! J’ai vécu une belle aventure, C’est maintenant comme si je devais me séparer d’un ami très cher et repasser les moments vécus, les paroles prononcées ! Je reste sur une très bonne impression ! C’est vraiment un grand livre, un livre magique,  comme un vêtement très confortable,  trop grand pour moi mais dans lequel je me suis sentie si bien !

« L’art est un mensonge qui dit toujours la vérité »Picasso
« Rien n’est conforme aux apparences » Jim Thompson (Préface)

L'ont aimé aussi : Cuné, Amanda, J.M.Laherrère,
Je remercie l'éditeur ainsi que le Blog-O-Book pour l'envoi de ce livre.

Dans les limbes de Jack 0’Connell (Rivages/Thriller,octobre 2009, 355 pages)  Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Gérard de Chergé. Titre original : The Resurrectionist. Titre longtemps provisoire : «Les Tombes » Temps mis pour écrire ce livre : 5 ans

mercredi 18 novembre 2009

Invitation à la journée Dédicaces de Sciences Po,

 « J’ai accompli de délicieux voyages sur un mot » Balzac

Créée en 1947,  pour promouvoir la lecture sous toutes ses formes,  la 62ème journée Dédicaces de SciencesPo est placée sous le signe de Balzac 

Il s’agit d’ouvrir les portes  à un panel d’auteurs allant de la littérature aux sciences humaines et  sociales et de toucher ainsi un large public.
Parmi les auteurs que j’aime ou tout au moins que je connais en tant que lectrice, seront présents ce jour-là,  de 14 à 18 H :
Laure Adler,
Jacques Attali,
Gwenaëlle Aubry,
Pénélope Bagieu,
Patric Besson,
Pascal Bruckner,
Raphaël Enthoven,
Luc Ferry,
David Foenkinos,
Brigitte Giraud,
Yannick Haenel,
Fabrice Humbert,
Alexandre Jardin,
Cécile Ladjali,
Claude Lanzmann,
Vincent Message,
Leonora Miano,
Yann Moix,
 PPDA,
Jean Teulé,
 Florian Zeller,
Plantu,
Sempé
J’ai surligné en rouge ceux que je ne voudrais pas manquer, si je réussis à y aller !
Pour tous renseignements, c’est ICI
Adresse : SciencesPo, 27, rue Saint-Guillaume, 75007, Paris
Métro : Saint-Germain des prés (ligne 4),  Rue du Bac (ligne 12), Sèvres Babylone (ligne 10 et 12)

mardi 17 novembre 2009

La sorcière de Marie Ndiaye

Tant qu’à être sorcière, j’aimerais mieux en être une vraie, à l’ancienne, avec chaudron, breuvages et  paroles magiques plutôt que cette Lucie de banlieue de province,  mère de famille et fille de sorcières plus douées,  qui pleurent de vraies larmes de sang, alors que de ses yeux à elle ne sort qu’un liquide pâlot un peu ridicule!  Ses filles peuvent se transformer en  corneilles et sa mère en serpent, elle demeure une femme banale, timide, honteuse et  malchanceuse. D’ailleurs, si elle peut vaguement prévoir  l’avenir proche, tout semble lui échapper: ses deux filles qui s’écartent d’elle le plus possible, son mari qui rejoint un autre foyer, ses parents qui refont leur vie séparément et  plutôt mal.  Malgré sa bonne volonté, tout s’écroule autour d’elle et ses pouvoirs n’y peuvent rien. La solitude l’envahit, la court-circuite,  et la contraint à se transformer en professeur de sorcellerie frelatée.  
L’écriture est belle mais le roman ne me séduit pas! Je n’ai pas adhéré à ces petites vies médiocres, ces petits appartements malodorants, vieillots et désordonnés, ces femmes sorcières aux pouvoirs inutiles et au quotidien étouffant. Le fantastique, l’insolite, l’au-delà du réel, le féerique, je les ai sans cesse attendus mais ils n’étaient là qu’au compte-goutte!  Sans m’être ennuyée pendant ma lecture, je suis restée étrangère au récit. Je n’aime décidément pas les romans métaphoriques!
 La sorcière de Marie Ndiaye (Les éditions de Minuit, 1996, 189 p.) Livre de Poche. 

lundi 16 novembre 2009

Petit dictionnaire chinois-anglais pour amants de Xiaolu Guo


Imaginez- vous à vingt ans,  catapultée en Chine, à Pékin,  pour y apprendre la langue avec, pour tout bagage ou presque, l’adresse d’un professeur de chinois et un petit dictionnaire bilingue. Non seulement vous vous sentiriez terriblement seule mais encore complètement perdue et parfois terrifiée par des réactions et des habitudes à l’opposé des vôtres!  Pourtant il faut persévérer car vous n’avez qu’un visa d’un an, très peu d’argent en poche et,  derrière vous, l’espoir de toute votre famille en votre réussite !
C’est ce qui est arrivé à la narratrice,  comme à l’auteur d’ailleurs,  dont cet adorable livre semble être  le journal, mois après mois,  pendant l’année qu’elle a dû passer à Londres pour y apprendre l’anglais avant de devoir retourner chez elle,  en Chine, aider au commerce international de ses parents devenus fabricants de chaussures. C'est du moins ce qui était prévu au départ!

 On assiste à ses balbutiements au tout début de son séjour, à ses efforts pour comprendre la mentalité occidentale en même temps que s’accroît son vocabulaire anglais. Celui-ci s’améliorera plus vite grâce à son amant chez qui elle ira s’installer sur un malentendu linguistique ! Il l’invite chez lui, un soir, pour un dîner, elle débarque avec armes et bagages et s’y installe, croit-elle, pour toujours ! Ils s’aiment, on partage tout ! Ce n’est pas plus compliqué que cela, mais très vite,  elle apprendra, à ses dépens, qu’en Europe, rien n’est vraiment simple et surtout pas les rapports amoureux ! Il est vrai qu’il est bisexuel, artiste, végétarien, de vingt ans plus âgé,  individualiste à tous crins et qu’il désire par-dessus tout son indépendance.

C’est donc seule qu’elle s’en ira faire un tour d’Europe dans le cadre des accords de  Shengen qui permet aux étudiants, pendant leur année d’études, de voyager et de se loger à peu de frais !
Voici un exemple de ce qu'elle peut écrire vers la fin de son année anglaise: elle ne fait plus que très peu d'erreurs! Toujours dans l'usage des temps conjugués qui n'existent pas en chinois où l'on n'utilise que l'infinitf!
"Aimer, ce mot d'ici, comme les autres mots d'ici, a un temps. "J'aimais" ou "j'aimerais" ou "j'ai aimé". Tout ces temps signifient qu'aimer est limité dans le temps. Pas infini. Il existe seulemnt dans une période déterminée. En chinois, aimer n'a pas de temps. Pas de passé, pas de futur. Aimer en chinois signifie un état, une situation, une circonstance. L'amour est l'existence qui englobe le passé et l'avenir.
Si notre amour existait dans le temps chinois, alors il durera toujours. Il sera infini."
J’ai adoré cette découverte des principales capitales européennes comme j’ai aimé tout le roman d’ailleurs, très original, optimiste, drôle, intelligent et plein d’autres choses encore !  L’apprentissage indispensable d’une langue étrangère, la communication entre cultures différentes,  la foi en l’avenir de cette jeune Chinoise si attachante et si  courageuse, tout m’a beaucoup plu dans ce livre jusqu’au sabir du début quand elle s’exprime encore si mal et bravo à la traductrice !

Mon seul bémol serait le personnage de l’amant qui n’est décidément pas à la hauteur. Je ne l’ai pas du tout aimé ! C’est une bien petite critique par rapport au plaisir que j’ai eu par ailleurs !

Ont aimé ce livre aussi: Yueyin, Juliann, Karine:), Florinette, Naïna, Clarabel, A-Girl-From-Earth, Bel Gazou,  et peut-être d'autres encore!
Petit dictionnaire chinois-anglais pour amants de Xiaolu Guo (Buchet-Chastel, 2008, 330 p.) Traduit de l’anglais (Chine) par Karine Laléchère 

dimanche 15 novembre 2009

Il pleut de Francis Carco, dimanche poétique,


Il pleut. C'est merveilleux, Je t'aime.
Nous resterons à la maison :

Rien ne nous plaît plus que nous-mêmes
Par ce temps d’arrière-saison.



Il pleut. Les taxis vont et viennent.
On voit rouler les autobus
Et les remorqueurs sur
la Seine
Font
un bruit... qu’on ne s’entend plus !



C’est merveilleux : il pleut. J’écoute
La pluie dont le crépitement
Heurte la vitre goutte à goutte...
Et tu me souris tendrement.



Je t’aime. Oh ! ce bruit d’eau qui pleure,
Qui sanglote comme un adieu.
Tu vas me quitter tout à l’heure :
On dirait qu’il pleut dans tes yeux.



Francis CARCO (1886-1958): Il pleut Francis Carco a écrit aussi: Jésus la Caille (1914), L'homme traqué (1922) Grand prix de l'Académie française, Poèmes en prose (1948), Les Innocents (1952). On se souvient peut-être encore un peu de sa chanson: "Le doux caboulot". 
Ce poème a été chanté par Monique Morelli
http://www.youtube.com/watch?v=HfyFmDHJcic
Chanté ausi par Valérie Ambroise:http://www.youtube.com/watch?v=EQiktaukMzA&feature=related





















samedi 14 novembre 2009

Charleston Sud de Pat Conroy



 Voilà plus d’un mois et demi que je traîne ce livre partout où je vais  malgré son volume ! Voilà plus d’une semaine que j’essaie d’écrire à son sujet sans y réussir ! Je me demande bien pourquoi ou plutôt je le devine trop bien !  
J’écris plutôt facilement d’habitude, surtout quand le roman m’a plu  et j’ai aimé « Charleston Sud » ! Tout au moins ma première lecture a été simple, facile et sans problème. Il faut dire que je n’ai encore rien lu de cet auteur et surtout pas son « Prince des marées » qui fait partie de mon choix pour le Blog-O-Trésors et que je vais sans doute finir par lire en lecture commune avec Restling !

Tout s’est compliqué quand Cuné a publié sa bombe, le 5 octobre, mais que je n’ai pas voulu lire à ce moment-là puisque je commençais à peine  la lecture du roman en question. Je n’ai même pas laissé un commentaire ! Et je n’en ai pas laissé non plus quand j’ai enfin pris connaissance de son avis, mais j’en suis restée infiniment étonnée! Je ne m’attendais pas à une critique aussi royalement et définitivement négative ! Je ne savais plus quoi penser ! Un énorme doute s’est emparé de moi, énorme, vraiment énorme ! J’ai aussitôt accusé ma naïveté de lectrice trop facile à contenter !  Et je me suis mise à relire de très longs passages. Je l’ai alors labouré en long et en large, ce récit ! Ai-je bien tout compris ? Y aurait-il des passages qui auraient dû m’ennuyer, me heurter pour une raison ou pour une autre ? Peut-être là, en effet, se montre-t-il grandiloquent ? Ici, n’est-il pas un peu trop lyrique ?  Son style ne me semble-t-il pas ampoulé, répétitif, bancal ?  Un peu de tout ça,  sans doute, je l’admets !


J’ai simplement exclu la critique sur la reprise obsessionnelle des thèmes autobiographiques puisque pour moi tout était nouveau de ce côté-là !

La relecture ne m’a pas davantage déçue ! J’aime toujours cette saga familiale, cruelle et généreuse,  qui est aussi « l’histoire d’une génération. Celle du narrateur, Leo King et d’un groupe d’adolescents venus de tous horizons » selon l’éditeur.

Seulement voilà,  Cuné, (avec Cathulu,  entre autres,) fait partie de mes références littéraires et de mes visites matinales. Elle a toujours été de bon conseil et j’ai toujours été d’accord avec ses choix jusqu’ici, d’où mon trouble ! Et puis elle a lu les autres œuvres de l’auteur qu’elle connaît nettement mieux que moi !  C’est donc en désespoir de cause et parce que je n’ai rien d’autre à présenter en ce moment que je finis quand même par publier ce compte rendu de ma lecture plus que l’analyse du roman. Cuné l’a faite. Je ne vais pas recommencer !

Je n’ai qu’une peur maintenant c’est de ne pas aimer  "Le Prince des Marées" autant qu’il le mérite ! 
Charleston Sud de Pat Conroy , ( Albin Michel,  octobre 2009,  583 p.) Traduit de l’anglais (Etatas-Unis) par Marie-Lise Marlière et Guillaume Marlière, Titre  d'origine: South of Broad.

vendredi 13 novembre 2009

Le Read-A-Thon revient ou le Marathon de Lecture Non-Stop!


Je viens de m'inscrire au Read -A -Thon chez Virginie

12 ou 24 heures de Lecture Non Stop, 
les samedi et dimanche 20 et 21 février 2010.
Ce sera une journée de folie comme je les aime! 
C'est déjà la deuxième année pour ce marathon de Lecture Non Stop 
Pour tout savoir c'est ici! 


Les participants et les cheerleaders (dont la présence est indispendable) sont attendus.
Le logo est de Celsmoon!

jeudi 12 novembre 2009

Les jumelles de Highgate de Audrey Niffenegger



Dans un hôpital londonien, meurt Elspeth, une jeune femme  qui, aussitôt,  se retrouve en train de flotter au plafond, toute douleur enfuie. Tout de suite après, Robert, son compagnon, s’endort auprès d’elle, en enlaçant son corps qui se refroidit.
 Pendant ce temps, de l’autre côté de l’Atlantique, dans l’Illinois, une autre jeune femme reçoit une lettre de sa sœur jumelle lui annonçant sa mort prochaine et sa décision de léguer son appartement londonien et tous ses biens à ses deux filles, Julia et Valentina, jumelles elles aussi ! A une condition cependant c’est que celles-ci acceptent de s’installer chez elle,  à Londres, sans jamais recevoir la visite de leurs parents.
Alors s’organise, peu à peu, dans la capitale anglaise,   une étrange vie pour ces jeunes  jumelles. Bientôt des signes de plus en plus évidents prouvent à tous la présence de Elsbeth, leur jeune tante morte qui réussit à écrire sur la poussière des meubles.
L'histoire devient alors de plus en plus étrange et séduisante pour qui aime les atmosphères envoûtantes, les secrets de famille à découvrir, les jalousies entre sœurs et la présence de fantômes aimés, pas forcément maléfiques et aussi désarçonnés que les humains par ce qui leur arrive !

 Sans être une grande fan des histoires de fantômes, j’ai cependant beaucoup aimé ce roman  qui a réussi à m’étonner et surtout qui m’a laissé le temps de m’attacher aux personnages et de me créer des images très précises des différents lieux évoqués, le cimetière surtout et les trois appartements superposés si différents les uns des autres selon la personnalité très complexe des  occupants !
 La fin, comme il se doit,  donne lieu à un festival de surprises et je me suis parfois sentie un peu perdue au milieu de tous ces bouleversements, mais c’est que j’ai l’esprit encore un peu trop rationnel sans doute pour adhérer totalement sans sourire à la scène finale !  
J’imagine d’ailleurs très bien cette histoire donnant lieu à un film où le cimetière londonien de Highgate aurait un rôle de premier plan ! J’ai déjà très envie maintenant d’aller le visiter (ou  de l’influence d’un livre sur le tourisme des lieux romancés !...)
Les jumelles de Highgate de Audrey Niffenegger (Oh Editions, novembre 2009, 413 pages)  Traduit de l’anglais par Marie-France Girod, Photographe de la couverture : Chris Frazer Smith.